Paris Games Week vient tout juste de se terminer, il est temps pour nous de vous parler de la présentation de Deus Ex: Human Revolution. Rappelons avant toute chose qu’il s’agit de la nouvelle grosse production made in Eidos, et édité par Square-Enix. La sortie est prévue courant 2011, pas de date précise, sur PC, PS3 et XBOX360. Le jeu met en scène Adam Jensen, un ex-policier, ancien du SWAT (Special Weapons Attack Tactics, une unité d’élite spécialisée dans le maniement des armes) et désormais employé par une entreprise de biotechnologie, Sarif Industries. Cette dernière lui assigne la protection d’un groupe de scientifiques, c’est alors qu’il se fait attaquer par une unité contre laquelle il ne peut lutter. Il en ressortira salement blessé, ce qui donnera à l’entreprise un prétexte pour lui implanter sa technologie, faisant de lui un surhomme.
L’action se déroule dans un univers sombre, sale, un environnement qui pourrait directement venir d’un roman de Science-fiction, présentant un futur se noyant dans un trop-plein de technologie.

Un air de déjà vu

Imaginez-vous dans une grande salle obscure (où il est interdit de filmer), devant vous un grand écran et deux personnes souriantes. L’un a un micro à la main, l’autre une manette PlayStation, le premier s’appelle Jean-François Champagne et est Level Designer sur Deus Ex 3 (à moins que vous ne tombiez sur JulienC de GameBlog.fr) et le second se nomme Kyle Stallock et est Community Manager d’Eidos Montreal.
La présentation commence par un trailer du jeu. S’en suit une démonstration du gameplay : nous sommes à Shangaï, notre mission est de trouver un dénommé Tong qui possède une information cruciale. Il y a plusieurs manières d’aborder la mission. Durant cette démo, nous n’en voyons qu’une seule : dialogues infructueux avec un barman, puis infiltration clandestine de l’arrière boutique du bar. On apprend que le Tong en question était le barman avec qui on a discuté, et que ce que l’on cherche se trouve au port de Shangaï. Voici une vidéo filmée à l’EG Expo :

Deuxième partie de la démo : la mission cette fois consiste à faire sauter un entrepot. On choisit de passer en douce, de déplacer des caisses, puis d’entrer dans un petit local pour désactiver une caméra. Le pauvre homme qui se trouve dans la salle est tué lors d’une action qui n’est pas un événement scripté, c’est d’ailleurs étonnant, on a l’impression que c’est scripté, mais il s’agit en fait d’une attaque qu’on peut lancer sur n’importe qui, n’importe quand. Avant d’arriver juqu’à l’entrepot, on nous montre les différentes possibilité d’Adam Jensen (le héros) : super saut, tir à l’arbalette, attaque (mortelle ou non) de deux personnes simultanément, invisibilité, et même vision à travers les murs (on peut même voir les hommes morts suspendus par un carreau d’arbalète). Pour entrer dans ledit entrepot, il y a au moins trois chemins différents, mais dans cette démo, on ne verra que le passage par le toit. Deux attaques sont utilisées l’une après l’autre pour atterir à l’interieur de l’entrepot. Étant repèré, Adam Jensen tire dans le tas, et un chargement lourd débarque : voila un gros boss métalique ! Heureusement qu’un lance-roquettes est dans le coin et que notre héros a pas mal d’expérience dans les armes lourdes ! Il peut ainsi ajouter une tête chercheuse au lance-roquettes et le détruire aisément. Bref, vous découvrirez tout ça dans la vidéo qui suit :

Je tiens à préciser que la démo ne semblait pas tout à fait au point, mais qu’elle date un peu de toute manière. Deus Ex 3 n’a pas encore précisement de date de sortie, je pense qu’il a largement le temps d’être fignolé. Enfin niveau localisation, il ne fait aucun doute que les textes et les voix seront entièrement traduits en français.

Bonus

Une poignée de privilégiés, dont nous, a pu assister à une présentation spéciale qui avait déjà été montrée à la presse. Cette fois nous sommes à Detroit, la ville s’est relevée d’une crise de l’automobile grâce à l’entreprise qui emploie le héros. Notre mission consiste à récupérer une puce sur un cadavre se trouvant à la morgue du commissariat.

