Les fans de Final Fantasy sont très nombreux et ont tous un parcours et un affect particulier et personnel avec la saga. Parce qu’il est toujours intéressant de découvrir ces liens, FFDream a décidé d’interroger certaines personnalités, proches du milieu vidéoludique ou pas, afin de connaître leurs expériences sur la série mais aussi leurs ressentis sur l’avenir de celle-ci. Aujourd’hui, c’est Durendal qui se prête au jeu du Quiz Time !

 

Présentation

 

FFD : Bonjour Durendal, merci beaucoup de prendre le temps de répondre à nos questions. Avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas ?

 

Durendal: J’ai commencé à produire du contenu sur internet à l’âge de 13 ans. Inspiré par le Donjon de Naheulbeuk, j’avais lancé avec un ami un site d’humour nommé Le Démon du Rire avec, entre autres, des sagas MP3 parodiques. Après quelques essais je me suis lancé dans la parodie de Final Fantasy VII : Banal Fantasy. J’ai rencontré un beau succès auprès des fans de l’époque et j’ai enchaîné avec des parodies de Final Fantasy VIII, puis des divers contenus de la Compilation of Final Fantasy VII, et enfin une parodie du tout premier Final Fantasy qui, ayant moins de personnalité, m’offrait plus de libertés pour partir dans mes propres délires au lieu de constamment tourner en dérision quelque chose.

Suite à ces succès, et après avoir démissionné de mon job chez Micromania, je me suis dirigé vers des études de cinéma, et après une année d’études et la découverte des critiques sur Youtube, je me suis lancé en 2012 dans ma chaîne Le Cinéma de Durendal qui a rencontré suffisamment de succès pour devenir mon métier à plein temps. J’y fais des critiques et des analyses de films et sagas basées sur la lecture des codes de la narration audiovisuelle et une connaissance de ce qui se passe derrière la caméra.

 

FFD : Internet étant vaste, pourrais-tu nous dire où l’on peut suivre ton travail et tes différentes activités ?

 

Durendal: Sur ma chaîne Youtube Le Cinéma de Durendal

 

Quiz Time : Durendal

 

Rapport avec le Jeu vidéo

 

FFD : Quel est ton rapport avec le jeu vidéo ? Quels sont les jeux qui t’ont fait forte impression ?

 

Durendal : Mes grands frères sont ceux qui ont amené la première console à la maison quand je devais avoir entre 4 et 7 ans, une Super GraphX sur laquelle j’ai joué aux 2 premiers PC KID. Ensuite mon meilleur ami a eu une Super Nintendo, et mes grand-frères une Playstation (PSOne) aux alentours de 1997, quand j’avais 9 ans.

Quand ils ont acheté Final Fantasy VII après avoir vu la pub, ils ont été rebutés par l’aspect RPG, et comme ça coûtait cher, ils m’ont donné le jeu au cas où. J’ai été captivé immédiatement, bien qu’il m’ait fallu au moins 5 reprises avant de lire le manuel pour comprendre qu’on validait les actions avec ROND et pas la CROIX…

Après cette révélation, je me suis intéressé au médium : j’ai fait les Resident Evil 2 et 3 (sans jamais finir le 2), Silent Hill (jamais fini non plus à l’époque, trop peur), The Longest Journey, L’Amerzone, Monkey Island 4 et Day of the Tentacles, j’ai aussi rincé Metal Gear Solid que j’ai du refaire une trentaine de fois dont une dizaine d’affilée, et qui est avec FFVII une de mes expériences les plus marquantes. J’ai aussi beaucoup aimé Wild Arms.

Par la suite j’ai fait la plupart des jeux de ces licences (et n’en ai pas fini la moitié), mais parmi ceux qui m’ont vraiment marqué, je compterais Silent Hill 2, Dead Space, Heavy Rain, Mirror’s Edge…Passé la génération PS/360 j’ai démissionné de mon job dans le jeu vidéo et m’en suis désintéressé, donc je connais peu des gros/bons jeux récents, n’ayant plus de consoles.

 

FFD : As-tu un style de jeu favori ? De même, y en a-t-il un auquel tu n’accroches pas du tout ?

 

Durendal : Mes favoris sont, comme l’aura montré la liste précédente, le JRPG, Survival Horror et Point and Click. Je suis très mauvais dans tout ce qui est conduite, tir, et pas du tout intéressé par les jeux de construction style Minecraft. Pas intéressé par la baston non plus si ce n’est à plusieurs pour s’amuser, mais je suis le genre à chercher le combo pour faire un « hadoken » et le lancer en boucle… Il m’arrive aussi d’apprécier occasionnellement les jeux de plate-forme mais je n’ai jamais été assez habile ou patient pour en finir un.

