Telle une petite friandise de Noël, Dragon Quest Treasure a trouvé place dans les échoppes le 9 décembre 2023. Discrètement comme souvent en Europe lorsqu’il s’agit de la série de Yûji Horii, ce spin off du XIe épisode vient gonfler les rangs de l’une des plus vieilles franchises du RPG japonais. Le jeu met en scène Erik, l’un des protagonistes principaux de l’opus canonique ainsi que sa sœur Mia. Contrairement à Draque XI, ils ne sont encore que des enfants qui vont être malgré eux, embarqués dans une chasse aux trésors au cœur du monde de Draconia. Un monde où des clans avides des plus scintillants joyaux se tirent la bourre en tentant de creuser toujours plus profond tels des nains en quête de Mithril.
Dès les premières heures de jeu le constat d’une proposition intelligente et qui mêle assez habillement des concepts venus d’autres jeux Switch se fait sentir. La structure des univers rappelle très vite Xenoblade 2 où la vie s’est installée sur des îles flottantes qui n’étaient autrefois rien de mieux que des dragons. Sur chacune de ces terres à explorer, sont disposées des gares qu’il faudra réactiver via des quêtes, afin de relier à nouveau le réseau ferroviaire et ainsi pouvoir se déplacer rapidement. Sur chacune de ces îles sont cachés des centaines de trésors et une quantité de monstre importante.
C’est dans un Hub central servant de QG à votre clan de chasseurs de trésors qu’Erik et Mia vont poser leurs valises. De ce Hub, vous allez via ces fameux trains célestes évoquant entre autres Dragon Quest IX vous balader sur les différents archipels, chercher des trésors avec votre radar et vous constituer une ménagerie de monstres capables de les transporter pour vous. Ces monstres iconiques à la franchise vont vous servir d’équipe et vous accompagner dans vos recherches et de fait, combattre pour vous. Mais pas que ! En fonction des espèces, ils vont avoir des spécificités influant sur le terrain. Certains vont planer et vous offrir un équivalent de la para voile de Zelda, d’autres vont vous prendre sur leur dos pour courir plus vite, tandis que certains pourront vous jeter en hauteur afin d’atteindre un sommet jusque-là inaccessible ou vous faire passer dans d’étroits passages.
Ainsi s’installe une variété de gameplay vous permettant d’explorer ces minis mondes ouverts à la topographie bien étudiée cachant de précieux trésors. Ces joyaux vont prendre bien des formes familières pour les joueurs de la série, puisqu’ils seront parfois des statues de héros d’anciens épisodes, parfois des monstres ou bien encore des objets récurrents. Mais dans ces précieux tant désirés, se cachent 7 objets iconiques indispensables à l’aboutissement de la quête principale qui vous demandera une vingtaine d’heures. De quoi bien creuser une boucle de gameplay qui, si elle est intelligente, montre quand même quelques limites sur la fin.
Une de ces limites réside dans la simplicité du gameplay des combats. Interchangeables à chaque instant depuis le Hub, nos héros se battent avec des dagues magiques liées à la trame narrative. Ces dagues n’offrent qu’une seule attaque demandant d’appuyer sur un bouton en boucle afin de faire un petit enchaînement de 3 mouvements avec à la clef une furie pour l’un de vos monstres, déclenchable une fois votre jauge dédiée remplie. Disposant aussi d’un lance-pierre, Erik et Mia vont pouvoir interagir sur l’affrontement entre les monstres alliés et les opposants en lançant une multitude de billes différentes, pouvant être confectionnées au préalable à votre camp de base. Le système de malus et bonus ainsi que la guérison passe par le lance-pierre.
Ce système assez simpliste montre vite ses limites pour un Action RPG, mais Draque Treasures de par ses multiples propositions de jeu superposées, parvient à captiver malgré ça, puisque s’ajoute un principe amenant des clans adverses qui vous traquent, ou qui se pressent à vos portes pour voler vos trésors exposés. Vous avez également la possibilité d’envoyer des missions à la recherche de matière première avec vos monstres en attente ainsi qu’un étrange dédale à explorer au cœur de votre bastion. Évidemment plusieurs personnages actifs dans le monde de Dragonia vous attendent avec pas mal de quêtes annexes dont certaines ayant de quoi étoffer le post game.
Artistiquement et techniquement le jeu ne brille pas comme le plus policé des rubis, cependant le charme de l’univers coloré d’Akira Toriyama et des jolis panoramas parviennent à faire oublier une modélisation parfois assez limitée des environnements et un framerate qui tousse. Tose, le studio historique toujours là pour réaliser des jeux à la commande depuis plusieurs décennies et déjà familier des spin-off de Draque, s’en sort donc honorablement sur ce nouveau Dragon Quest. Et si la bande-son de Treasures, construite sur des thèmes iconiques piochés ça et là dans les multiples compositions que propose série va contribuer à bâtir le charme du jeu, il est entendu que nous sommes loin du niveau d’excellence des plus gros jeux de la franchise.
Dragon Quest Treasures est donc un jeu que l’on n’attendait pas et qui surprend en venant enrichir une série qui aime toujours autant repenser des concepts venus d’ailleurs, en leur injectant ses codes et son univers dans des opus annexes souvent malins. Avec sa boucle de gameplay amusante mais pas infinie, son monde coloré bien qu’un peu limité techniquement si on le compare à d’autres jeux Switch, et sa narration simple mais efficace comme Draque en a le secret, ce spin off mérite que l’on s’y attarde quelques heures. D’autant qu’il est tout à fait possible d’entrer dans la superbe salle aux trésors qu’est la série Dragon Quest par la porte Dragon Quest Treasures.