Troisième partie de notre série dédiée aux spin-offs de la saga Final Fantasy. Cette fois-ci, nous nous intéresserons aux jeux sortis pour les anniversaires de la série. Au programme, de la bagarre, de la musique, du kawaii et du CHAOS.

 

Final Fantasy est une vieille série qui fête ses 35 ans cette année. Afin de célébrer cette longévité, Square Enix a pris l’habitude depuis le vingtième anniversaire de nous offrir moult cadeaux dont des jeux. Portages, remakes mais aussi – et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui – nouveaux titres dérivés. Ces spin-offs – complètement détachés des FF numérotés – sont aussi l’occasion pour SE d’explorer de nouveaux styles pour toucher toujours plus de joueurs et les amener sur la série principale. Si l’idée n’est pas mauvaise, vous verrez que l’exécution a parfois été un peu particulière… Analysons tout cela ensemble en commençant par le vingtième anniversaire.

 

20th Anniversary : Affrontement

 

2007, Final Fantasy fête ses vingt ans et Square Enix décide de fêter cela comme il se doit avec énormément d’annonces : les retours de FF I, II et Tactics sur PSP, le remake 3D de FF IV sur DS, la version internationale de FF XII – malheureusement exclusive au Japon – et un dernier titre qui surprend un peu tout le monde à l’époque, Dissidia Final Fantasy.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

L’idée de créer un jeu de combat dédié à Final Fantasy nous vient de Tetsuya Nomura. Durant le développement de Kingdom Hearts II, il avait proposé que les personnages de FF puissent s’affronter dans la Ville de Traverse au sein d’un spin-off de KH. Mais la suggestion fut écartée car ne correspondant pas vraiment à l’univers de Sora. Nomura garda l’idée en tête pendant des années et la développa en retirant les personnages Disney pour se concentrer sur le casting de FF. Il ajouta divers personnages de la série, chacun avec leur propre style de combat et, lorsque son projet fut prêt, il le confia à une équipe de jeunes membres de Square Enix avec comme consigne d’en faire « leur » jeu. Tetsuya Nomura prendra ensuite du recul par rapport au développement et se contentera de quelques conseils.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !
Kingdom Hearts sera tout de même présent grâce aux costumes vendus en DLC

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !L’histoire de Dissidia est centrée autour du conflit opposant Cosmos, déesse de l’Harmonie, et Chaos, dieu de la Discorde. Les deux divinités s’affrontent depuis une éternité par le biais de guerriers qu’ils invoquent depuis d’autres mondes. Et le scénario – même s’il se suit avec plaisir – n’ira pas beaucoup plus loin que ça. Les histoires des différents héros sont des rappels à leur propres aventures. Ainsi Terra est de nouveau amnésique, Cloud est en proie aux doutes, Tidus a un problème avec son père… Les joueurs seront donc en territoire connu et auront le droit à leur dose de fan-service lorsqu’il s’agira de rejouer le combat final de chaque épisode en fin de chapitre.

 

Vous l’aurez compris, le titre est entièrement voué à ses duels. Mais là où la grande majorité des jeux de versus fighting adoptent une vue de côté – Tekken, Soul Calibur, Dead or Alive…- Dissidia opte pour des combats en 3D dans de grandes arènes avec déplacements libres. Un choix audacieux au vu de la plate-forme choisie : la PSP. Plus puissante que la DS, la console portable de Sony était également parfaite pour affronter ses amis n’importe où. Malheureusement, des contraintes techniques empêchèrent l’équipe d’inclure un mode online. Mis à part ce petit défaut, Dissidia est une prouesse technique. Le jeu est très beau, extrêmement fluide et les mouvements de caméra le rendent très dynamique. La direction artistique fait honneur aux lieux mythiques des épisodes numérotés et les combattants ont tous un design basé sur les artworks originaux de Yoshitaka Amano. Du côté musique, on retrouve Takeharu Ishimoto et Tsuyoshi Sekito qui ont fait un gros travail de réarrangement en nous offrant 55 pistes reprenant des thèmes mythiques de la série dans un style plus énergique et définitivement plus rock.

