Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde a définitivement quelque chose d’hypnotique. Entre ses allers-retours pénibles, sa progression alambiquée et ses enjeux surannés, on se surprend à s’accrocher pour gratter toujours plus loin. A l’heure où le tour-par-tour est presque sanctifié, Dragon Quest se moque bien de toutes les injections passéistes, et nous propose de découvrir l’un des plus beaux segments de son histoire en toute simplicité.

Si vous devrez attendre deux bonnes heures avant d’en découdre avec votre premier Gluant, autant vous prévenir qu’il faudra vous armer d’encore bien plus de patience pour voir toutes les pièces du puzzle s’imbriquer ensemble. La collecte des fragments vous permettra de voyager aux quatre coins du monde à la découverte de nouvelles contrées frappées par des malédictions ou enfermées dans des traditions millénaires. On aborde foule de PNJ en espérant leur arracher la ligne de texte qui permettra d’avancer un peu.

Dragon Quest VII est de ces titres rigides qui vous imposent de conter fleurette à tous les villageois pour que le maire vous accorde sa confiance. Si cette version 3DS compte nombre d’améliorations facilitant grandement l’orientation, le titre a néanmoins conservé son goût pour les bavardages incessants. Parfois impertinents et souvent très amusants, ces dialogues constituent pourtant tout le sel de l’aventure, et sont le moyen privilégié pour mieux cerner l’univers.

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Le classique triptyque village/donjon/boss se répète inlassablement durant des dizaines d’heures de jeu diluant encore un peu plus le principal objectif incarné par la résurrection du Tout-Puissant et l’anéantissement du mal. Une partition que le titre s’amuse à respecter scrupuleusement tandis que nos héros s’écharpent contre des sous-fifres pas bien malins. A cet égard, le format portable sied parfaitement à ce septième opus dont la construction ciselée est adaptée à un usage nomade. Sans rien vous révéler des enjeux, gardez néanmoins à l’esprit que Dragon Quest VII ne laisse rien au hasard et que tous vos efforts finiront par faire sens.

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En marge de vos bavardages, il faudra aussi vous défaire d’ennemis très collants dans les donjons. L’inspection des grottes et autres tours vertigineuses sera parfois agrémentée de mécanismes amusants mais rarement bloquants. Les vingt premières heures de jeu n’offriront que peu de variations dans les affrontements et il faudra débloquer les vocations pour spécialiser votre équipe et rendre les joutes beaucoup plus tactiques. Le titre vous invite d’ailleurs à fouiller partout à la recherche de graines qui permettent de booster vos statistiques. Un bonus très bienvenu puisque l’expérience se gagne lentement tandis que l’équipement est toujours plus onéreux. Le contenu annexe n’est pas en reste avec la collecte des mini-médailles, les donjons annexes, ou bien encore la prairie aux monstres.

Critique de Dragon Quest VII: La Quête des vestiges du monde

Le titre nous rend à la fois spectateur du déroulé de son histoire et incroyablement tout-puissant dans le rapport qu’on entretient avec l’univers. Coincés entre leur condition d’enfants sous la coupe de leurs paternels et de héros légendaires, le groupe surprend par sa candeur. A mille lieux des trames qui veulent tout montrer dans l’urgence pour s’emparer l’affect du joueur, Dragon Quest VII s’offre le luxe de prendre son temps. Désarmé par tant de simplicité, j’en ressors avec le sentiment sophistiqué d’avoir vécu une grande et belle aventure.