Que ce soit pour capitaliser sur l’engouement des fans ou les faire patienter entre deux épisodes majeurs, les spin-offs sont devenus extrêmement courant dans l’industrie du jeu vidéo. Si Nintendo est sûrement le maître incontesté avec ses innombrables Mario, Square Enix et Final Fantasy ne sont pas en reste. L’offre en la matière étant extrêmement vaste, nous allons au fil des semaines faire un petit tour d’horizon des spin-offs estampillés FF. Pour cette première partie, partons à la recherche du premier jeu dérivé de notre saga favorite.

 

Dans le domaine audiovisuel, un spin-off est un film ou une série la plupart du temps centré sur un personnage secondaire. Les réalisateurs profitent ainsi de l’univers déjà créé pour satisfaire les fans (et se remplir les poches facilement). On peut citer pêle-mêle Angel, les séries Marvel/Star Wars ou bien Le Monde de Dory. On ne compte plus le nombre de projets annexes annoncés dès lors qu’une série rencontre le succès. Si la qualité ou l’intérêt n’est pas toujours au rendez-vous (oui, je parle de toi Bobba Fett), le procédé a fait ses preuves et il était évident que le jeu vidéo s’y intéresserait tant les deux médias sont liés et s’inspirent mutuellement. Comme je vous le disais en introduction, Mario est ainsi devenu un grand amateur de sport (kart, tennis, football et autres) et a fait un carton à chaque nouvelle variation. Depuis, toute grande série a son spin-off qu’il soit à gros budget (Call of Duty : Modern Warfare), mobile (POKéMON GO) ou audiovisuel (la série Halo). Une base de fans prêts à acheter tout ce qui a un lien avec leur franchise fétiche, des univers déjà établis et connus et une rentabilité quasiment assurée, le spin-off semble très avantageux. Il était donc évident que Final Fantasy propose lui aussi son lot d’épisodes secondaires.

 

What’s my name ?

 

Lorsque j’ai commencé mes recherches pour cet article, je me suis rendu compte que les premiers spin-offs de la série n’en sont en fait pas vraiment… Le premier Final Fantasy est sorti au Japon en décembre 1987. Le deuxième arrivera un an plus tard en décembre 1988. Jusqu’ici, rien de compliqué. Là où les choses prennent une tournure intéressante, c’est en décembre 1989 avec la sortie de The Final Fantasy Legend sur Game Boy. Sauf qu’à part deux-trois clins d’oeil, ce jeu n’a aucun lien avec FF. Le titre original, Makai Toushi Sa.Ga, n’y fait d’ailleurs aucunement référence. Normal, il s’agit du premier épisode de SaGa.

 

La jaquette japonaise...
La jaquette japonaise...
... Et la remaniée pour les USA
... Et la remaniée pour les USA

 

Avec la sortie de Tetris sur Game Boy, la console portable de Nintendo a vu ses ventes exploser à travers le monde. Le président de Square de l’époque a donc chargé ses équipes de créer un jeu pour la GB. Akitoshi Kawazu et Koishi Ishii, qui ont œuvré sur les deux premiers FF, proposent de réaliser un RPG. Pourquoi changer de style après tout ? Dès le départ , Kawazu veut différencier SaGa de FF en proposant un gameplay et des mécaniques plus difficiles à appréhender. Exit le système d’expérience, vos stats augmentent de manière aléatoire au gré des combats ou via l’utilisation d’objets. Vous devez aussi prendre en compte la race de vos personnages – que vous choisissez au début du jeu parmi Humain, Mutant et Monstre -, faire évoluer vos compétences… SaGa propose également une exploration beaucoup plus libre et moins linéaire que FF. Le but des développeurs étant de se concentrer sur plusieurs petites quêtes plutôt que sur une trame principale épique, il existe plusieurs fins possibles. Mais pourquoi SaGa s’appelle-t-il The Final Fantasy Legend aux USA s’il n’a rien à voir avec Final Fantasy ?