Première version : Non-violence et dialogues

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L’objectif de la mission semble simple, et cette première version le confirme : l’accès à la morgue nous est refusé, la zone est interdite d’accès au civil. Il faut donc une autorisation pour entrer, autorisation que l’on peut avoir auprès du policier d’accueil. Celui-ci s’avère être un ancien collègue d’Adam qui a des problèmes de conscience, il s’agit donc de choisir les bonnes répliques (3 choix nous sont proposés à chaque fois) pour aider ce dernier. Le dialogue est relativement long, et il faut faire attention à prendre le bon choix (le policier réagira négativement ou positivement en fonction de vos choix). Une fois le problème réglé, vous gagnerez divers bonus en négociation et dialogues, ainsi qu’un accès illimité à l’ensemble du commissariat, il ne vous reste plus qu’à récupérer la puce sur le cadavre auprès du légiste qui vous prend pour un agent gouvernemental.

Cette version est de loin la plus pratique, vous n’avez pas à vous soucier des gardes, détecteurs, caméras, tant que vous ne faites rien de louche. Le présentateur a bien insisté sur le fait que la plupart du jeu peut se régler de cette façon, sans effusion de sang, le seul problème étant la longueur des dialogues, et les conséquences liées aux mauvais choix.

Deuxième version : Discrétion et efficacité

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Même objectif, même lieu, mais la méthode change. Cette fois-ci, on évite la grande porte, une approche plus discrète est employée : Adam doit contourner le commissariat, afin d’entrer par une porte dans une ruelle. Pour cela, il va falloir déplacer une benne à ordures pour franchir un grillage et accéder à l’escalier de secours. Le joueur utilise ici deux pouvoirs spéciaux qu’il aura débloqué au préalable : La force, pour soulever la benne, et le super-saut, pour s’accrocher à l’escalier de secours. Jean-François nous indique qu’il existe d’autres moyens d’entrer si l’on a pas débloqué ces pouvoirs, comme passer par les égouts (en s’exposant à une surveillance plus accrue), ou bien empiler plusieurs caisses pour franchir le grillage. Une fois sur l’escalier de secours, il y a une entrée à chaque étage du commissariat, et une sur le toit.
Chaque porte est protégée par un code d’accès que l’on peut trouver en fouillant ailleurs dans la ville, mais si l’on ne dispose pas du code, il y a toujours moyen de pirater le digicode pour ouvrir la porte. Le piratage se fait sous forme de mini-jeu dont le but est de capturer des points de contrôle pour atteindre un terminal. Lors de la capture d’un point de controle, il y a un certain pourcentage de chances de déclencher l’alarme ; si celle-ci se manifeste, l’ordinateur commencera à capturer lui aussi des points de contrôle pour atteindre le terminal sur lequel vous avez débuté le mini-jeu. Si vous arrivez a votre terminal de destination avant l’ordinateur, ou si vous ne déclenchez pas d’alarme, le piratage est réussi !

Une fois dans le commissariat, il ne faut pas se faire repérer, pour cela, tous les moyens sont bons : longer les murs, ne pas prendre l’ascenseur, déplacer des imprimantes et utiliser l’invisibilité, le tout en faisant attention aux gardes, aux détecteurs et aux caméras. Une fois à proximité de la morgue, il y a encore un malheureux détecteur à passer. L’astuce consiste à transporter un corps de policier avec soi, le détecteur analysera le corps du policier et vous laissera accéder à la morgue. Une fois arrivé, le légiste ignore que vous n’êtes pas autorisé à être là (même dialogue que dans la première version), il vous laisse récupérer la puce.
Il reste quand même une dernière étape avant la fin de la mission : sortir du commissariat. Pour cela, Il y a justement un couloir qui nous même directement vers une sortie de secours apparemment très protégée. Contre les rayons de détection, il est possible de lancer des grenades EMP (Electro-Magnetic Pulse, des grenades qui lâchent une décharge électro-magnétique en explosant), celles-ci vont très temporairement désactiver les systèmes de sécurité, rayons et caméras. Deux grenades plus tard, on peut enfin souffler.

Cette version nécessite un peu plus de technique, et sollicite divers pouvoirs. On peut voir ici toutes les possibilités qu’offre le jeu en matière d’infiltration, et le présentateur insiste bien sur le fait qu’il y a plusieurs entrées, plusieurs techniques, qu’Adam a d’autres pouvoirs qui auraient pu être exploités dans cette situation. Cette version est de loin la plus convaincante !

