Grimoire : Ivalice, l’univers protéiforme

Attention ce dossier contient de (très) nombreux spoils sur Final Fantasy XII, Tactics, Tactics Advance, Tactics A2, Revenant Wings, Vagrant Story et le Raid Retour en Ivalice de FF XIV. Nous vous conseillons de les avoir terminé avant de commencer votre lecture. Vous êtes prévenus !

Contexte

Le monde d’Ivalice est apparu pour la première fois en 1997 avec la sortie de Final Fantasy Tactics. Ce spin-off de la série principale ayant déjà eu le droit à un Reset écrit par votre serviteur, nous ne nous attarderons pas dessus. Sachez toutefois que son créateur, Yasumi Matsuno est passionné par l’Histoire, adorait réaliser d’immenses dioramas de batailles plus jeune et s’était lancé dans des études de droit avant de changer de carrière avec l’arrivée des jeux vidéo. Après avoir donné naissance à Ogre Battle et Tactics Ogre pour Quest, il rejoindra Squaresoft ce qui donnera FFT. Le succès de ce jeu permettra à Matsuno de travailler sur un autre jeu, Vagrant Story qui a aussi eu son Reset. Les deux jeux n’ont à priori aucun lien entre eux excepté quelques easter eggs. Cependant les choses ne tarderont pas à changer…

À la fin des années 2000, Hironobu Sakaguchi choisit Yasumi Matsuno et Hiroyuki Ito pour superviser le futur Final Fantasy XII. Après de longues années de développement, Matsuno quittera le navire pour des raisons de santé. Il sera toutefois crédité en tant que superviseur et scénariste. Malgré ce départ, l’homme aura eu le temps d’insuffler FF XII de sa patte si particulière par le biais de thématiques beaucoup plus sombres et sérieuses que dans les autres opus de la série mais aussi par l’univers dans lequel se déroule le jeu : Ivalice. Et c’est à ce moment que les choses se compliquent. S’agit-il du même monde que celui de FFT ou bien est-ce simplement un clin d’œil ? Square Enix apportera une réponse en 2007 via le projet Ivalice Alliance. Inspiré par la Compilation of FF VII et la Fabula Nova Crystallis, ce projet devait rassembler des jeux dont l’aventure se déroulerait en Ivalice, sous-entendant ainsi qu’ils seraient tous liés. Officiellement quatre jeux (même si un cinquième était prévu) font partie de cette alliance : Final Fantasy XII : Revenant Wings, Final Fantasy Tactics : The War of the Lions, Final Fantasy Tactics A2 : Grimoire of the Rift et Final Fantasy XII International Zodiac Job System. À cette liste initiale seront rajoutés les FF XII et FFT originaux, Final Fantasy Tactics Advance et Vagrant Story. Plusieurs problèmes se posent alors : pourquoi Ivalice n’a jamais la même géographie d’un jeu à l’autre ? Comment expliquer l’absence des autres races dans FFT ou Vagrant Story ? Et surtout quel crédit accorder à l’Ivalice Alliance sachant que Matsuno n’était pas impliqué dans une bonne partie des jeux concernés ?

Si nous pouvons trouver des réponses aux deux premières questions en lisant tous les documents présents dans les différents jeux, la troisième est plus particulière. Ivalice ayant été imaginé par Yasumi Matsuno, peut-on considérer comme « canon » la série des Tactics Advance ou Revenant Wings auxquels l’homme n’a pas participé ? Et que dire de cette supposée connexion entre tous les jeux ? Après tout celle-ci a été décidée sans le créateur original. Il s’agit d’un sujet très sensible pour de nombreux fans, les derniers Star Wars en sont de bons exemples… La vision de l’auteur ne doit-elle pas primer sur tout le reste ? Pour revenir à notre sujet, d’après les dernières déclarations de Matsuno, l’Ivalice Alliance ne serait rien de plus que du fan-service et les liens entre Vagrant Story et les autres jeux de simples références. L’homme a également déclaré sur Twitter qu’intégrer Vagrant Story dans le même univers que FF XII et FFT ne faisait pas partie de ses plans. Le guide Ultimania de VS ne contient d’ailleurs aucune mention à Ivalice. Cependant le départ de Matsuno durant le développement du douzième épisode et l’envie de SE de promouvoir l’Ivalice Alliance ont peut-être modifié ce qui était initialement prévu. Personnellement, je pense que les références à Vagrant Story n’étaient que de simples Easter eggs et que le monde d’Ivalice a « échappé » à son créateur. Dans le cadre de ce dossier, nous nous baserons sur ses dires et considérerons que l’aventure d’Ashley ne fait pas partie du lore d’Ivalice. Vous êtes toutefois libre dans débattre dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux.

Comme si les choses n’étaient pas déjà assez compliquées, Final Fantasy XIV est venu rajouter son grain de sel par l’intermédiaire d’un Raid intitulé Retour en Ivalice. Ce raid ayant été co-créé avec Yasumi Matsuno, il était obligatoire de s’y intéresser. C’est donc accompagné de Playiku que votre serviteur a parcouru ce contenu supplémentaire afin de définir s’il pouvait nous donner de nouvelles clés pour comprendre le monde mystérieux d’Ivalice. Nous vous ferons part de nos découvertes tout au long de ce Grimoire.

