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Genre : RPG
Éditeur : Square-Enix
Développeur : Silicon Studio
Console : Nintendo 3DS
Sortie française : 26/02/2016

Deux années ont passé… Tiz sommeille à l’intérieur d’une cellule de conservation, dans un état précaire, et voilà qu’Agnès, devenue papesse de l’orthodoxie cristalline, vient de se faire kidnapper par le terrible kaiser Oblivion… Saurez-vous braver le danger afin de lui porter secours ? Si votre décision n’est pas actée, pourquoi ne pas y remédier en lisant les lignes qui suivent…

Par The Unknown

Brave(ly) ? Default ? Eh bien…

Certains scanderont que Bravely Second est très semblable à son aîné. Ce n’est pas faux. Bravely Second intègre pour ainsi dire le même gameplay durant les combats, à savoir ce système de tour par tour enveloppé d’un mécanisme qui a su faire ses preuves : Brave / Default. Mais il serait mal venu de le critiquer sur ce point en prétextant la facilité, tant celui-ci brille par son génie. Par ailleurs, le jeu s’agrémente d’un petite subtilité très utile pour ceux cherchant à développer leurs personnages rapidement. Celui-là propose à ceux qui terminent un combat dès le premier tour d’en enchaîner un autre directement ! Et à tout challenge sa récompense car vous recevrez un multiplicateur d’expérience lors de votre victoire. Cependant, votre équipe se retrouvera dans un état neutre, comprenez que vous perdrez par exemple toute amélioration acquise durant le combat précédent. Et cerise sur le gâteau, vos PB, eux, ne seront pas remis à zéro, tandis que vos altérations d’état subsisteront.

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Cette subtilité n’ayant pas de limite théorique, tentez-donc d’enchaîner les combats le plus possible. A vrai dire, vous serez souvent tenté d’en faire ainsi et vous comprendrez peu après pourquoi. Notez également qu’un deuxième combat peut s’enchaîner sans lien avec la condition mentionnée juste avant, vous serez alors avertis. En ce qui concerne les jobs définissant votre tactique de combat, vous aurez accès à certains d’entre eux par le biais de vos anciens ennemis, mais également à toute une panoplie diverse venant tout droit de vos nouveaux ennemis. L’ensemble des nouveaux jobs est plutôt riche et en viendrait presque à éclipser les anciens. Quand certains offrent, par exemple, un style de combat contraignant mais riche, tel le pâtissier, d’autres vous permettent une modularité exemplaire en combat, tel l’escrimeur. Faites bon usage de vos talents d’association et à vous la gloire. En définitive, chacun y trouvera plus ou moins son compte.

Un jeu à la fois plus abordable et plus contraignant

Bravely Default « souffrait » d’un mal particulier : sa difficulté. Tout est relatif me direz-vous, mais il est tout de même vrai que celle-ci était plutôt relevée et que chaque action devait bien souvent être pesée, notamment contre les ennemis coriaces. De ce fait, les développeurs ont intégré de nombreux éléments d’aide, afin de mieux appréhender les combats : repos auprès de l’aventurier, conseils distillés un peu partout, indicateur de niveau « requis » dans les donjons, et, dans une moindre mesure, des cochons téléporteurs (oui oui !). En soi, toute une salve d’aides bienvenues. Mais n’allez pas croire que les combats sont plus simples, la difficulté est toujours au rendez-vous, et ce seront donc vos actions qui en détermineront l’issue. Bref, vous y serez juste mieux préparé.

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D’un autre côté, malgré toutes ces améliorations, les développeurs ont apparemment jugé bon de « ralentir » le joueur dans sa quête d’expérience. Celle-ci est délivrée en très petite quantité en combat, et il vous faudra alors vous servir habilement de la subtilité mentionnée plus haut pour engendrer un grand multiplicateur et donc suffisamment d’expérience pour avancer « rapidement » dans votre quête. Une contrainte mal venue selon moi, et qui ne ravira pas tout le monde.

Luxendarc revisité

Si vous pensiez rejouer l’univers de Bravely Default dans Bravely Second, vous faites fausse route. Bien que vous serez amené à revisiter des lieux bien connus, l’histoire du jeu, associée aux nouveaux lieux et personnages, vous fera redécouvrir le monde de Luxendarc. Ce dernier est devenu plus beau que jamais dans Bravely Second. On y retrouve évidemment des villes comme Ancheim ou Florem, mais d’autres – déjà présentes théoriquement – viennent s’ajouter et embellir le paysage de manière distincte et confirmée, comme la ville étudiante de Al-Khampis par exemple. Chaque nouveau lieu offre une expérience inédite et terriblement bien intégrée dans le monde de Luxendarc.