 

1/3
La fin de chaque chapitre donne lieu à des combats épiques
La fin de chaque chapitre donne lieu à des combats épiques
Voici à quoi ressemblent les
Voici à quoi ressemblent les "échiquiers" du premier Dissidia
Duodecim ajoutera une carte du monde pour laisser plus de place à l'exploration
Duodecim ajoutera une carte du monde pour laisser plus de place à l'exploration

 

Concernant le gameplay, chaque personnage possède deux types d’attaques : celles qui diminuent les PV de votre adversaire et celles qui réduisent sa bravoure. En frappant votre ennemi d’attaques de bravoure vous allez diminuer la sienne tout en augmentant la vôtre. Amener la bravoure ennemie à zéro le placera en « syncope » (ou Break sur les versions suivantes) tout en gonflant drastiquement votre propre bravoure dont la valeur définit les dégâts infligés par vos attaques de PV. Sachant cela plusieurs approches sont possibles. Vous pourrez enchaîner les attaques de bravoure pour épuiser votre adversaire et le mettre KO en un coup ou bien user uniquement de petites attaques de PV pour l’affaiblir petit à petit. À ce système s’ajoute la possibilité d’utiliser une invocation en combat. Cette dernière n’intervient pas physiquement sur le terrain mais vous octroie des bonus ou inflige un malus à votre adversaire. À vous de l’utiliser au meilleur moment pour renverser une situation critique. Dernier point à prendre en compte ; la jauge EX qui se remplit au fil du combat et qui vous permet de passer en mode Ex ce qui vous donne plusieurs bonus en plus de vous offrir la possibilité de lancer votre « EX Burst ». Cette super attaque inflige d’énormes dégâts en plus d’être visuellement très impressionnante. Compliqué de prime abord, le gameplay de Dissidia s’avère assez simple une fois les bases acquises et permet de de varier les approches et les situations pour un renouvellement du plaisir de jeu quasi constant. La durée de vie est ahurissante et récupérer tous les équipements, monter l’entièreté du casting au niveau 100 et compléter à 100% le musée vous prendra des centaines d’heures.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !
Kaïn était prévu dès le premier opus mais il n’intégrera le casting que dans la suite

 

Ce premier Dissidia était tellement long, que je n’avais pas encore tout débloqué lorsque sa suite est sortie en 2011. Intitulée Dissidia 012 (prononcé Duodecim) Final Fantasy, cet opus est à la fois une préquelle et un remake du premier épisode. En effet, en plus d’un nouveau scénario mettant en scène les neuf nouveaux personnages, l’intégralité du jeu précédent est présent sous une forme remaniée afin d’être en adéquation avec la nouvelle direction prise pour les segments d’exploration. Dans le premier Dissidia, les chapitres consistaient à traverser des sortes de damiers jusqu’à atteindre le boss. Pour cette suite, les équipes ont voulu quelque chose de plus ambitieux et c’est désormais sur une carte du monde (identique à celle de Final Fantasy I) que vous vous déplacez à la recherche de donjons et trésors. En termes de gameplay, un système d’assist vous permettant d’appeler un autre guerrier le temps d’une attaque a été implémenté. Plusieurs petits ajustements et équilibrages ont aussi été mis en place afin de rendre les combats encore plus nerveux.

 

 

Si dans l’ensemble, Duodecim est supérieur en tout point à son prédécesseur, il pêche sur un aspect en particulier : sa traduction. Le premier titre était intégralement traduit en français mais contre toute attente Square Enix a fait le choix étrange de ne traduire que partiellement cet épisode. Les dialogues sont donc en français mais tout le reste (termes, menus, objets…) sont en anglais. Le résultat frôle donc le ridicule par moments et cette décision reste incompréhensible encore aujourd’hui. Heureusement SE ne réitérera pas la chose…

 

La série Dissidia connaîtra deux autres titres. Nous aurons tout d’abord le droit à un reboot en 2015 avec Dissidia NT sur bornes d’arcade. Le jeu aura ensuite le droit à un portage sur PS4 et Steam pour le trentième anniversaire de la série en 2017. Malheureusement, le succès ne sera pas au rendez-vous pour ce titre qui s’éloigne énormément des opus PSP. Exit le 1v1, ce sont dorénavant des trios de héros qui se castagnent dans un joyeux foutoir à la limite de l’illisible. Le jeu est extrêmement compliqué à prendre en mains et demandera de longues heures d’entraînement avant de véritablement maîtriser le flow des combats. Une barrière malheureusement beaucoup trop difficile à franchir pour les joueurs désirant juste s’amuser avec leurs persos préférés comme sur PSP. Ajoutez à cela qu’il faut faire du grind intensif pour améliorer l’IA de ses coéquipiers mais aussi pour récupérer des ressources débloquant l’accès au mode histoire et la disparition de la quasi-totalité des éléments « RPG » (niveaux, compétences, équipements…) et vous avez la raison de l’échec du jeu. Après une tentative de sauvetage en le passant en free-to-play, Dissidia NT sera abandonné par ses développeurs en 2020…