Il est maintenant temps de nous plonger dans le lore très riche et complexe d’Ivalice. Cette étude se fera en plusieurs points afin de rendre le tout le plus digeste possible. Préparez-vous un café, ça va durer un petit moment !

La naissance d’Ivalice

Avant de s’intéresser à l’Histoire d’Ivalice, il convient d’aborder la chronologie des jeux s’y déroulant. L’ordre serait donc le suivant :

Cet ordre est basé sur les déclarations émanant de Square Enix, des informations récoltées en jeu et de nombreuses heures de recherche sur Internet. Bien sûr en l’absence de chronologie officielle, tout ceci reste de l’ordre du théorique. Il existe de nombreuses incohérences tant scénaristiques que géographiques entre les jeux qui pourrait donner lieu à d’autres interprétations. N’hésitez pas à nous exposer votre point de vue sur la question en commentaires, nous serons ravis d’en débattre avec vous !

Les épisodes Tactics Advance et Tactics A2 se déroulant au sein d’un univers imaginaire, nous n’en tiendrons pas compte pour cette partie dédiée aux événements ayant façonnés Ivalice.

L’Âge des Dieux

Il y a des milliers d’années, des créatures immortelles apparurent. Ces Dieux se nommèrent « Occurias » et dominèrent toutes les autres races – dont ils sont sûrement les créateurs. Leur toute-puissance leur venait de leur capacité à manipuler le Myste, l’énergie naturelle de la planète. Invisible à l’œil nu – excepté dans les zones à haute densité – il est présent partout et investit même les corps des individus ce qui permet aux Occurias de les contrôler ou de créer des illusions pour arriver à leurs fins. Ces Dieux pouvaient aussi fusionner avec d’autres créatures partageant ainsi leur force et leurs pouvoirs. Cette opération n’est toutefois pas sans risque car si l’hôte venait à mourir, l’Occuria périrait également. C’est ce qui arrivera à Venat qui disparaîtra en même temps que Vayne à la fin de FF XII.

Malgré leurs pouvoirs, les Immortels eurent besoin d’aide pour gouverner le monde et assurer son bon fonctionnement. Ils créèrent donc les Éons, des créatures surpuissantes aux pouvoirs terrifiants. Ces créatures, au nombre de 24, représentaient chacune un signe du Zodiaque – chaque signe ayant un côté lumineux et un autre obscur – et étaient associées à un élément. Seul le nom des Éons de Lumière est connu alors que les informations sur leurs penchants ténébreux sont beaucoup plus nombreuses.

À l’origine gardien du Royaume Sacré, Belias est une fusion monstrueuse entre un homme et un monstre, d’où son nom de « Titan ». Considéré comme un échec par ses créateurs, il fut destitué de sa mission initiale. Rejetés par ses maîtres, il en trouvera un nouveau en la personne de Raithwall, le futur Roi-Dynaste. Vaincu par ce dernier, il lui jura allégeance et deviendra le protecteur de son tombeau. Son rôle de gardien est mis à contribution dans le jeu puisqu’il faut l’invoquer pour ouvrir les portes de Gilvégane, la cité des Immortels.

Dans le manga, Belias jurera allégeance à Ashe et apposera sa marque sur le dos de la main de la jeune femme comme en écho de ce qu’il fit des siècles plus tôt avec Raithwall. Il est l’un des Lucavis de Final Fantasy Tactics.

Protecteur de ceux qui vivent dans l’outre-tombe, Mateus était avide de pouvoir. En voulant étendre son règne, il fut corrompu par les Ténèbres et s’attaqua aux Occurias. Faisant preuve de lâcheté, il soumit la déesse des glaces et s’en servit comme d’un bouclier vivant. Les Dieux l’écrasèrent sans pitié et le renvoyèrent en Enfer, le condamnant à y rester à jamais.

Mateus porte le même nom que l’Empereur de FF II. Ils connaissent d’ailleurs tous deux un destin similaire en finissant en Enfer après avoir désiré toujours plus de pouvoir. Il est la divinité des Humes dans Final Fantasy Tactics Advance.

Créature à l’apparence mi-femme, mi-cheval, Shemhazai contrôle les âmes des morts et était la gardienne des Dieux. Elle murmura à l’oreille d’Ultima les faiblesses de leurs créateurs puis descendit sur Terre pour tenter de corrompre les Hommes en leur apprenant la luxure et la destruction. Cela lui valu d’être sévèrement punie par les Occurias.

Shemhazai étant clairement de sexe féminin, il aurait été plus approprié de l’appeler « la » Sycophante. Ah et pour ceux qui se posent la question, un sycophante est un délateur, un calomniateur.

Hashmal avait été envoyé par les Dieux pour remanier les lois du monde et guider l’Humanité vers l’ordre sacré. Souhaitant tout ordonner de manière absolue, il rejoignit Ultima dans sa lutte contre ses créateurs. Il fut vaincu et sombra dans le grand brasier des Enfers.

En Japonais, son attaque « Rocher » est appelée « Rock You » en hommage au groupe Queen dont Yasumi Matsuno est fan.

Il est l’un des Lucavis de Final Fantasy Tactics.

Famfrit était si hideux que les Occurias jugèrent son apparence comme blasphématoire. Suite à la Guerre de mille ans, il fut enfermé dans une armure entièrement hermétique que pas un rayon de lumière ne pouvait pénétrer. Cette absence de lumière, lui a valu le surnom de Nuage Ténébreux. La pluie tombant des nuages noirs émergeant de son urne sont synonymes de malédiction et de corruption.