 

FFD : Ton jeu du cœur ?

 

Durendal : Final Fantasy VII. On oublie jamais sa première fois et je n’ai jamais, à l’exception de FFVIII, retrouvé un tel investissement dans un univers de jeux vidéo et un tel amour pour ses personnages.

 

FFD : Es-tu un joueur de JRPG ? Si oui, quels sont les jeux qui t’ont marqué ?

 

Durendal : Comme je l’ai dit, oui, et les jeux marquants étaient Final Fantasy VII et VIII ainsi que Wild Arms qui m’avait impressionné par la longueur de son histoire et le nombre de retournements (le jeu avait aussi une très bonne BO).

Étonnamment cependant, en dehors des FF, rares sont les RPGs qui m’ont captivé. Je crois que j’apprécie le côté cinématographique des deux sagas/récits, mais je ne suis jamais rentré dans les Disgaea, Lost Odyssey, Star Ocean, ou même dans les RPGs tout courts genre Elder Scroll, Demon’s Souls etc…

 

La série Final Fantasy

 

FFD : Quel lien entretiens-tu avec la série Final Fantasy ? Quel est le premier épisode auquel tu aies joué ?

 

Durendal : Comme je l’ai dit, Final Fantasy VII était mon premier. J’ai refait les 7 et 8 plusieurs fois, et j’ai joué à tous les autres FF numérotés, mais les deux premiers sont devenus indissociables de ma vie puisqu’ils m’ont offert mes premiers succès sur internet avec mes parodies, et j’en ai exploré les univers en long en large et en travers.

J’ai été très investi dans la saga jusqu’à la sortie de FF XIII, ensuite c’est la période où je suis sorti des jeux vidéo. Un soir, alors que ça faisait des années que je n’y avais pas pensé, j’ai été pris d’une envie de regarder en live l’une des conférences de Sony, et j’ai cliqué sur le live exactement au moment où ils ont lancé le trailer annonçant FF VII Remake. J’ai trouvé ça beau comme hasard ! Mais pas assez pour acheter une PS4 ! En 2020, suite au confinement, j’ai profité de l’occasion pour me replonger dans les FF à partir de la génération Playstation, et pour rattraper mon retard avec la saga en jouant enfin à FFXV (qui la dernière fois que j’en avais entendu parler venait à peine de changer de nom). Ça m’a donné une vision globale sur la saga qui m’a donné envie d’en profiter pour lancer une analyse de la saga et de son rapport au storytelling et au cinéma au fil des ans que j’ai commencé à sortir fin 2020 et sur laquelle je vais travailler toute cette année.

 

La première partie d’une longue rétrospective sur la saga !

 

FFD : Qu’est-ce que tu apprécies dans la série et qu’est-ce que tu détestes ?

 

Durendal : J’apprécie les personnages et les univers proposés. Chaque monde est toujours consistant et réfléchi (enfin, ça dépend des opus…) et propose des environnements mémorables. Même en n’ayant pas aimé FF XIII, je n’oublierai pas de si tôt l’océan gelé que l’on traverse après avoir été changés en L’cie !

J’ai du mal à apprécier les tendances plus médiéval-fantaisie de la série, j’ai le sentiment que ça se répète toujours là où leurs univers de SF se réinventent à chaque fois. J’ai du mal également avec la baisse de qualité des scénarios à mesure que les défis techniques ont paralysé les équipes de Square à l’arrivée des consoles HD, et avec cette manie de numéroter leurs FF en ligne au lieu d’en faire des spin-offs ! J’ai aussi beaucoup de mal avec les systèmes d’évolution à la crystarium qui laissent au final très peu de choix et pourraient tout autant être automatiques.

 

FFD : Que penses-tu de la direction prise par la série (orientation action, jeux mobiles, merchandising…) ?

 

Durendal : L’orientation action pose un vrai problème allant à l’encontre de la nature du (J)RPG pour moi : la réflexion. J’ai toujours aimé avoir un menu avec un large éventail d’action (quand on commence sur FF7 qui peut contenir une douzaine de commandes vers la fin) et tout le temps de choisir parmi elle et d’avoir une stratégie. Je sais que quand je perds c’est généralement ma faute, pas celle de mes réflexes ou mon habileté. Avec le côté action ça devient toujours chaotique. Mais je comprends aussi que ce soit plus attractif.

Les jeux mobiles c’est un truc que je ne connais absolument pas, je n’ai pas de smartphone ou de tablette, vu que je sors rarement et que mon appart est assez petit pour que je sois toujours près du PC et n’ait pas besoin d’autres écrans. Je suis juste content que maintenant certains puissent arriver en France, je me souviens de ma frustration à la sortie de Before Crisis à l’époque. Étant donné le genre de jeux qui me plaisent, c’est plus le côté épisodique qui me dérange, j’aime jouer à un jeu complet. Je risque de devoir m’y mettre pour Ever Crisis cela dit…

 

FFD : As-tu des attentes particulières concernant FF XVI ?