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !
Comment surcharger un écran…

 

En parallèle de Dissidia NT, Team Ninja et Square Enix annoncèrent Dissidia Opera Omnia. Sorti en 2017 au Japon puis un an plus tard dans le reste du monde, il s’agit d’une réécriture du scénario de NT. Les divinités Materia et Spiritus s’affrontent en invoquant toujours plus de guerriers provenant d’autres mondes que les joueurs récupèrent gratuitement à chaque nouvelle mise à jour. Mais là où le bât blesse pour pas mal de joueurs, c’est le modèle économique choisi puisqu’il s’agit d’un jeu mobile (horreur !) avec des mécaniques de gacha (horreur x 2 !). Je ne m’étendrais pas plus sur le jeu puisqu’il a déjà eu le droit à son article dédié sur le site. Personnellement, c’est un titre que j’apprécie et qui m’accompagne sur mes trajets depuis plusieurs années. Les combats au tour par tour sont plaisants et assez stratégiques et le tout est assez propre pour du mobile. Je ne peux que vous recommander d’y jeter un œil. Sachez toutefois que s’il est toujours possible d’apprécier l’histoire sans problème, le contenu haut-niveau est désormais très compliqué à faire sans les tout derniers personnages…

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !
Le casting du jeu s’étoffe en permanence avec l’arrivée prochaine de Kweena

 

25th Anniversary : Mélodie

 

Suite à un Dissidia très apprécié par la communauté, l’attente était grande pour ce nouvel anniversaire. Après avoir rendu hommage aux combats de la série, c’est son incroyable musique qui sera mise en avant avec Theatrhythm Final Fantasy.Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

Nous devons la rencontre entre FF et le jeu de rythme à Ichiro Hazama. Après avoir travaillé sur le film Advent Children, il a proposé le projet Theathrythm sur DS. Malheureusement, les capacités techniques de la console auraient posé de grosses difficulté à l’équipe de développement. Les choses changeront avec l’arrivée de la 3DS beaucoup plus puissante. Hazama approchera alors le studio Indies Zero pour finaliser son projet qui sera validé par Tetsuya Nomura dans la même journée.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !S’il reprend le conflit entre Chaos et Cosmos, le scénario n’est qu’un prétexte pour enchaîner les morceaux et récupérer tous les personnages. Le jeu propose trois types de niveaux différents. Les combats opposeront votre équipe de quatre héros à des vagues de monstres, les phases de terrain consisteront juste à atteindre la ligne d’arrivée et enfin les « Event » qui reprennent des moments emblématiques des divers épisodes. La sélection de plus de 70 titres va de FF I à FF XIII, le XIV ayant été exclu à l’époque car en plein changement après l’échec de la première version du jeu. Ce titre est aussi le premier jeu 3DS à recevoir des DLC payants. Ce ne sont pas loin de 50 morceaux supplémentaires (à 1€ l’unité) qui rejoindront la liste de musiques jouables. Ce qui porte le prix final à presque 120€ tout de même…

 

Tout se joue au stylet et il vous faudra faire preuve de précision et de rythme puisque la moindre erreur réduira vos PV. Car oui, il y a bien évidemment des mécaniques issues de la série principale. Vos personnages ont un niveau, des stats et surtout diverses compétences qui vous aideront à venir à bout des morceaux les plus difficiles. Cette couche RPG est bienvenue car en plus de nous motiver à changer régulièrement la composition de notre groupe, elle renforce notre addiction au titre. Il est extrêmement difficile de décrocher d’une partie de Theatrhythm. Entre la sélection musicale tapant en plein dans la nostalgie, les cartes à collectionner en réussissant des morceaux et l’éternelle quête du 100% sur nos morceaux favoris… Seule une batterie à plat pourra vous faire arrêter !

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

De tous les titres commémoratifs, Theatrhythm Final Fantasy est probablement celui respectant le plus l’héritage de la saga. Avec son casting complet et son choix de morceaux faisant la part belle à tous les épisodes, il est difficile de bouder son plaisir. Square Enix améliorera sa copie deux ans plus tard avec Theathrythm Final Fantasy Curtain Call. Cette suite reprend toutes les bonnes idées du premier tout en augmentant le nombre de musiques, personnages et contenu avec l’arrivée d’un mode Quest , qui vous fera partir à l’aventure à la recherche de trésors, ou bien encore le mode Versus pour défier vos amis. La série tentera aussi sa chance sur mobiles mais sera bien vite annulée suite au retours négatifs. Une version arcade verra également le jour en 2016. Sous-titrée All-Star Carnival, elle est malheureusement restée exclusive au Japon mais continue de recevoir des mises à jour encore aujourd’hui.