Le surnom « Nuage Ténébreux » est une référence au Nuage des Ténèbres de FF III qui désire « inonder » le monde de ténèbres. L’armure de Famfrit ressemble beaucoup à celle d’Exdeath.

Il est la divinité des Mogs dans Final Fantasy Tactics Advance.

Empereur parmi les siens, Adrammelech pouvait annihiler toute forme de vie d’un simple coup de poing. Il fut conçu par les Dieux pour réprimer les monstres de l’autre monde. Cependant, face à son incroyable force et son visage terrifiant, ces derniers se rangèrent à ses côtés. Devenu le seigneur des monstres, il se retourna contre ses anciens maîtres avec son armée lors de la révolte d’Ultima mais fut vaincu.

Il est l’un des Lucavis de Final Fantasy Tactics et la divinité des Vangaas dans Final Fantasy Tactics Advance.

Chaos est le gardien des cristaux sacrés façonnés par les Occurias. Lorsque l’Âge des Hommes arriva, le chaos qui en résulta le submergea. Perdu dans un océan de chaos, il mourut et ressuscita un nombre incalculable de fois. Plein de rage pour ses créateurs, il purifia son cœur et son esprit en s’installant sur sa stèle d’Uneh. Depuis lors, il médite en attendant que tout retourne au néant. Sa puissance fut scellée par les Occurias dans un glyphe mais des Nu mous, soucieux de la puissance de cet Éon rajoutèrent une protection supplémentaire sous la forme de trois médaillons.

Chaos est inspiré par le boss final du premier Final Fantasy avec qui il partage le même nom ainsi qu’une histoire similaire, tous deux étant pris dans une spirale sans fin de vie et de mort.

Chargé à l’origine de juger les hommes après leur mort, Zaléra fut peu à peu affecté par les malédictions hurlées par ces derniers contre les cieux. Il chercha alors à envelopper le monde d’énergies noires pour s’emparer de l’âme de tous les vivants. Il se dressa contre ses créateurs et pris une shaman à leur service en otage. Vaincu, il serre toujours sa captive dans son bras droit et utilise ses cris d’agonie pour appeler les ténèbres.

Zaléra est l’anagramme d’Azrael, l’ange de la mort dans certaines religions.

Il est l’un des Lucavis de Final Fantasy Tactics.

Respectant les lois plus que quiconque, Zéromus devait transformer en ténèbres vivantes sa haine pour les criminels qui ne les respectaient pas. Il prononçait ensuite de terribles jugements à leur encontre. Malheureusement, le temps passant, il se mit à préférer prononcer des sentences toujours plus dures plutôt que d’appliquer la loi. Zéromus finit par vouloir condamner à mort les Dieux, gagnant son titre de « Condamnateur » mais tombant en disgrâce.

Il est inspiré du Zéromus de Final Fantasy IV.

Plus ancien des Éons, Exodus devait veiller sur le monde et juger de la valeur des choses. Invisible aux yeux des êtres qu’ils devait garder, il vit son attachement pour eux disparaître lentement jusqu’à ce qu’il ne resta rien. Réduit à la solitude et frustré par sa mission, Exodus voulut réduire à néant ce monde qu’il jugeait vide de sens. Défait pas les Dieux, il fut emprisonné pour expier sa trahison.

Il est la divinité des Viéras dans Final Fantasy Tactics Advance. Son apparence et son histoire sont basées sur Exdeath, grand méchant de Final Fantasy V.

La mission de cet Éon était de laver le monde de ses impuretés en les absorbant en lui. Seulement les Dieux n’avaient pas imaginé que le monde pouvait être corrompu à ce point et Cúchulainn, jadis magnifique, devint une ignoble créature. Il se retourna alors contre ses créateurs mais fut terrassé comme les autres.

Il est l’un des Lucavis de Final Fantasy Tactics.

Celle qui deviendra la leader des Éons dissidents était chargée de guider les âmes au Paradis pour qu’elles se réincarnent. Considérée comme la plus belle création des Occurias, Ultima reçut le titre de Grand Séraphin à cause de ses ailes dorées. Mais lorsqu’elle se rebella contre les Dieux, elles devinrent noires comme l’ébène. Depuis sa défaite, son cœur et ses intentions sont impénétrables.

Ultima est également la véritable menace de Final Fantasy Tactics puisque c’est elle que les Lucavis tentent de ramener pour plonger le monde des Hommes dans le Chaos.

Il est dit que ses ailes devinrent noires après sa trahison, pourtant c’est bien une Ultima aux ailes dorées que nous rencontrons dans le jeu. Le fait qu’Ultima soit appelé « le Grand Séraphin » au lieu de « la Grande Séraphine » est peut-être une référence au sexe indéterminé d’Ajora dans FFT.

Elle est la divinité des Nu mous dans Final Fantasy Tactics Advance.

Le plus puissant de tous les Éons créés. Sa force était telle que les Occurias décidèrent de le garder enfant de peur qu’il devienne incontrôlable. De par sa simple volonté, il peut réduire à néant toutes choses. Lui seul écrit les lois qui régissent le monde car il est le Gardien des Préceptes et son autorité est absolue.