 

Durendal : J’espère avoir un monde aussi fascinant et bien pensé que celui du XV, mené par un meilleur scénario. C’est vraiment l’histoire qui coince pour moi dans les derniers opus, mais j’ai rarement autant eu le sentiment d’explorer un univers de FF qu’avec le XV et j’en ai trouvé les moindres recoins fascinants et magnifiques. C’est un jeu qui donne juste envie d’y faire du tourisme tant son monde est agréable et vivant. Tellement triste que la worldmap n’ait jamais pu être correctement terminée… Comme le reste du jeu en fait… Le XVI étant médiéval-fantastique cependant, j’ai peu d’espoir d’arriver à l’apprécier, ce que j’ai vu dans le trailer ne m’a absolument pas donné envie d’avoir le jeu entre les mains. Ni l’univers, mélange de FF XIV et The Witcher qui ne propose rien de très neuf, ni le système de combat ne m’ont attiré, et l’histoire, pour le peu qui en a été révélé, encore moins…

 

FFD : As-tu joué au remake du sacro-saint FF VII ? Si oui, qu’en as-tu pensé ?

 

Durendal : Non, n’ayant pas de PS4, je n’ai pas pu y jouer, mais j’ai dévoré autant de let’s play que j’ai pu sans spoiler les scènes le plus importantes. Je trouve beaucoup d’idées très intéressantes (et dans la continuité des délires qui ont rendu FF7 si marquant).

Tout ce qui entoure Sephiroth et la fin notamment (oui, j’me suis spoilé ça du coup ^^) a un côté méta très bien pensé et je ne suis pas opposé à une réécriture de l’histoire. C’est de plus techniquement très impressionnant parce que le rendu est comparable à Advent Children. Ils ont vraiment fait leur possible pour à la fois reproduire l’expérience et l’enrichir, hélas, ils font face aux problèmes des technologies actuelles : on fait des jeux magnifiques, mais ça prend des années pour faire ce qui prenait quelques mois avant avec cette qualité graphique, et on rembourre avec du contenu supplémentaire basé principalement sur des quêtes annexes TRÈS annexes parce que coder de l’histoire et des cinématiques prend du temps. Les mêmes contraintes qui ont amené le remake à sortir en plusieurs parties.

Si j’avais un reproche, c’est que je trouve qu’ils en ont fait un peu trop par moment. Le show de Cloud au HoneyBee par exemple, mais surtout niveau musique, où les mélodies sont maintenant tellement surchargées d’instruments et complétées par de nouveaux accords pour les allonger, avec 17 versions différentes selon le boss, qu’elles finissent par perdre en personnalité et en impact.

 

FFD : Selon toi quelle est la définition d’un Final Fantasy ?

 

Durendal : Des cristaux, des dieux, des démons, et des héros attachants pour l’environnement, un récit complexe, riche en retournements, en émotion et en discours sur le monde, raconté narrativement et visuellement de façon cinématographique. J’ajouterai les mini jeux également.

 

FFD : Question piège pour la fin ! Quel est ton FF favori et celui que tu détestes parmi tous les jeux de la série ?

 

Durendal : Mon favori est le VII, celui que je ne peux pas supporter parce qu’il est superficiel et vide c’est le XIII mais ça se joue à très peu de choses avec le XII que je n’ai jamais réussi à finir (j’en ai eu ras le bol d’entendre parler au loin de royaumes en guerre et de complots politiques pendant que j’aidais une pouffiasse avec sa jupe ras-la-moule à trouver une épée au fond d’une grotte pour prouver qu’elle est le princesse de je sais pas quoi. Au douzième « fait le donjon et combat le dragon à la fin » j’en ai eu ma claque, et je détestais les Gambits et le côté « pilote-automatique »).J’ai aussi du mal avec le 3ème et le 5ème et leurs systèmes de jobs. Mais si vraiment tu veux savoir celui auquel je ne supporte pas de jouer, dont je n’ai jamais passé le premier niveau et la simple évocation du nom me donne des sueurs froides, c’est… Final Fantasy Tactics… On devrait brûler cette abomination !

 

Le mot de la fin

 

FFD : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! Aurais-tu un dernier mot pour nos lecteurs ?

 

Durendal : Qu’ils prennent soin d’eux, et qu’entre deux parties de FF, ils aillent voir des films !

 

 

Un grand merci à Durendal pour sa gentillesse et sa disponibilité ! N’hésitez pas à suivre son travail sur sa chaîne YouTube !