 

Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel
Les monstres ont un design assez éloigné du bestiaire habituel des FF

 

Ce changement de titre s’explique par la situation de Square au début des années 90. Si sa popularité au Japon n’est plus à prouver, c’est loin d’être le cas en Amérique du Nord où la société essaie de percer. C’est donc pour des raisons marketing, et pour surfer sur le succès du premier FF sorti l’année précédente, que le jeu sera renommé afin de booster ses ventes. Si à l’époque ce choix paraît logique, il est source de nombreuses confusions aujourd’hui. Surtout que Square réitérera la chose en 90 et 91 avec les sorties de SaGa 2 et 3 renommés Final Fantasy Legend II et III. Sachant cela, peut-on considérer ces jeux comme des spin-offs de Final Fantasy ? Personnellement, je ne pense pas. Ils ont été pensés comme des antithèses de FF et ne reprennent quasiment aucun élément récurrent de la série. Il s’agit d’une toute autre licence qui a simplement profité de l’écho qu’avait le nom Final Fantasy auprès des joueurs pour se lancer à l’étranger.

 

Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel
Les trois premiers SaGa auront le droit à une compilation en 2020, Collection of SaGa : Final Fantasy Legend qui nous fera l’honneur d’arriver chez nous.

 

Les deux Mystic Quest

 

Si vous trouviez le changement de nom de SaGa compliqué, attendez de découvrir l’histoire des deux Mystic Quest. Ou comment Square a embrouillé l’esprit des joueurs pour vendre plus de jeux…

 

Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel

 

En 1987, Square dépose le nom Seiken Densetsu : The Emergence of Excalibur. Développé par Kazuhiko Aoki, ce RPG devait tenir sur 5 disquettes en faisant ainsi l’un des plus gros jeu de la NES. Après une campagne de précommande, il fut révélé que le jeu n’avait jamais dépassé le stade de projet, probablement à cause des soucis financiers de la compagnie. Les réservations furent remboursées et une lettre d’excuse conseillera aux joueurs déçus de se tourner vers Final Fantasy qui devait sortir en fin d’année. Seiken Densetsu fut donc oublié jusqu’en 1990. Suite à la sortie de Final Fantasy III, Koichi Ishii se voit offrir la possibilité de réaliser un spin-off de la série. Le développement démarre sous le nom de Gemma Knights mais, pour ne pas perdre la marque déposée des années plus tôt, devient Seiken Densetsu : Final Fantasy Gaiden. Soit un Final Fantasy « parallèle ». Le jeu est inspiré de The Legend of Zelda mais inclus de nombreuses mécaniques tirées du RPG comme un système de points d’expérience ou des magies élémentaires. On retrouve également des petites références à FF comme le chocobo qui permet de se déplacer plus rapidement en évitant les combats ou encore des PNJ ayant l’apparence du voleur ou du mage rouge du premier épisode. Le jeu sort en 1991 au Japon sur Game Boy puis sera localisé aux USA sous le nom Final Fantasy Adventure la même année. Tout comme SaGa, l’appellation servira essentiellement à doper les ventes et à installer la franchise Final Fantasy dans l’esprit des joueurs. Le titre sera également l’un des premiers RPG japonais à fouler nos terres. FF étant inconnu chez nous, la référence à la série sera considérée comme inutile et c’est sous le nom de Mystic Quest que débarquera la cartouche en 1993. Le jeu connaîtra un ultime changement d’identité en 2003 avec la sortie sur GBA d’un remake intitulé Sword of Mana. Cette refonte étoffera l’histoire mais surtout supprimera tout élément lié à Final Fantasy, rattachant ainsi « officiellement » Mystic Quest à la série Mana.

 

Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel

 

Si l’intention initiale était bien de créer un spin-off, force est de constater qu’une fois encore ce jeu n’a pas grand chose à voir avec Final Fantasy. Mais dans ce cas, quel est le premier « vrai » jeu dérivé ? Eh bien Mystic Quest. Enfin, l’autre Mystic Quest.

