Après des années à ressortir des portages et autres remasters de ses épisodes fondateurs, Square Enix a décidé de proposer « l’ultime » version des six premiers Final Fantasy. Rassemblés sous la bannière « Pixel Remaster », ils ont pour but de proposer une vision unifiée de ces jeux pour permettre une expérience plus uniforme. Mission réussie ? C’est ce que nous allons voir avec la sortie des trois premiers chapitres de notre saga favorite.

 

Test réalisé à partir des versions Steam fournies par Square Enix.

 

C’est dans les (très) vieux pots…

 

Avant d’aborder les changements et nouveautés apportés par ces remasters, il convient de définir le public auquel ils s’adressent. La saga Final Fantasy s’étend sur 34 ans et un nombre incalculable de consoles. La série profite d’un rayonnement international et est souvent considérée comme l’un des porte-étendards du JRPG. Le nombre de nouveaux joueurs découvrant la série grandit chaque jour et parmi eux beaucoup n’ont jamais joué aux épisodes antérieurs au VII (ou même au X ou au XIII). C’est donc avant tout pour ces joueurs que Square Enix a décidé de remanier les six premiers épisodes qui sont difficilement jouables dans de bonnes conditions aujourd’hui. Les consoles d’origine sont hors de prix, les versions GBA introuvables et les actuels portages sur mobiles d’une qualité discutable… À ce titre, il est d’ailleurs étonnant que seuls le PC et les mobiles accueillent les jeux, même si les développeurs n’ont pas fermé la porte à une éventuelle sortie sur consoles.

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
On passe de ça…

 

Square Enix a donc fait table rase sur le passé et est reparti des jeux originaux sortis respectivement en 1987 (FF) ; 1988 (FF II) et 1990 (FF III). Remaniement des graphismes, réorchestration des musiques, traduction française intégrale… Nul doute qu’un travail conséquent a été accompli mais avant d’y revenir plus un détail, un point sur les scénarios et le gameplay s’impose pour ceux découvrant ces jeux.

 

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
… à ça ! Remarquez la présence de la carte qui est extrêmement pratique durant les donjons.

 

Des cristaux, des rebelles et des jobs

 

Inutile de faire durer le suspense, les histoires de ces trois premières itérations sont assez basiques. FF I et III, vous placerons à la tête de quatre guerriers élus pour sauver le monde à l’aide de cristaux alors que FF II suivra l’aventure de Firion et ses amis dans leur combat contre l’Empereur Mateus. Très classiques, ces aventures n’en restent pas moins agréables à parcourir à condition d’aimer discuter avec les PNJs. En effet, on progresse à l’ancienne ici ! Il faudra donc régulièrement parler à tout le monde pour grappiller des informations sur votre prochaine destination. La boucle de gameplay est donc assez simple et alternera phases de recherche en ville, farm d’XP et donjons. Contrairement aux épisodes plus récents, vous ne serez pas distraits de votre mission par des mini-jeux ou des quêtes annexes, les jeux allant directement à l’essentiel pour une durée de vie qui oscille entre 15-25 heures le tout avec une difficulté plutôt bien calibrée.

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
Vos premiers jobs dans FF III proviennent tout droit du premier épisode

 

Du côté du gameplay, point d’ATB durant les combats. On sélectionne nos actions en début de tour puis l’ordre des actions et défini par la vitesse de chacun. En termes de construction d’équipe et d’évolution des personnages, trois visions très différentes vous sont proposées.

 

Final Fantasy : Après avoir choisi la classe de vos quatre personnages parmi les six disponibles, vous ne pourrez plus en changer. Réfléchissez donc bien sachant que quelque soit votre composition le jeu peut être terminé. Pas de PM dans cette épisode mais un nombre d’utilisation limité pour les sorts selon votre niveau. Tâchez d’économiser vos plus puissantes magies pour les boss et d’avoir un stock conséquent d’objets de soin !

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
Économisez vos magies, leur utilisation est limitée !

 

Final Fantasy II : Sûrement l’épisode possédant le système de progression le plus particulier de la série puisque vos personnages n’ont pas de niveau défini. À la place, vos statistiques augmentent selon vos actions en combat. Plus vous taperez avec une hache, plus vous ferez de dégâts avec ce type d’arme. De même, plus vous subirez de dégâts et plus vos PV augmenteront. Cela demande un certain temps d’adaptation au début et nous vous conseillons de choisir quelles armes utiliserons vos personnages le plus tôt possible afin d’éviter de longues périodes d’entraînement pour remettre vos héros à niveau. L’ajout de barres montrant la maîtrise de chaque type d’arme est d’ailleurs bienvenue dans cette refonte.