 

 

Difficile de dire si nous aurons le droit à un nouvel épisode un jour. Square Enix a toutefois montré avec KH Melody of Memory qu’il n’était pas fermé à d’autres expérimentations dans le monde de la musique…

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

Ces 25 ans de la série furent marqués par la sortie d’un autre titre bien plus obscur : Final Fantasy Airborne Brigade. Ce jeu mobile F2P, qui n’a jamais fait le déplacement jusque chez nous, nous proposait de créer notre avatar avant de partir à l’aventure pour pourfendre monstres et autres invocations. Le titre utilisait un système de jobs pour faire face aux diverses situations et nous faisait parcourir plusieurs donjons pour gagner niveaux et équipements. Par grand-chose d’autre à dire sur cet opus très simpliste – il n’y avait même pas de musiques- qui a été fermé au bout de deux ans aux USA. La version japonaise suivra bien plus tard en 2020.

 

 

30th Anniversary : Classique

 

Le trentième anniversaire de la série a débuté en 2016 avec l’ouverture d’un site commémoratif et… pas grand-chose d’autre. Cet évènement est peut-être le moins intéressant de tous en termes de jeux. Il faut dire que tous les esprits sont encore tournés vers FF XV ce qui n’a pas laissé de place au reste. Outre Dissidia NT dont j’ai parlé un peu plus haut, Square Enix nous a « offert » deux titres. Le premier est resté exclusif au territoire japonais. Appelé Itadaki Street : Dragon Quest & Final Fantasy 30th Anniversary, il s’agit d’une sorte de Monopoly commémorant les trente ans de DQ et FF. Pour vous faire une idée, cela ressemble au Command Board de KH Birth by Sleep. Pas grand-chose d’autre à en dire puisque je n’ai jamais eu l’occasion de l’essayer. Je vous laisse tout de même une petite vidéo pour vous faire une idée de la chose.

 

 

L’autre « cadeau » est lui aussi arrivé un peu en avance puisqu’il s’agit de World of Final Fantasy. Mignon mais beaucoup trop classique pour son propre bien, ce spin-off a la particularité d’être un RPG très classique et ne dénote donc pas par rapport aux épisodes principaux. Pensé pour être le Final Fantasy parfait pour faire découvrir la série aux enfants, il ne cesse d’osciller entre hommage à destination des anciens et direction artistique choupi pour attirer les plus jeunes. Si bien qu’au final, il ne contente pas grand-monde… Si vous voulez en savoir plus sur ce titre sympa sans plus, un superbe article vous attend juste ici !

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

Des trente ans en demi-teinte heureusement sauvés par la sortie en novembre 2017 de Monster of the Deep : Final Fantasy XV ! Un jeu de pêche en VR vous permettant de vous adonner au passe-temps favori des héros de JRPG… Tout ceci n’est que sarcasmes bien sûr, les véritables événements de cette triste trentaine seront l’extension Stormblood de FF XIV et l’incroyablement fantastique et exceptionnel Final Fantasy XII The Zodiac Age.

 

Merci Square Enix

 

35th Anniversary : Chaotique

 

Nous voici arrivés en 2022 pour les 35 ans de la série…Si l’année n’est pas terminée, il semblerait que les annonces le soient… Si l’on ne tient pas compte de la collection de T-shirts et des tonnes de merchandising, que reste-t-il d’un point de vue vidéoludique ? Et bien pas grand-chose…Le premier jeu à pointer le bout de son bec, c’est Chocobo GP, le revival de Chocobo Racing sorti sur PS1. J’ai déjà abordé le cas de ce jeu dans la première partie. Je ne m’attarderai donc pas sur ce que je considère comme une arnaque nous demandant de payer toujours plus pour un contenu famélique. Le jeu aurait peut-être eu plus de chance en étant free-to-play et en s’exportant sur d’autres consoles. Il faut dire que concurrencer Mario Kart sur ses propres terres en proposant aussi peu de courses pour un tarif aussi élevé alors que le moustachu vient de proposer un DLC d’une quarantaine de circuits… Les joueurs ont vite fait le calcul et Chocobo GP est vite retombé dans l’indifférence presque totale. Cependant notre volatile n’était qu’un amuse-bouche avant le véritable spin-off célébrant 35 ans d’histoires incroyables et émouvantes ayant touché des millions de joueurs avec ses personnages attachants, ses musiques envoûtantes et son gameplay bien rôdé.  La véritable cerise sur le gâteau c’est Stranger of Paradise Final Fantasy Origin.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