Il est l’invocation la plus puissante de FFT. Coûtant 99 MP à appeler, il ne peut être appris qu’en descendant au plus profond des Midlight’s Deep. Là vous rencontrerez Elidibus, un magicien légendaire, qui utilisera Zodiark contre vous. Si un invokeur est présent dans votre équipe et survit à l’attaque, il apprendra à son tour l’invocation. À noter qu’Elidibus possède l’auracite du Serpentaire et se transformera en Lucavi durant le combat, prenant la forme d’un géant accompagné d’un serpent.

Les autres Lucavis

Sur l’écran-titre de FFT, on peut apercevoir une roue en arrière-plan qui comporte 13 inscriptions. Il s’agit des noms de 13 Lucavis. Six d’entre-eux seront présents dans le jeu alors que nous n’entendrons jamais parler des autres. Voici les noms de ces démons oubliés : Duma, Zebbeb, Sel, Rophochehe, Cheraub et Léviathan.

La soif de pouvoir et l’orgueil sans limites de ces Éons obscurs les pousseront à se rebeller contre leurs créateurs. Guidés par Ultima le Grand Séraphin, ils complotèrent contre les Dieux et initièrent une guerre qui dura mille ans. Les Occurias finirent par remporter cette bataille. Ne pouvant se résoudre à les détruire, ils scellèrent les traîtres dans des glyphes qu’ils éparpillèrent de par le monde. Cette révolte de la part de leurs plus fidèles serviteurs sapa l’autorité des Dieux, ce n’était toutefois pas le dernier…

Feolthanos, l’Éternel

Parmi les nombreuses races créées par les Occurias, les Aegyls étaient à part. Semblables aux humains, ils vivaient reclus sur un plateau surélevé. Un jour, le jeune Feolthanos tomba du plateau et découvrit le monde d’en-dessous. Il y épousa une Viera et de leur union naquit une nouvelle race, les Feols Vieras. Leur nature hybride ne fut jamais acceptée par leurs semblables de sang-pur et ils s’exilèrent dans le volcan Roda. Durant son voyage, Feolthanos apprit également le moyen de créer des ailes grâce à d’anciens sorts. De retour chez lui, il usa de ses nouvelles connaissances pour offrir des ailes à tout son peuple qui se mêla au reste d’Ivalice…

Cette émancipation des Aegyls n’était pas au goût des Occurias et des tensions apparurent. Le peuple ailé, sûr de lui et de ses nouvelles capacités, entra en conflit direct avec les Dieux. Malheureusement pour eux, la puissance des Immortels était bien trop grande et ils furent mis en déroute. Féolthanos chercha donc un abri pour son peuple et trouva le continent volant de Lemurés. Constitué de plusieurs îles flottant dans le ciel, Lemurés était parfait pour les Aegyls qui s’y installèrent. En explorant ces nouvelles terres, Feolthanos découvrit les Déilithes, des magilithes uniques capables de faire flotter ce continent mais aussi d’absorber l’Anima (l’énergie vitale) des êtres vivants. De ces pierres, le dirigeant du peuple ailé en tira les Auralithes qu’il distribua à tous. Celles-ci permettaient d’invoquer des créatures, appelées Yahri, qui aidèrent les Aegyls à coloniser Lemurés. Cependant, à chaque invocation une partie de l’énergie vitale de l’utilisateur était drainée par les pierres. Les Aegyls devinrent donc dénués d’émotions au fil du temps et Féolthanos, qui avait récupéré toute l’énergie de son peuple via son contrôle sur les Auralithes, pu asseoir définitivement sa domination eux. Il en profita donc pour rédiger le Canon, un ouvrage qui réécrivait l’Histoire en le plaçant dans le rôle du Dieu créateur de Lemurés, sauveur des Aegyls…

Entre-temps, les Occurias décidèrent d’isoler le peuple dissident du reste du monde en érigeant une barrière de Myste autour de Lemurés. Feolthanos eu tout de même le temps de laisser un vaisseau ainsi que trois Auralithes contenant son Anima sur terre pour que les Feol Viéras viennent le rejoindre. Il se retirera ensuite dans son palais attendant le moment où il pourrait se venger des Dieux…

Affaiblis par la guerre contre les Éons et la rébellion de Feolthanos, les Occurias décidèrent de se retirer du monde. Ils partirent donc en exil pour Gilvégane laissant leurs enfants seuls… Du moins en apparence, car avant de partir ils érigèrent un immense phare dans les Cataractes de Ridorana, au sommet duquel ils cachèrent le Criste-Solaire, une pierre magique faisant de son possesseur le maître du monde. Bien sûr, seuls les Immortels étaient au courant de l’existence d’un tel pouvoir et c’est eux qui décideraient qui en serait digne… Ainsi, ils gardaient le destin de leurs créations sous contrôle.

L’Âge des Hommes

Des siècles après le départ des Occurias, le monde retrouva un certain équilibre et quelques peuples se sédentarisèrent créant ainsi pays et nations. C’est ainsi que la région d’Ivalice, constituée des trois continents Ordalia, Valendia et Kerwon, vit le jour. C’est d’ailleurs sur le continent d’Ordalia qu’apparut la première religion : le culte de Kiltia. Fondé par le prophète du même nom, le culte de Kiltia vénère un ensemble de divinités dirigées par Faram, le dieu de la lumière. Ce sont ces dieux qui, par le biais d’une vision, auraient poussé Kiltia à entamer un pèlerinage à travers tout Ordalia pour prêcher son message. Son voyage le mènera jusqu’au mont Bur-Omisace, où il s’installa faisant de ce lieu le centre de sa religion. Prônant l’égalité entre tous à une époque où chaque race devait se faire une place, le culte de Kiltia devint rapidement la religion principale d’Ivalice. Malgré son immense influence aux yeux de ses adeptes, elle resta à l’écart des affaires politiques et ne prendra part à aucune des guerres qui agiteront Ivalice.