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
L’intro de FF II ne perd pas de temps

 

Final Fantasy III : Similaire au premier épisode dans ses combats, FF III se démarque par son système de jobs qui fait ici sa première apparition. Plus de 20 classes seront accessibles durant le jeu ce qui vous permettra de personnaliser votre équipe dans les moindres détails. Veillez toutefois à toujours garder un soigneur dans votre équipe car certains combats s’avèrent assez corsés. Et si vous voulez connaître un peu plus en détail le fonctionnement de ces jobs, nous vous renvoyons à notre Grimoire qui leur est consacré.

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
Dans FF III, vos héros commencent en tant que Chevaliers Oignons. Mignons pas vrai ?

 

Si vous n’avez jamais touché aux premiers épisodes, ces remasters sont sûrement les meilleures versions disponibles pour le faire. Bénéficiant d’une réalisation soignée et d’une bande-son fantastique, ils vous feront découvrir les origines de la série de la meilleure façon possible.

 

Pixel perfect

 

Si vous avez déjà joué à d’anciennes versions de ces épisodes, vous vous demandez sûrement ce que ces ressorties apportent de plus. Tout d’abord l’aspect visuel général a été retravaillé. Les trois jeux adoptent ainsi une charte graphique remaniée afin de former un tout cohérent. Les décors et les backgrounds des combats sont adaptés aux écrans HD et les magies profitent désormais de jolis effets de lumière. Mais le plus gros du travail concerne les nouveaux sprites pour les personnages. Entièrement repris par Kazuko Shibuya – qui s’occupait déjà des sprites sur les jeux originaux – ils n’ont apparemment pas contentés tout le monde… Entre les adeptes du « c’était mieux avant » et ceux beaucoup trop habitués aux versions GBA/PSP, la grogne a été forte sur les réseaux sociaux. Pourtant, force est de constater que le rendu final est du plus bel effet. Plus lisibles et détaillés, ils sont également plus fidèles aux versions NES. C’est d’autant plus vrai pour FF III qui n’était jamais sorti par chez nous dans sa version originale.

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
Parmi les nouveautés : une émote apparaît lorsqu’une interaction est possible

 

Outre les graphismes, les musiques ont également profité d’une réorchestration de qualité. Sous la direction de Nobuo Uematsu, les thèmes originaux ont été sublimés et sont un plaisir pour les oreilles. Il y a d’ailleurs la possibilité de les écouter à volonté depuis l’écran-titre de chaque opus.

 

 

Concernant la police d’écriture jugée trop petite, sachez qu’une fois en jeu on s’y habitue assez vite. Pour ceux ayant vraiment du mal avec, il existe une méthode pour la modifier à cette adresse.

 

Bah il est où mon bonus ?

 

Dernier point à aborder, l’absence des contenus bonus des versions GBA et PSP. Lorsque Square a ressorti FF I et II sur GBA, les jeux étaient accompagnés de nouveautés plus ou moins intéressantes. Pour le premier épisode, un système de PM – absent de l’original et donc du Pixel Remaster – avait remplacé le système de magie, facilitant grandement le jeu. Si ce n’était pas forcément une bonne idée, ce portage proposait également des donjons bonus qui nous faisaient affronter des boss emblématiques de la série. Sympathique mais dispensable, en plus de casser encore plus la courbe de difficulté du jeu. La version PSP ajoutera un autre donjon à base de défis chronométrés encore plus anecdotique. Pour FF II, les choses sont différentes car c’est un véritable scénario annexe qui avait été inclus. Mais là encore, même s’il développait certains personnages secondaires, son contenu n’avait aucun véritable impact sur le jeu de base. Il paraît donc logique que les Pixel Remasters ne proposent pas ces bonus, leur but premier étant de fournir l’expérience la plus fidèle possible aux originaux. Exit également les héros de la version DS de FF III qui n’apportaient pas grand-chose à part quelques dialogues peu inspirés.

 

Test Final Fantasy Pixel Remaster : la trilogie du bonheur ?
Il y a même un mode analogique si vous voulez vous abîmer les yeux comme à l’époque !

 

7/10

Bénéficiant d'un travail indéniable et d'une volonté de bien faire, ces Pixel Remaster sont probablement la meilleure porte d'entrée pour quiconque veut découvrir les origines de la série. Quant aux autres, les graphismes remaniés, la bande-son réorchestrée, les améliorations de gameplay et la traduction française intégrale sont d'excellentes raisons de replonger dans ces aventures intemporelles. Dommage toutefois que tous ces efforts soient un peu gâchés par l'absence de versions consoles qui représentent pourtant une grande partie des joueurs.

Dreams

  • Intégralement en français
  • Un remaniement visuel et auditif de qualité
  • L'occasion de découvrir le "vrai" FF III

Nightmares

  • Uniquement sur PC et mobiles
  • Le système d'évolution de FF II toujours perturbant
  • Trois scénarios assez classiques