Troisième version : Bourrinage en finesse

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Pour la dernière façon, on ne fait plus dans la dentelle. On entre dans le commissariat, on dit bonjour, on sort le shotgun, et on arrose. Si la méthode est simple, elle s’avère être la plus difficile pour accomplir la mission, les policiers opposant une farouche résistance ! Précisons aussi que les actions éxécutées au cours du jeu se répercuteront sur la suite de l’histoire, et que tuer des policiers est loin d’être bien vu par votre employeur et la population.
Pour survivre, Adam devra faire appel à son meilleur arsenal, qu’il peut modifier en combinant diverses armes. Ainsi, un revolver associé à une grenade donne un revolver à balles explosives, très efficace pour faire le ménage. Malgré cela, Kyle (à la manette) aura bien du mal à rester en vie, il ne devra son salut qu’à l’invulnérabilité, activée pour le bien de la démonstration (mais inutilisable autrement). Une fois le carnage accompli, il reste plus à Adam qu’à se diriger vers la morgue et prendre la puce … Ou presque ! L’alarme est enclenchée, ce qui bloque la porte de la morgue. Encore une fois, la combinaison d’armes sauvera la mise à Adam. Ainsi, après avoir combiné une mine magnétique avec une grenade, pour obtenir une mine explosive, il ne reste plus qu’à fixer la bombe sur la porte et tirer dessus pour la faire sauter. Une rapide examination du corps pour récupérer la puce, et cette fois le légiste ne vous dérangera pas, trop effrayé pour oser vous parler. Il est possible de le tuer si on le souhaite, il est inoffensif de toute façon. La sortie du commissariat se fera plus en douceur, via les égouts, et ce ne sont pas les quelques détecteurs qui vous arrêter notre héros. Pas de grenade EMP ce coup-ci, il suffit juste de tirer sur les capteurs pour les neutraliser.

Dans cette dernière version, on peut surtout admirer les mouvements d’esquive et d’attaque d’Adam, notamment les roulades (un classique), se camoufler derrière un objet, s’en servir comme bouclier. Si cette version peut paraître assez limitée et expéditive, elle n’en reste pas moins technique, puisqu’il faudra combiner vos talents personnels (force, esquive, invisibilité) avec vos armes que vous pourrez modifier à votre guise pour en tirer meilleur parti.

Notre avis

myst6re : Quand Square Enix nous a invité à voir cette présentation j’étais d’abord plutôt sceptique, j’ignorai tout de la licence Deus Ex mis à part son aura de super-jeu. Mais à la découverte de cet univers vivant, riche, et cohérent, je comprend l’envie de l’éditeur de nous montrer ce RPG. Même si ce n’est pas un Final Fantasy, ni un RPG japonais, il a su me séduire, Deus Ex Human Revolution a un fort potentiel et j’espère qu’à sa sortie le jeu honorera mes espérances.

Chapo :Avant la convention, la licence Deus Ex ne me disait pas grand chose, la seule chose que j’en connaissais venait de vidéos et de ouï-dires sur le jeu. Cependant, la présentation de Deus Ex : Human Revolution aura le mérite d’avoir rempli son rôle, et à merveille. Le jeu impressione par les alternatives qui nous sont proposées pour accomplir un même objectif, ajoutons à ça les différentes capacités d’Adam, son arsenal plus que redoutable, ainsi que l’ambiance globale du jeu et ce qui s’en dégage : Une impression de liberté dans un univers assez sombre.
Que l’on préfère la négociation, l’infiltration ou l’action, chacun trouvera son compte avec ce jeu, d’autant que les trois sont parfaitement cumulables. Ainsi, si comme moi les longues phases de dialogues ne sont pas votre tasse de thé, vous pouvez très bien contourner ce souci en adoptant une autre approche ! Le souci qu’aurait pu poser ce jeu sont les limites de chaque façon de faire (la violence ne mène pas très loin, l’infiltration peut s’avérer compliquée, et le dialogue assez pénible) mais le point fort du jeu justement, c’est la combinaison des trois approches qui règle ce problème. Bref, je suis ressorti de la présentation convaincu, avec l’espoir de pouvoir toucher à la version finale du jeu !

Idir : Deux Ex premier du nom était une des références du genre, la version PS2 sortie en 2002, m’avait vraiment bluffé et ce fut l’un des titres qui m’impressionna le plus en cette année magnifique 2002 avec Metal Gear Solid 2, GTA III, Final Fantasy X et Kindom Hearts, pour ne citer que ces titres.
Réellement, ce troisième épisode, est d’ailleurs ce qui semble être un "mixed up" entre GTA pour sa liberté d’action et d’exploration dans des environnements urbains, Metal Gear Solid pour ces phases d’infiltrations et un RPG classique typé Dragon Quest/ Final Fantasy, pour toutes les phases de gameplay digne d’un RPG (richesse de l’inventaire et sa gestion, systèmes de gain d’expérience, de répartition des capacités, et de quêtes).
Vraiment, l’expérience risque d’être très intéressante et je place ce jeu sans conteste, comme le jeu que j’attends le plus en 2011. Vivement !