L’Alliance Galtéenne

Depuis leur cité cachée de Gilvégane, les Occurias n’avaient jamais cessé d’observer leurs créations. Ils virent des civilisations s’élever et disparaître au gré des guerres et des catastrophes s’abattant sur Ivalice, menant le continent vers le chaos… Pour éviter cela, il fallait un homme assez fort pour rassembler tous les peuples. Ils créèrent donc l’Épée du Pacte et la confièrent aux Garifs avec la mission d’aller trancher un morceau du Criste-Solaire. Les Garifs se retrouvèrent donc avec un Nihilithe divin, un fragment chargé de Myste. Cependant ils ne surent quoi en faire et les Occurias se mirent en quête d’une autre solution. Il s’avère qu’à l’époque un noble du nom de Raithwall avait fait parler de lui en soumettant seul l’Éon Bélias. Voyant en lui un individu capable de fédérer les peuples, les Occurias convoquèrent Raithwall à Gilvégane pour lui confier l’Épée du Pacte. Arrivé au sommet du Phare de Ridorana, l’homme coupa trois morceaux du Criste-Solaire et utilisa ces Nihilithes pour unifier Ivalice et créer l’Alliance Galtéenne.

Un peu de géologie

Ivalice regorgeant de pierres magiques, un petit point s’impose !

 

Magilithe : Il s’agit du terme générique désignant une pierre magique. Cela va de la simple pierre contenant le sort feu au Nihilithe divin.

 

Criste-Solaire : Créé par les Occurias et appelée « la mère de tous les Nihilithes », il est la source du grand pouvoir présent dans les pierres. Du Myste émane en permanence du cristal éclairant ainsi la tour de Ridorana, lui valant sa dénomination de « phare ».

 

Nihilithe : Pierres arrachées au Criste-Solaire et qualifiés de « Divins ». À l’origine, trois Nihilithes divins furent extraits du Criste-Solaire. Appelées Éclats de la Nuit, de l’Aube et du Crépuscule, ces pierres renferment un terrible pouvoir et seront au centre du scénario de FF XII. Grâce à Venat, le Docteur Cid créera des Nihilithes artificiels moins puissants mais plus stables. Leurs utilisations sont diverses : alimentation de machines en énergie, absorption de magie, invocation d’Éons… Ils permettent également aux vaisseaux de survoler les Jagds (des zones surchargées en Myste) et peuvent être implantés dans le corps d’un individu pour augmenter considérablement ses capacités (ce que fera le Juge Bergan).

 

Auralithe : Les Auralithes ont été extraites des Déilithes par Féolthanos. Elles ont le pouvoir d’absorber une partie de l’âme de leur porteur pour invoquer des créatures venant d’un autre monde appelées « Yahri ». Féolthanos utilisa les Auralithes pour contrôler les Aegyls, alors vidés de toutes émotions. Il absorba l’âme de son peuple pour s’octroyer des pouvoirs presque divins.

 

Auracite : Les Auracites sont le nom donné aux pierres du Zodiaque renfermant les Lucavis. Il y en a treize et les rassembler deviendra la mission principale de Ramza. En anglais, les Auralithes de Revenant Wings sont également appelées Auracites. Bien qu’il ne semble pas y avoir de lien direct entre les deux leur capacité commune à appeler des créatures d’une autre dimension est troublante.

 

En tant que Roi Dynaste, Raithwall régna sur Ivalice durant de longues années. Le roi s’installa à Rabansastre, faisant de la ville la capitale du continent. Après 44 années de paix marquées par de grandes avancées technologiques et architecturales, Raithwall mourut laissant à ses trois fils un immense héritage en plus des trois Nihilithes divins. Son fils aîné prit sa succession à la tête de l’Alliance et de la Maison Galtéa avec l’Éclat de l’Aube. B’nargin, le deuxième fils, reçut l’Éclat du Crépuscule et fonda la Maison Dalmasca. Enfin, le dernier enfant, Héios, se vit confier l’Éclat de la Nuit dont il prit soin au sein de la Maison Nabradia. La paix perdura durant plusieurs siècles jusqu’à ce que le dernier descendant de la Maison Galtéa, symbole de l’autorité royale, disparaisse. En l’absence d’un pouvoir central, Ivalice se morcela en plusieurs territoires qui se déclarèrent indépendants : Archadès au nord, Dalmasca et Nabudis au centre et l’Empire de Rozarria, fondé par la famille Margrace, à l’ouest. Ces changements géopolitiques marquèrent le début de l’Âge Moderne.