 

Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel

 

1992. Square, toujours dans son envie de s’implanter aux USA, décide de concevoir un jeu pensé et adapté au public américain. Les RPG sont trop compliqués ? Pas de souci, leur nouveau jeu sera à la portée de tous. C’est donc en partenariat avec la branche américaine qu’est lancé le développement de Final Fantasy Mystic Quest. Le jeu est prévu uniquement sur le territoire américain et tout sera fait pour que l’expérience soit la plus accessible possible. Du point de vue japonais, les joueurs occidentaux sont plus attirés par les jeux d’action que par les RPG qui seraient perçus comme trop élitistes. Des phases d’action sont donc implémentées entre les combats – qui ne se déclenchent plus de manière aléatoire-. L’exploration en monde ouvert est remplacée par des déplacements entre différents points d’intérêt. Quant au scénario, point de dialogues à rallonge ou de sous-intrigues. Nous sommes juste là pour sauver le monde en décimant tout ce qui se met en travers de notre route. On retrouve tout de même les cristaux élémentaires ainsi que le concept des démons s’en étant emparés, en hommage à FF I. Les combats sont simplifiés au maximum avec un nombre de possibilités grandement limité par rapport à son illustre modèle. Attaque, soin, quelques magies et c’est tout. Cette version « light » de FF témoigne bien du peu d’estime qu’avait Square pour les capacités des joueurs américains. Constat confirmé par la sortie sur le territoire US de FF IV : Easy Type, une version plus simple du quatrième épisode. En plus de proposer un challenge presque inexistant, FF Mystic Quest réutilise énormément d’assets de FF Legend III (SaGa 3), renforçant l’impression d’un projet fait uniquement pour promouvoir à moindre coût la série Final Fantasy aux yeux d’un public néophyte. Heureusement tout n’est pas à jeter dans ce RPG qui propose une excellente OST, des combats de boss visuellement très réussis et un gameplay en exploration sympathique.

 

Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel
Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel
Final Fantasy et les spin-offs : À la recherche du spin-off originel

 

Final Fantasy Mystic Quest est donc le premier « vrai » spin-off de la série. Un jeu conçu pour un public spécifique, épuré de nombreuses mécaniques dans une volonté d’accessibilité et au final assez éloigné de l’esprit FF. Le jeu sortira en 1993 au Japon sous le nom de Final Fantasy USA : Mystic Quest. Il atteindra également nos vertes contrées mais se verra amputé de l’appellation FF devenant ainsi Mystic Quest Legend. Le premier épisode de Final Fantasy n’est donc pas le VII mais un dérivé pensé pour un public débutant et changeant d’identité au gré des pôles marketing. 

 

Suite à ces premières tentatives, Square abandonnera l’idée de sortir des épisodes dérivés pour se concentrer sur la branche principale de la série jusqu’en 1995, date à laquelle le développement de Final Fantasy Tactics débute. De nombreuses séries secondaires verront ensuite le jour et Square se mettra à investir de manière régulière dans des jeux annexes. Rendez-vous la semaine prochaine pour parler plumes et quadrillage !

 

Retour sur le clavier gaming mécanique KingPin M2

 

J’ai eu la chance de recevoir un clavier gaming mécanique KingPin M2 de la part de SureFire et je les en remercie grandement ! L’article que vous venez de lire a été rédigé grâce à lui et je dois dire que je suis conquis. Je travaillais jusqu’à présent avec mon ordinateur portable qui n’était pas des plus agréable. J’ai donc découvert la joie des touches mécaniques qui, en plus d’émettre un son extrêmement satisfaisant, sont d’une réactivité et d’une sensibilité impressionnante. La longueur du câble et sa robustesse (essentielle lorsque l’on possède un chat) me permettent de le déplacer à l’envie et son poids reste négligeable malgré sa finition en métal. Bref, c’est du solide !Dernier point, mais pas des moindres, ses leds proposent plusieurs modes de rétro-éclairage et celui que nous avons surnommé le « feu d’artifice » décuple le plaisir d’ écrire !S’agissant de mon premier « vrai » clavier, je suis plus que satisfait et je compte bien le garder pour vous rédiger de très nombreux articles encore !

 

Et s’il vous intéresse, je vous invite à jeter un œil ici : Partenariat FFDream x SureFire