C’est inévitable … Vos premiers pas en Éorzéa dans A Realm Reborn vous parleront de ce jour-là. Le 7è fléau, lorsque le Dalamud s’est écrasé sur le continent, et que le Primordial Bahamut a été libéré de sa cage allagoise pour déverser sa rage et ses flammes à travers toutes les nations, de Limsa Lominsa jusqu’à Ul’Dah. L’on ne compte plus les morts qu’il a fait, chez nos alliés comme nos ennemis, sans distinction aucune … Puis grâce à Alisaie, vous êtes retournés dans les décombres du Dalamud pour recroiser sa route et y découvrir des secrets enfouis. Que dites-vous de revivre ce périple le temps d’un combat mémorable et intense ?

 

La naissance d’un nouveau contenu

 

Voici le deuxième article consacré à notre voyage autour des contenus de type Fatal de Final Fantasy XIV. C’est au cours de l’extension de Stormblood qu’est arrivé le premier Fatal du jeu, plus précisément le 24 octobre 2017, à la sortie du patch 4.11. Malgré l’avancée scénaristique du jeu à l’époque – nous en étions au « chapitre » du jeu centré sur la libération d’Ala Mhigo et Doma – ce contenu nous a invités à revivre les raids Bahamut, premiers raids d’A Realm Reborn, en se confrontant aux boss emblématiques de ces derniers. En somme, il s’agissait aussi d’un appel à la nostalgie pour les joueurs de la première heure, et quelque part, la découverte des mécaniques de l’époque pour les nouveaux ou plus récents arrivants. C’est ainsi qu’est arrivé l’Abîme Infini de Bahamut (Fatal), connu sous le nom de The Unending Coil of Bahamut (Ultimate) en anglais, que nous appelons alors aujourd’hui et depuis, par son diminutif UcoB.

 

Ces raids étaient déjà connus pour être terribles à leur époque et ce, même sur les versions « normales » : inutile de dire que ces faits ajoutés à ceux d’une bataille d’un peu moins d’une vingtaine de minutes de combat sans relâche, cela a apporté un côté « inédit » sur le HL du jeu qui en a surpris plus d’un. Il aura fallu pas moins de onze jours de raid intensif pour les World Prog avant de parvenir à arriver au bout de l’ultime bataille.

 

Note : Pour ceux qui ne connaissent pas et/ou ne sont pas habitués sur le jeu, les « World Prog » sont une tradition de toujours sur FFXIV. Il s’agit littéralement d’une course entre différents rosters du jeu pour déterminer quel groupe sera le grand vainqueur à parvenir le premier à tomber le contenu HL. Les équipes se battent quotidiennement et plusieurs heures d’affilée en « hardcore » jusqu’à atteindre leur objectif. Cela vaut pour les sorties de Fatals comme de Sadiques.

 

Pour l’anecdote d’ailleurs, il est à noter que Naoki Yoshida était à la Paris Games Week lorsqu’il s’est fait interviewer, et l’une des questions visait à partager son ressenti sur le fait qu’à l’époque, lors de son interview, personne encore n’avait réussi à tomber UcoB. Deux jours plus tard, une équipe encore anonyme à ce jour est arrivée au bout du challenge. Aujourd’hui encore, nous ignorons le nom du roster, nous savons juste que ses membres sont originaires du serveur Alexander au Japon et que le kill a bien été confirmé par Square Enix.

 

Pour débloquer l’Abîme Infini de Bahamut (Fatal), vous devez avoir vaincu Néo-Exdeath dans le Deltastice v.4 (Sadique). Votre niveau est automatiquement synchronisé au niveau 70 lorsque vous entrez dans l’instance, pour un ilvl (niveau d’objet) maximum de 345.

UcoB se divise alors en cinq phases :

 

  • La première nous amène face à Gémellia – ou Twintania en anglais.
  • La deuxième s’enchaîne et nous invite à affronter Nael deus Darnus.
  • La troisième et plus longue phase nous fait trembler face à Bahamut et ses six « trios ». Il s’agit des noms donnés par la communauté à ses grandes mécaniques où il sera accompagné de Gémellia et Nael pour les exécuter.
  • La quatrième phase fait office de « phase d’adds »: il s’agit de tuer définitivement Gémellia et Nael en même temps. La mort de l’un entraîne l’enrage de l’autre, c’est pourquoi il est important qu’ils soient tués ensemble.
  • Enfin, la cinquième et dernière phase, après une cinématique de transition, nous amène à l’ultime ligne droite face au « Golden Bahamut».

 

Votre victoire face au terrible Primordial vous octroie le titre de « La Légende » et les totems que vous obtenez sont échangeables à l’Étendue de Rhalgr pour obtenir les armes du Dragon-Dieu zêta.