L’Âge Moderne

Les choses allaient rapidement s’envenimer lorsque la Maison Solidor, par un habile stratagème politique, prit le contrôle d’Archadès marquant ainsi la naissance de l’Empire d’Archadia. La soif de pouvoir des Solidor ne s’arrêta pas à leur cité et bientôt l’intégralité de Valendia tomba sous le joug d’Archadès. Gramis Ganna Solidor, onzième empereur d’Archadia, continua ensuite d’étendre son emprise en envahissant la République de Landis. Cet événement sera d’ailleurs à l’origine de la séparation des jumeaux fon Rosenburg, Basch et Noa. Mais l’empereur Gramis n’était pas le seul à rechercher plus de puissance, son troisième fils, Vayne Carudas Solidor, avait gravi les échelons de la politique extrêmement rapidement et ce en utilisant tous les moyens possibles. Il avait ainsi fait exécuter sans pitié ses deux frères aînés soupçonnés d’avoir comploté contre leur père…

Avec de tels hommes à sa tête, il était évident qu’Archadia n’arrêterait pas sa conquête du monde. La prochaine cible était Nabradia et sa capitale, Nabudis, qui fut rayée de la carte grâce à l’Éclat de la Nuit. L’Empire avait appris l’existence du Nihilithe par le biais de Venat, un Occuria renégat, souhaitant « remettre les rênes de l’Histoire dans les mains de l’Homme ». Pour cela il avait approché le Docteur Cidolfus Demen Bunansa, un éminent scientifique d’Archadès, pour lui confier les secrets des Dieux ainsi que le procédé pour créer des Nihilithes artificiels. Le docteur Cid utilisa ces connaissances pour fournir armes et technologies à l’armée Archadienne au prix de sa santé mentale, l’homme étant devenu obsédé par les Nihilithes au point de négliger tout le reste dont son fils Ffamran, qui fuira son père et prendra le nom de Balthier.

Après avoir fait tomber Nabudis, l’Empire s’attaqua à la Forteresse de Nalbina à la frontière de Dalmasca obligeant le royaume à entrer en guerre. La bataille se solda par la mort du prince Rasler ce qui amena la roi Raminas, souverain de Dalmasca, à accepter un traité de paix avec Archadia. Malheureusement pour lui, Vayne avait d’autres plans. Il fit assassiner le roi par Noa, devenu le juge Gabranth, et fit accuser Basch et la Résistance. C’est donc en sauveur que Vayne prit ses fonctions de Consul à Rabanastre initiant ainsi les événements de Final Fantasy XII…

La princesse rebelle

Contrairement aux apparences, FF XII ne nous conte pas l’histoire de Vaan mais celle de la princesse Ashe qui va prendre les armes pour vaincre l’Empire d’Archadia. Tout au long de l’aventure, nous serons témoins de sa résolution et de ses questionnements. D’abord prête à écouter les Occurias et à utiliser les Nihilithes divins, Ashe décidera finalement de libérer les Hommes du joug des Dieux en affrontant son ennemi elle-même. Il est d’ailleurs intéressant de constater que si leurs méthodes diffèrent, Vayne et Ashe ont le même but : instaurer une paix durable sans l’emprise des Immortels. C’est cela qui fait des antagonistes de cet épisode des personnages très intéressants car très ambigus. Vayne est capable de tuer son propre père et d’anéantir des pays entiers pour son rêve mais s’avère incapable de faire du mal à son jeune frère Larsa. Quant à Venat, l’Occuria dissident, nous ne saurons jamais pourquoi il s’est opposé aux siens…

Se déroulant avant FFT, il est normal de ne pas retrouver d’éléments de ce dernier dans le douzième épisode. Seul les Éons rappelleront quelque chose aux joueurs ayant parcouru le tactical.

Le scénario de Revenant Wings démarre un an après l’aventure de la princesse Ashe, devenue reine depuis. Cette fois, c’est au tour de Vaan et Penelo d’être mis en avant. Le duo gagnera en maturité et ils deviendront de véritables héros dignes de leurs compagnons. En termes de lore, les Aegyls sont intégrés à l’univers du jeu et permet de lever le mystère sur ce « peuple ailé » cité dans FFT.

Final Fantasy XII a souvent été critiqué pour son scénario par des gens s’arrêtant à la surface (et l’apparence de Vaan…). Il a pourtant énormément de choses à offrir, possède un univers extrêmement riche et un soin dans l’écriture des personnages (magnifiée par un doublage anglais incroyable) impressionnant. Dommage que le départ de Matsuno se fasse sentir dans la dernière partie du jeu…

Concernant Revenant Wings, l’histoire est beaucoup plus mature que ce que les graphismes pourraient laisser penser, certains passages sont même très sombres et vous feront verser une petite larme. La mythologie apportée par Feolthanos est très bien intégrée au lore et l’évolution de Vaan et Penelo leur donne enfin l’aura et le charisme qui leur manquaient tant. Mention spéciale au personnage de Mydia, tragique et plus profond qu’il n’y paraît. Le jeu mérite donc le coup d’œil si vous n’êtes pas réfractaires aux STR.

L’autre Ivalice

À l’ouest d’Ordalia s’étendait un pays qui, plus de 1000 ans après les aventures de Ashe et ses compagnons, porterait également le nom d’Ivalice. Ce pays était ravagé par une guerre permanente que se livraient ses sept royaumes et duchés pour prendre le pouvoir.

Seuls les Humes peuplaient ce pays. Il est possible que les autres races aient fui vers l’est pour rejoindre l’Alliance Galtéenne et ses promesses de paix. Des fouilles archéologiques montreront tout de même que des Mogs ont vécu dans la cité de Goug et que des êtres ailés, probablement des Aegyls, avaient arpenté ces terres.