Et l’embellissement n’est pas que visuel ! Ryo, en successeur de Revo, offre une œuvre musicale maîtrisée. Les thèmes sont plutôt bien intégrés aux situations de manière générale, que ce soit au niveau de l’aventure même ou des cinématiques, et ne dénaturent pas le travail précédemment effectué par Revo. Mais là où Ryo délivre sa pleine puissance, c’est au niveau des nouvelles villes créées pour l’occasion. Celles-ci sont sont insufflées d’une vie, d’une ambiance si merveilleuse et adaptée qu’elle donne au joueur l’impression de s’y trouver pour de vrai. Un travail remarquable a été effectué à ce sujet.

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Dans une autre mesure, les nouveaux « donjons » offrent un lifting poussé en proposant des vues beaucoup plus riches et variées, ou en offrant de nouveaux mécanismes telles des passerelles à mouvoir ou d’autres subtilités dont on gardera le secret afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Également, les cinématiques offrent des plans plus variés afin d’offrir une sensation de mise en scène plus réaliste aux yeux du joueur, il y a un véritable engagement des développeurs en ce sens, et ce malgré les limites techniques du support.

Ah, la vache !

Avouez, chacun avait son petit personnage préféré dans Bravely Default. Que ce soit Edea et ses grognements, Agnès et ses interminables « unacceptable ! », ou encore Ringabel et ses propos coquins, chaque personnage du jeu participait à l’édifice d’un casting riche et varié. Eh bien, c’est encore plus le cas dans Bravely Second. Chacun de vos protagonistes a son rôle à jouer dans l’aventure, et vous constaterez qu’une osmose arrogante se déclinera sous vos yeux. Le plaisir de (re-)découvrir chaque facette des protagonistes sera délectable à tout moment et vous ferez tout pour ne pas en louper une miette. Vos zygomatiques seront mis à rude épreuve…

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Et lorsqu’on en vient aux ennemis, sachez que le panel est complètement éclaté ! Vous rencontrerez des personnalités toutes aussi effrayantes que délirantes ! Le caractère hétéroclite est tellement poussé que vous vous retrouverez constamment face à des situations prenantes et/ou hilarantes. Et puis bon, si on ajoute le fait de se battre contre eux dans des bouteilles de coca, je ne vois pas ce qu’on peut faire de mieux à ce niveau…

De manière générale, vous constaterez que les intervenants tiennent pour la plupart un rôle s’inscrivant de manière utile dans l’histoire propre au jeu, mais également dans l’histoire même de Luxendarc, notamment en ce qui concerne vos ennemis. Contrairement aux ex-combattants du duché d’Eternia, qui ressemblaient plus pour la plupart à des figurants, vos nouveaux adversaires, eux, « cachent » un passé particulier qui, lorsqu’il vous sera dévoilé, vous permettra de mieux saisir certains événements de l’histoire de Luxendarc

Déséquilibre paradoxal

Malgré ces nombreux atouts, Bravely Second souffre d’un mal qui le ronge durant un long moment. Le jeu propose en effet au joueur des quêtes secondaires permettant d’en savoir plus sur les anciens membres de l’armée d’Eternia et de rafler quelques jobs. Cependant, le jeu a été construit de telle sorte que beaucoup d’entre elles sont implicitement obligatoires – à moins de « farmer » – si on se fie aux indicateurs de niveau requis dans les donjons (obligatoires et optionnels). A première vue, cela ne semble pas très contraignant, mais sachez que ces quêtes secondaires sont longues, et un sentiment de lassitude vous gagnera très vite, tant le contenu de la plupart d’entre elles vole au ras des pâquerettes.

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Malgré quelques ressemblances inéluctables, Bravely Second s’émancipe avec brio de son aîné en offrant une expérience riche et somptueuse. Celui-ci se sert intelligemment de quelques acquis et façonne alors une aventure inédite aux yeux du joueur par de nouveaux lieux, de nouveaux rouages visuels et auditifs. L’histoire et la psychologie des personnages ne sont pas en reste et participent grandement à cette expérience qu’on retiendra certainement de nombreuses années.


L’avis de Skypirate :

J’oscille très sincèrement entre la consternation et la colère quand je repense aux critiques que j’ai pu lire autour de Bravely Second avant sa sortie. Celles-là m’avaient presque convaincu de tourner les talons, et de m’y plonger plus tard ou … jamais. En quelques minutes, mes craintes se sont pourtant envolées, et je me suis retrouvé captivé par les charmes de Luxendarc, et de ses personnages haut en couleur. Avec un casting éclectique, et un gameplay peaufiné, Bravely Second nous porte des dizaines d’heures de jeu avec une fraîcheur et une candeur rares. En sa qualité de suite directe, Bravely Second reprend à son compte tout le background de Default, et lui confère une dimension supplémentaire. A la fois amusant et touchant, épique mais jamais poussif, ce deuxième opus prouve tout le génie des équipes de Silicon Studio qui nous offrent une aventure mémorable à tous niveaux. Un prétendant sérieux au titre de meilleur J-RPG de l’année !