Avec une quinzaine d’opus numérotés, l’héritage Final Fantasy est extrêmement lourd à porter. À tel point que même les développeurs ne savent pas vraiment définir ce qui fait d’un FF un « bon » FF. Tout le monde a son avis sur la question et loin de moi l’idée de donner ma vision de la chose. En revanche, je m’attends toujours à retrouver certaines choses lorsque je lance un nouvel épisode : des monstres récurrents mais bien intégrés au nouvel univers, des thématiques fortes, un Cid, une bande-son qui me transporte… Et en analysant Stranger of Paradise sous cet angle, on ne peut que constater que c’est assez moyen… En se voulant comme une sorte de réécriture des origines de FF I et de son antagoniste Garland, le jeu s’est enfermé dans un scénario dont on connaissait déjà la fin. Il fallait donc un véritable travail d’écriture sur les personnages pour nous impliquer dans l’histoire et nous encourager à en voir le bout. Malheureusement, il s’agit là du premier échec du titre. Si les FF sont tous des modèles en termes de dialogues, SoP est complètement ridicule à ce niveau. Les développeurs ont voulu jouer la carte du subversif en nous offrant un « héros » qui n’hésite pas à envoyer promener ses alliés, couper la parole des boss et à déchaîner toute sa hargne sur les envoyés du Chaos… Sauf que ça ne marche absolument pas. On oscille constamment entre le ridicule et le sans-intérêt et ce n’est pas le plot-twist final absurde qui sauvera le tout. Le problème avec Jack, c’est que durant 90% du jeu, il n’aura qu’une facette et ne sera absolument pas développé. Au contraire d’un Squall ou d’un Cloud tout aussi distants avec les autres, Jack n’a aucune scène qui le montre comme autre chose qu’une brute épaisse voulant tuer Chaos. Son amitié avec Astos et ses compagnons est expédiée en 2-3 cinématiques et l’implication des Luféniens est totalement anecdotique… Il faut dire que Team Ninja ne sont pas connus pour leurs histoires mais plutôt pour leurs systèmes de jeu très pointus. Pour ce qui est des références, on retrouve bien évidemment la quasi-totalité du bestiaire du premier Final Fantasy mais aussi quelques surprises provenant d’épisodes suivants.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !
Heureusement que les boss relèvent le niveau

 

Bombos, Licornes et autres Pampas sont donc de la partie pour vous mettre des bâtons dans les roues. Tout comme pour les premiers FF, n’espérez aucune logique derrière la présence de certains monstres à des endroits un peu saugrenus. Cependant, le bestiaire est très réduit. Si les incontournables sont là, il aurait été appréciable que les biomes tirés des FF numérotés soient accompagnés par des créatures venant de ces mêmes jeux… Les environnements souffrent également d’un manque d’ambition ; Linéaires, sombres, ils ne rendent pas vraiment hommage aux décors d’origine. Le tout est accompagné de pistes reprenant les thèmes connus de tous dans des versions parfois un peu étranges. De toute manière, elles seront sans cesse interrompues par le thème de combat qui se lance toutes les dix secondes.

 

Final Fantasy et les spin-offs : Joyeux anniversaire !

 

En nous promettant de revisiter les univers des anciens FF et de découvrir le passé de Garland, Stranger of Paradise a placé la barre très haut. Trop même. Est-ce pour autant un mauvais jeu ? Assurément pas. Son système de job est excellent et ses combats sont intéressants (même si perfectibles sur certains aspects). Par contre, est-ce un bon spin-off ? La question est plus difficile. On ne peut reprocher à Square de ne pas avoir pris de risques. Cependant, il aurait peut-être fallu plus de moyens et une trame scénaristique complètement détachée de FF pour permettre au jeu de vraiment briller. En l’état, on dirait plus un Nioh avec une skin FF qu’un véritable épisode estampillé Final Fantasy. Tout n’est pas perdu puisqu’il reste deux DLC à venir mais au vu du premier, je me fais peu d’illusions…

Et si vous voulez un avis plus complet sur le jeu, c’est juste ici.

 

Et c’est tout pour cette troisième partie dédiée aux spin-offs. Il nous reste encore quelques jeux à traiter donc je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite de ce dossier !