Les Zodiac Braves

 

L’un des mythes fondateurs de cet « autre » Ivalice est la légende des Zodiac Braves. Elle raconte qu’un roi de Mullonde, désirant lancer une énième guerre, invoqua un terrible démon pour remporter la bataille. Malheureusement pour lui la créature se retourna contre lui et le massacra avant de tourner sa colère vers le reste d’Ivalice. Douze héros, portant chacun une pierre arborant un signe du Zodiaque, s’unirent alors pour renvoyer le démon d’où il venait. Cette légende sera reprise et réécrite de nombreuses fois pour servir à des fins politiques. Au fil des versions, le nom du démon fut changé en « Lucavi ». Mais quiconque ayant joué à Final Fantasy XII reconnaîtra en ces Lucavis une partie des Éons rebelles ayant défié les Occurias. Vaincue par les Dieux, Ultima, accompagnée de Belias, Zaléra, Cúchulainn, Adrammelech et Hashmal, décida de s’attaquer au monde des hommes…

Saint Ajora

Un semblant de stabilité finit par apparaître avec la naissance du Saint Empire d’Ydora. D’habiles jeux de pouvoirs appuyés par leur religion, le pharisme, permirent à ses dirigeants de prendre le contrôle du pays. Leur autorité fut toutefois remise en question par Ajora Glabados. D’origine modeste le jeune homme devint vite l’objet d’un culte à cause des miracles qui lui étaient attribués. Il aurait ainsi, le jour de sa naissance, pointé du doigt un puits faisant comprendre que son eau était empoisonnée. Les pauvres gens qui en burent l’eau moururent tous de la peste noire… Ajora n’était pourtant pas l’envoyé des dieux qu’il prétendait, mais un révolutionnaire œuvrant pour ses propres intérêts. L’un de ses disciples, Germonique, l’accusera même d’être un espion à la solde d’un pays étranger chargé de bousculer l’ordre en place.

Les événements prirent une tournure tragique le jour où Ajora mit la main sur la pierre de la Vierge. Grâce à cette Zodiac Stone, Ultima put prendre possession du corps du prophète. L’Éon voyant en lui et ses disciples un excellent moyen de mettre Ivalice à feu et à sang. Germonique vit dans le changement de comportement du jeune homme et sa recherche incessante des pierres de la légende une menace pour le monde. Il alerta donc l’Empire Ydoran qui fit arrêter et exécuter l’homme, piégeant ainsi Ultima dans la carcasse pourrissante du faux messie. Suite à la mort d’Ajora, un raz-de-marée engloutit Mullonde et d’innombrables catastrophes frappèrent Ivalice, détruisant ainsi toutes technologies et envoyant le pays dans une période de « Moyen-Âge ». Les adeptes d’Ajora ayant survécu utilisèrent ce « Grand Cataclysme » comme outil pour fonder l’Église de Glabados. Selon eux, cette catastrophe était une punition divine pour avoir exécuter Saint Ajora. Cette religion devint dominante en Ivalice et l’Église en profita pour réécrire l’histoire. Germonique fut taxé de traître alors qu’Ajora fut érigé en véritable sauveur, devenant même le leader des Zodiac Braves…

Une des explications pour l’absence d’autres races dans cet Ivalice pourrait être ce « Grand Cataclysme » qui a lieu une centaine d’années après FF XII et plusieurs milliers d’années avant l’histoire de Ramza dans FFT. D’après un texte présent dans le jeu, l’humanité aurait survécu grâce au Roi Mesa. Malheureusement aucune autre explication ne sera donnée…

Un pays dévasté

Ivalice ne se remit jamais du Grand Cataclysme. Plus de 1000 ans après, un fragile équilibre semblait toutefois avoir été trouvé. Si le Saint Empire d’Ydora avait sombré avec Mullonde, le pays garda tout de même un système monarchique. Le roi en place pouvait compter sur plusieurs familles dévouées qui le soutenaient lors des conflits. Cependant Ivalice allait connaître une nouvelle période de trouble lorsque la guerre éclata avec le continent d’Ordalia à l’est. L’affrontement durera 50 ans et laissera le pays exsangue. Dans un climat de crise économique sans précédent et de défiance envers le pouvoir, les choses s’aggravèrent avec la mort du roi initiant un nouveau conflit pour choisir son successeur. Mais dans l’ombre, une menace plus grande encore se profile et c’est ainsi que débute Final Fantasy Tactics…

L’hérétique qui sauva le monde

Ramza est le plus jeune fils de la famille Beoulve. Avec sa sœur Alma et son ami Delita, il vit une enfance plutôt tranquille à l’académie militaire. Sa routine sera malheureusement chamboulée le jour où la sœur de Delita, Tietra, sera prise en otages pour un groupe de rebelles. Les deux jeunes hommes se lancent à la poursuite des ravisseurs en compagnie d’Argath, un fils de noble. Arrivés sur place, une âpre bataille commence et le chef des rebelles, voyant ses amis se faire décimer, tente de s’enfuir en se servant de Tietra comme bouclier humain. Argath, considérant que la vie d’une simple servante ne vaut rien, n’hésitera pas à tirer un carreau d’arbalète sur Tietra pour atteindre sa cible, entraînant la mort de celle-ci. Fou de rage, Delita décide alors de renverser l’ordre établi et prends ses distances avec Ramza. Ce dernier, choqué par la tournure des événements quitte les siens pour s’enrôler dans une bande de mercenaires. À partir de là, nous suivrons en parallèle la quête de Ramza qui va découvrir les secrets de l’église et combattre la menace cachée des Lucavis – quitte à être considéré comme un hérétique aux yeux de l’Histoire – et celle de Delita qui, par d’habiles manigances politiques, réussira à s’emparer du trône d’Ivalice. Le jeu se terminera par un combat dantesque au milieu d’un cimetière d’aéronefs contre une Ultima ressuscitée. Et pour les détails, je vous renvoie vers notre article et vous encourage vivement de faire ce chef-d’oeuvre !

