Voilà maintenant un mois qu’est sortie la dernière extension de Final Fantasy XIV, baptisée StormBlood. Un mois que vous vous évertuez à endiguer la terrible machine de guerre Garlemaldaise, dans le but ultime d’offrir liberté et indépendance bien méritées aux peuples Mhigois et Domiens. Il est maintenant grand temps de voir ensemble si cette nouvelle épopée tient ses promesses !

StormBlood reprend juste après la fin des événements d’HeavenSward, les cicatrices sont encore à vif, et les cœurs meurtris par un dénouement qu’on aurait aimé plus heureux. Pourtant, il faut garder la tête haute et aller de l’avant, une brèche inattendue et inespérée dans les défenses Garlemaldaises laisse entrevoir une infime lueur d’espoir de libération pour Ala Mhigo. Il n’en fallait pas plus pour motiver les différentes cités-états Eorzéennes et les héritiers de la septième aube. C’est sur cet événement que repose toute la base scénaristique de l’extension, et le hurlement « Freedom ! » poussé par William Wallace dans le film BraveHeart va servir de leitmotiv tout au long de l’épopée.

Une épopée à trois vitesses

D’un point de vue histoire, celle-ci se déroule en trois temps. Le début est assez dynamique avec une forte ambiance militaire, où les protagonistes, confiants s’en vont en guerre presque la fleur au fusil, tant l’issue du conflit ne semble faire aucun doute. Malheureusement, la loi de Murphy veille au grain et va même mettre votre avatar dans l’une des situations les plus difficiles de sa carrière. Après de pareilles déconvenues il est temps de panser ses blessures et le rythme de l’histoire ralentit drastiquement. Il faut se réorganiser, retrouver des forces et regagner confiance en soi.

Stormblood Final Fantasy XIV, une délicieuse tempête de sang
Stormblood Final Fantasy XIV, une délicieuse tempête de sang

S‘organisant autour d’une sorte de road-trip initiatique sans voiture qui vole, les protagonistes vont mûrir, gagner en force et en sagesse pour affronter les défis qui se dressent devant eux. Cette montée en puissance, permettant de résoudre bien des problèmes, tout en ajoutant de nouveaux alliés dans la balance va accélérer crescendo le rythme de narration. C’est le retour de l’enfant prodigue, vous aviez été abattu plusieurs fois mais jamais détruit, et c’est cette ténacité à toute épreuve, portée à bout de bras par vos alliés présents ou disparus qui va faire culminer le scénario aux hauteurs épiques auxquelles nous sommes habitués.

Des personnages hauts en couleur

Un travail exemplaire a été effectué sur les principaux antagonistes, que nous prenons un infini plaisir à détester. Ils ont chacun leurs raisons de faire ce qu’ils font, mais leurs caractères, leurs motivations et leurs façons d’être les rendent uniques. Ils sont charismatiques et haïssables à souhait, et c’est généralement à ça qu’on reconnait un bon méchant. Pour prendre l’exemple de l’antagoniste principal, campé par Zenos Yae Galvus : il est doté d’une puissance démesurément grande et méprise tous les adversaires qui sont incapables de lui causer la moindre égratignure. C’est d’ailleurs lui, qui pour la première fois met le(a) guerrier(e) de la lumière à mal, si bien qu’on commence même à craindre pour sa survie. Sa personnalité est telle qu’on le déteste et l’aime à la fois pour l’objectif qu’il représente. C’est un ennemi à abattre, certes, mais il est également un formidable adversaire à vaincre.

Stormblood Final Fantasy XIV, une délicieuse tempête de sang
Stormblood Final Fantasy XIV, une délicieuse tempête de sang

Les protagonistes ne sont pas en reste non plus, et c’est agréable de les voir grandir au fil de l’histoire, principalement le personnage de Lyse qui passera de jeune fille fougueuse et maladroite à véritable leader charismatique. On regrette par contre que certains personnages aient été relégués au second plan, comme Yugiri par exemple, qui aurait mérité un développement plus poussé. Cependant, la personnalité des protagonistes et des antagonistes reste l’une des plus grandes forces de StormBlood et de FF XIV en général, puisqu’on s’attache véritablement aux personnages. On prend énormément de plaisir à évoluer à leurs côtés et l’on redoute qu’il puisse leur arriver quelque chose.

Dépaysement total

Concernant les environnements, là où les territoires situés en Aldenard proches d’Ala Mhigo font beaucoup penser à ceux que l’on peut déjà trouver à proximité d’Ul’dah, ceux en Othard en revanche offrent un dépaysement bienvenu. Empreint de culture orientale, la ville portuaire de Kugane est un véritable bijou, que ce soit de jour comme de nuit, la cité est débordante de vie, colorée, chaleureuse et accueillante. La cité d’Ishgard qui servait de hub principal au cours de la campagne d’HeavenSward était magnifique elle aussi, avec une architecture stylisée du plus bel effet, mais elle ne dégageait pas l’aura si particulière de Kugane, qui donne littéralement envie de plier bagage pour y ouvrir une boutique de maillots de bain ! La zone de la Mer de Rubis quant à elle utilise à merveille la nouvelle fonctionnalité de nage avec de superbes villages sous-marin à visiter. Il est tout de même dommage que la nage ne trouve son utilité (assez limitée d’ailleurs, puisque ce n’est qu’un « vol » sous-marin au final) qu’essentiellement dans cette région. Yanxia et son défilé montagneux donne des points de vue à couper le souffle, surtout à proximité du palais royal. Les Steppes d’Azim quant à elles bénéficient d’édifices emblématiques qui ne manqueront pas d’attirer votre attention !

StormBlood marque également l’arrivée de deux nouveaux jobs, à savoir le Samouraï et le Mage Rouge. Directement au niveau 50 lors de leur obtention, il vous faudra assimiler leurs nombreuses techniques et les gameplays dynamiques de ces deux nouvelles classes de DPS. Mais elles sont tellement agréables et rafraîchissantes à jouer que le jeu en vaut la chandelle !

Mention spéciale aux musiques qui sont toujours aussi admirables et nous transportent d’émotion en émotion au fil de l’épopée, mais également aux donjons tous plus beaux les uns que les autres et aux différents boss rendant certains affrontements mémorablement dantesques (Susano, premier nouveau primordial rencontré, a clairement marqué mon esprit) !

8/10

Au final StormBlood est une excellente extension, le rythme y est différent d'Heavensward et les enjeux moins mystérieux, mais la force du récit comble largement ces légères lacunes. L'évolution de chaque personnage est extrêmement agréable à suivre, surtout dans des décors aussi enchanteurs, accompagnés de musiques qui le sont tout autant. Le tout orchestré d'une main de maître par des antagonistes qui transpirent le charisme et qu'on prend plaisir à détester. HeavenSward avait déjà mis la barre très haut, mais force est de constater que StormBlood suit admirablement bien le chemin de son aîné, et il nous tarde vraiment de voir ce que les prochains patchs majeurs de contenu nous réservent pour la suite de l'histoire !

Dreams

  • Une narration qui gagne en intensité
  • Une palette de protagonistes plus incarnée que jamais
  • Les nouvelles classes agréables à enrôler

Nightmares

  • Certains protagonistes sous-exploités
  • Des nouveautés un peu factices et peu exploitées