 

Final Fantasy XIV : L'Abîme Infini de Bahamut (Fatal)
L’arme d’Invocateur d’UcoB.

 

Le plus terrible des Fatals ?

 

A partir de là, cet article sera plutôt subjectif puisqu’il partage essentiellement mon propre ressenti lorsque j’ai mis les pieds dessus à mon tour. A mes yeux, UcoB est aujourd’hui encore le Fatal le plus difficile des trois. Et encore, il faut savoir ce que je l’ai fait à l’extension précédente, Shadowbringers, le DPS check était donc déjà simplifié du fait de la synchronisation de niveau. Il faut savoir aussi que j’ai commencé le jeu alors que l’extension Heavensward s’apprêtait à laisser place à celle de Stormblood : de ce fait, je n’ai pas connu les raids de Bahamut à leur heure de gloire, et je mettais donc les pieds dans l’inconnu sur ce Fatal. Je ne connaissais que les grandes lignes pour avoir fait les raids avec ma Compagnie Libre, mais là encore, ces contenus étaient simplifiés du fait qu’ils dataient et que notre niveau et équipement actuels permettaient de passer à côté de la majorité des mécaniques de combat.

 

UcoB est le deuxième Fatal que j’ai tombé : je l’ai commencé peu avant la sortie de la mise à jour 5.3, j’étais alors encore Invocateur à l’époque. Mais mon groupe à ce moment-là a connu bien des déboires et imprévus, ce qui a forcé le remaniement du roster suite au départ de l’un de nous. A ce moment, j’avais déjà manifesté mon envie de devenir un Soigneur pour le contenu HL, moi qui n’avais testé ce rôle qu’à de rares occasions sur du Sadique, mais plus régulièrement sur des Extrêmes. Je suis donc passée Astromancienne pour nous permettre de récupérer plus facilement un DPS. Bahamut Fatal a donc été la preuve que j’étais prête à devenir un Soigneur officiellement pour le contenu HL du jeu, et pour le prochain tiers de Sadiques à la 5.4.

 

Peut-être est-ce pour ça qu’aujourd’hui encore, je trouve UcoB le plus difficile : parce que je suis passée Soigneur sur ce contenu précis. Et soigner un Fatal, ça reste différent de soigner un Sadique. Il m’a alors marqué de par toute la difficulté de devoir gérer le healing et le DPS en même temps sur un combat où une erreur ou un soin tardif est « fatal » – pardonnez le jeu de mots.

 

Final Fantasy XIV : L'Abîme Infini de Bahamut (Fatal)
Gémellia vous attend sagement dans l’arène à votre arrivée … L’image est tirée d’une vidéo de FinalFantasy Magnolia sur YouTube.

 

Mais je ne pense pas qu’il n’y ait que ça qui a joué sur ce ressenti, peut-être aussi le fait que je ne connaissais pas les raids Bahamut d’A Realm Reborn. Ou alors qu’on ne peut que reconnaître que les mécaniques de l’époque ne sont pas ce qu’elles sont aujourd’hui et que vraisemblablement, oui, nous ne pouvons qu’affirmer que certaines phases ou mécaniques du combat, demandaient réellement une concentration extrême. Une concentration si forte que je ne peux que me souvenir que je n’avais envie que d’une chose à la fin de nos séances de raid : je voulais dormir.

 

Je pense à la phase 2 contre Nael en disant cela, notamment. Gémellia au final n’était pas dépaysante, que ce soit en Invocateur ou en Astromancien. Les premières phases ne sont généralement pas les plus difficiles – quoi que, pour Alexander … – en revanche, il est très difficile de ne pas voir ses nerfs être mis à rude épreuve en ce qui concerne Nael.

 

Contrairement à la plupart des combats/phases sur Final Fantasy XIV où les mécaniques sont annoncées par l’apparition d’un marqueur au sol ou sur votre personnage, ou encore par le biais de la barre de cast du boss, tout chez Nael est « invisible ». Ou plutôt, vous devez porter une attention particulière aux debuffs qui apparaissent soudainement sur votre barre de debuffs, vous savez, ce qui d’ordinaire, est très secondaire et vous y portez un coup d’œil que de temps à autre et encore ? En tant que Soigneur, on peut avoir ce réflexe puisque c’est le seul rôle qui peut retirer des malus et qui, de façon générale, est obligé de porter un regard sur la liste d’équipe pour surveiller la vie de tout le monde. Quand on est un DPS ou un tank, ça peut être plus difficile. Pourtant avec Nael, il va vous falloir surveiller ce qu’il se passe sur votre tête et celles de vos coéquipiers pour ne pas se piétiner. Il va falloir surveiller aussi si les dragons autour de l’arène vous ont tiré dessus avec leurs boules de glace ou de feu car si vous vous faites toucher plus que nécessaire, vous êtes morts ! Le tout sans oublier de se battre, bien sûr, car n’oublions pas qu’il y a un enrage à la fin si nous ne parvenons pas à passer le DPS check de la phase …

 

Final Fantasy XIV : L'Abîme Infini de Bahamut (Fatal)
Oui Nael, nous parlons de ta cruauté.