Le jeu nous permettra d’en savoir un peu plus sur la période séparant FFT de FF XII grâce à de nombreux documents et descriptions d’objets présents dans les menus. Cependant, à part les Lucavis, il est difficile de trouver de réelles connexions entre les deux…

Un lien historique ?

Au vu de cette longue Histoire, plusieurs points intéressants méritent d’être soulevés à commencer par le temps séparant les jeux. Entre la fin de Final Fantasy XII : Revenant Wings et le début de Final Fantasy Tactics plus de 1000 ans se sont écoulés… De quoi justifier facilement pourquoi aucune mention à la lutte de Ashe ne soit faite dans FFT. Et c’est là que se trouve l’un des plus gros « problème » de cette Ivalice Alliance : l’absence de véritable connexion entre les jeux qui sont tous indépendants les uns des autres. Séparées par des siècles et se déroulant dans d’autres pays, rien ne raccroche vraiment les aventures entre-elles à part quelques termes et noms de lieux qui pourraient tout aussi bien être de simples clins d’œil…

Alors certes, on retrouve dans FF XII et FFT les Lucavis/Éons dissidents. Mais là encore, FF XII aurait simplement pu emprunter les noms de ces créatures comme simple référence. Un peu comme nos habituels Ifrit, Shiva ou Bahamut présents dans chaque épisode. Surtout que la moitié des Lucavis de FFT – dont le nom apparaît sur l’écran-titre – ne feront pas le voyage dans la suite/préquelle FF XII. Quoiqu’il en soit la présence de ces entités est le seul véritable lien – d’un point de vue scénaristique/mythologique – entre les deux jeux.

Un point concernant Ajora reste à éclaircir. Dans FFT, Ajora est un faux prophète qui sert d’hôte à Ultima. Il sera ressuscité à la fin du jeu, ramenant l’Éon avec lui pour un combat final dantesque au sein d’un cimetière d’aéronefs. Cependant, la page du Pot magique dans le bestiaire de FF XII fait référence à une femme se prénommant Ajora. Cette Sainte Ajora faisait partie du culte de Kiltia avant de s’en détacher pour créer une secte clamant que seul Faram était le véritable dieu. Elle fit de nombreux adeptes très rapidement mais son destin est inconnu. S’agit-il d’un simple homonyme, ou d’une ancienne incarnation de l’Ajora de FFT ? Car d’un point de vue temporel, il est impossible que ce soit les mêmes personnes, des milliers d’années les séparant… Cette ambiguïté est accentuée par le doute sur le sexe d’Ajora dans FFT. Personnage androgyne, la traduction anglaise le définit comme mâle, ce qui n’est pas le cas de la VO. Il existe également des traces d’un artwork le présentant clairement comme étant une femme. Un mystère qui ne sera sans doute jamais résolu…

Le cas Vagrant Story

Comme dit précédemment, Vagrant Story n’est pas (plus?) considéré par son créateur comme appartenant à l’Ivalice Alliance. Si l’action se déroule à Valendia – continent sous l’emprise de l’Empire dans FF XII – rien d’autre ne permet au jeu d’être rattaché de manière tangible aux aventures de Ramza ou Ashe. Les choses auraient pu en rester là si la série de Raids de FF XIV n’avait pas rebattu les cartes encore une fois. En effet, en plus de totalement chambouler la chronologie des événements originelle, il est fait mention de certains personnages bien connus des joueurs de Vagrant Story. Ainsi, nous apprenons qu’au sein des Zodiac Braves de FF XIV se trouvait un assassin du nom d’Ashley et un voyant appelé Müllenkamp… Le héros de VS se prénomme Ashley Riot et est souvent considéré comme un assassin par les autres personnages. Quant à Müllenkamp, il s’agit du nom du culte fondé par Sydney Losstarot. C’est également le nom que portait la prêtresse de Kiltia qui aurait créé le Gran Grimoire au sein de Léa Mundis.

La réutilisation de ces noms contribue à brouiller encore plus les pistes, rendant le cas Vagrant Story toujours plus obscur…

Plusieurs clins d’œil sont d’ailleurs disséminés dans FF XIV, comme le boss Shadow qui fait son retour, Ravana qui avant d’être un Primordial barrait la route d’Ashley ou encore le thème contre Cidolfus qui est le même que celui du combat final de Vagrant Story.

Shadow FF XIV vs VS

Ravana dans Vagrant Story...

... Et dans FF XIV.

Ainsi se termine la première partie de notre Grimoire. Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite écrite par Playiku ! Il vous décryptera la manière dont Ivalice a été intégrée dans FF XIV et vous contera son histoire qui diffère grandement de celle que nous venons de voir…

La deuxième partie du Grimoire consacrée à l’Ivalice de FF XIV