 

J’ai oublié de parler des dives (des dragons autour de l’arène foncent en ligne droite en direction de la dernière position qu’ils ont vue de la personne qu’ils ont ciblée), mais cette mécanique est anecdotique en comparaison de LA chose la plus compliquée de la deuxième phase : les citations de Nael. « Share », « Spread », « In », ou « Out », il s’agit de mécaniques basiques du jeu mais … certains patterns de la phase se déterminent uniquement par le biais d’une phrase prononcée par Nael. Qu’y a-t-il de compliqué à cela, me diriez-vous ? Contrairement aux boss récents et « importants » du jeu, Nael n’est pas un personnage doublé. Vous ne devez pas « l’entendre », vous devez la lire ! Cette phrase aléatoire, qu’elle prononce régulièrement au cours du combat, n’est qu’une bulle de texte au-dessus de sa tête ou dans le chatlog, que l’on manque une fois sur deux parce que nous sommes déjà en train autre chose en même temps. Il existe quatorze citations pour Nael, soit quatorze patterns différents, à apprendre par cœur pour savoir quoi faire : autant dire que je n’ai jamais été aussi attentive aux annonces de mon raid leader car aujourd’hui encore, je serai incapable de donner ces phrases et de dire à quoi elles correspondent.

 

Final Fantasy XIV : L'Abîme Infini de Bahamut (Fatal)
Un exemple de citation de Nael. Image tirée d’une vidéo guide d’Ilya Dalamiq.

 

La plus terrible et emblématique invocation de Final Fantasy

 

Mais bien entendu, il est difficile de passer à côté de la star de ce Fatal, l’invocation la plus iconique de la saga FF : Bahamut. On parle même d’une arrivée en grande pompe sur le terrain puisqu’il oblige ni plus ni moins à son arrivée à utiliser une LB3 (Transcendance de niveau 3) du Tank, sans quoi l’équipe serait décimée sans discussion.

 

La troisième phase du combat débute donc sous le délicieux thème d’A Realm Reborn, « Answers ». Une musique pleine de sens et chanson phare de la 2.0 puisqu’elle accompagnera toute la phase du Primo-Bahamut ainsi que celle des « adds » (Gémellia+Nael), pour un total d’un peu moins de huit minutes – 5min30 pour la phase de Bahamut et 2min20 pour le duo d’acolytes. Vous l’avez peut-être compris : la troisième phase du combat sera la plus longue, et c’est justement sa longueur qui vous fera dire qu’elle est la plus difficile.

 

Comme précisé au début de l’article, la phase de Bahamut s’accompagne de six grandes mécaniques que l’on a nommé des « trios », puisque pour exécuter ces dernières, le majestueux dragon sera épaulé de ses sous-fifres Gémellia et Nael. Ainsi, les trios sont en réalité des mécaniques mélangeant des actions des phases précédentes en plus de celles du Bahamut de l’époque d’ARR.

 

A la suite du « Grand Octet » (la dernière mécanique de la troisième phase), Bahamut se retirera du terrain pour charger son attaque ultime, laissant place de nouveau à ses deux compères qu’il vous faudra battre définitivement. Je n’ai rien à redire de cette phase puisque comme pour les trios, il s’agira de mécaniques mélangeant celles de Gémellia et celles de Nael. La seule chose à noter est que la mort de l’un entraîne l’enrage de l’autre, il faut donc les tuer sensiblement en même temps afin de valider la quatrième phase. Vos deux tanks seront sollicités pour cette phase, donc autant dire que les soigneurs doivent être prêts à surmonter les dégâts encaissés.

 

Suite à la défaite de ses alliés, Bahamut déchaîne toute sa furie avec son Téraflare et décime l’équipe. Oui, vous m’avez bien lue, vous êtes tous morts. Et pourtant … L’écran ne devient pas noir et vous ne recommencez pas du début. C’est sur ce premier Fatal qu’est naturellement introduite la première et impressionnante cinématique de transition : alors que la fin semble inéluctable, Phénix (petit clin d’œil à ceux qui ont suivi les raids donc je ne révélerai pas l’identité réelle !) intervient pour mettre à terre le dragon et ressusciter l’intégralité de notre équipe. De plus, son action remplit jusqu’à la troisième jauge de la Transcendance, et nous octroie un buff conséquent de DPS qui restera jusqu’à la fin du combat, quoique vous le perdrez également si vous venez à mourir. Il reste toutefois essentiel à l’accomplissement du DPS check.

 

Final Fantasy XIV : L'Abîme Infini de Bahamut (Fatal)
Golden Bahamut est prêt à en découdre … et c’est réciproque !

 

Après cette inattendue intervention, Bahamut entre dans une rage sans pareille et utilise les flammes du Dalamud pour se transformer en un nouveau et inédit Bahamut, entièrement doré. Le thème musical en vient à changer lui aussi pour devenir une version plus rythmée, dynamique et sans lyrics, d’Answers. Plus de doute possible : vous êtes bien entrés dans l’ultime phase du combat.

 

La cinématique de transition et le thème remixé d’Answers.

 

Bien qu’il s’agisse de la dernière ligne droite, la dernière phase du combat est la plus simple sur papier. Et c’est justement parce qu’elle est simple qu’elle est trompeuse et extrêmement punitive. La phase du Golden Bahamut se traduit par un schéma répétitif d’un set d’ExaFlares (des flammes tombent et avancent progressivement sur l’arène), d’un Morn Afah (un Share en groupe) et d’un Akh Morn (Tankbuster à partager entre les deux Tanks). Même si c’est très pauvre mécaniquement, il vous faut tenir le rythme pendant près de 3min30 avant l’enrage final d’UcoB.

 

Sur papier, rien de difficile donc. Pourtant, n’oubliez pas la gestion des CDs défensifs des tanks qui ne reviennent pas forcément en trente secondes. De même pour les CDs de healing des Soigneurs. Et parlons encore moins de la mitigation de façon générale : savez-vous qu’en termes de dégâts purs, le Share du Morn Afah peut tuer jusqu’à deux fois votre équipe ? Il est impossible de passer un Morn Afah sans mitigation et boucliers dans le groupe, et puisqu’il y en a toutes les trente secondes ou une minute, il faut donc que le groupe entier se mette d’accord sur une timeline définie. Qui utilise quoi à quel moment.

 

De mon côté à l’époque, j’étais un Astromancien en thème Nocturne, mon sort « Inconscience Collectif » permettait donc d’avoir une mitigation de 10% de dégâts en moins pendant 20 secondes, et le sort revenait toutes les minutes. C’était un atout non négligeable et je pouvais donc le placer bien avant le début du cast du Morn Afah pour être sûre de le récupérer à temps plus loin dans le combat.

 

Le thème Nocturne késaco ? Si vous n’êtes pas un habitué de Final Fantasy XIV ou si vous avez commencé le jeu à Endwalker, vous vous demandez sans doute ce qu’est cette histoire de thème pour l’Astromancien.

 

Post-Endwalker, il faut savoir que l’AST avait un gameplay dit de « complémentarité » : il possédait deux thèmes, le Diurne et le Nocturne, et devait adopter le bon en fonction de son co-healer.

  • Le thème Diurne est ce qui a été adopté à Endwalker lorsqu’il a été décidé que l’Astromancien deviendrait un « healer pur ». C’est-à-dire que tous ses sorts de type Bienfaisance/Hélios Aspectée, Opposition Céleste ou encore Inconscient Collectif, appliquaient un HoT sur les personnes touchées.
  • Le thème Nocturne changeait complètement les sorts cités ci-dessus, le transformant en « healer barrière ». C’est-à-dire qu’en Nocturne, le rôle de l’AST était d’appliquer un bouclier sur ses alliés pour les protéger. Inconscient Collectif permettait alors, à défaut de mettre un bouclier, de donner un bonus de mitigation à ceux qui se trouvaient dans le dôme, puis après, pendant une vingtaine de secondes.

 

En d’autres termes avant l’arrivée du Sage et le rework des Soigneurs à la 6.0, l’AST devait jouer en Diurne s’il était accompagné d’un Érudit, et en Nocturne, s’il faisait équipe avec un Mage Blanc.

 

Ce qui marque la fin de cet article dédié à Bahamut en mode Fatal ! Il m’aura bien fait transpirer en tant que Soigneur mais je suis très contente d’avoir pu connaître une partie d’A Realm Reborn à travers ce combat. A titre personnel, il s’agit du Fatal qui m’aura le plus marqué des trois en terme de difficulté et de concentration. On se retrouve la semaine prochaine pour s’attaquer à la terrible machine Ultima !