Test : Final Fantasy VII Remake Episode INTERmission

Ce test ne traitera pas de la version Intergrade de FF VII Remake qui, à part une amélioration des graphismes et de certaines textures, n’apporte aucun changements notables.

Ninja on a mission

D’entrée de jeu, nous nous retrouvons dans la peau de Yuffie alors qu’elle s’apprête à infiltrer Midgar pour une dangereuse mission : voler une matéria « ultime » au sein de la tour Shinra. Après une rapide phase servant de tutoriel, nous nous retrouvons dans les taudis du secteur 7 juste après l’incident du réacteur n°5. Passé le plaisir de replonger dans cet univers, le joueur est littéralement assommé de quêtes annexes. Comme si les développeurs avaient casé tout le contenu secondaire au début afin de pouvoir ensuite dérouler leur scénario sans coupures. Si l’intention est louable, il aurait été pertinent d’espacer un peu la présentation de ces quêtes le temps de digérer la masse d’informations.

Dans les faits, elles sont plutôt bien pensées et pas dénuées d’intérêt. La chasse aux prospectus de la Tortue Joyeuse permet de se familiariser avec les mouvements de Yuffie mais aussi de recroiser certaines têtes rencontrées dans l’aventure de base. Le jeu du Fort Condor quant à lui est un mini-jeu de stratégie en temps réel assez bien pensé. Le but est de détruire les bases adverses à l’aide d’unités classées selon trois catégories (mêlée – projectile – défense), chacune étant avantagée par rapport à une autre suivant un principe de pierre – feuille – ciseaux. Si les premières parties sont assez simples, les dernières batailles vont donneront du fil à retordre. Dommage que l’intégralité de ces quêtes soient bouclées en une heure à peine.

Mais tout ce contenu secondaire ne doit pas vous faire oublier que Yuffie a une mission à accomplir. Elle ne sera d’ailleurs pas seule et recevra l’aide de la branche plus modérée d’Avalanche et de Sonon – un personnage créé pour ce DLC – qui la secondera. Le jeune homme aura pour rôle de canaliser notre ninja. Cependant son passé et son écriture en font un personnage cliché et pas vraiment attachant. Heureusement que Yuffie assure le spectacle pour deux ! Le scénario – découpé en deux chapitres – est malheureusement en deçà de ce que le remake nous avait proposé. La première partie n’est qu’une longue course-poursuite sans grand intérêt qui nous présente des personnages secondaires oubliables. Le second chapitre est un peu plus intéressant puisqu’il nous met aux prises avec un antagoniste un peu en retrait dans FF VII Remake. Cependant le découpage de la mission, alternant couloirs vides et grandes salles pour les affrontements faisant de cette partie une sorte de Boss Rush, mais aussi les choix et les dialogues (assez mal traduits en VF d’ailleurs) des personnages gâchent un peu le tout. Cela n’empêche pas les 20 dernières minutes de nous en mettre plein la vue, notamment grâce au final qui nous montre ce qui arrive à Cloud et ses amis après leur fuite de Midgar. Si certains verront cela comme un énorme teasing destiné à vendre d’autres jeux estampillés « FF VII », on peut aussi y déceler quelques indices sur la suite du voyage de nos héros.

Double trouble

Concernant les combats de notre vaillante ninja, ils compensent leur faible nombre par une débauche d’effets spéciaux et de techniques parfaitement chorégraphiées. Yuffie est très agile et propose un gameplay plaisant aussi bien au sol qu’en plein air et possède deux styles de combat : corps-à-corps et à distance à l’aide de ninjutsu élémentaire. Cette polyvalence en font un personnage assez puissant pouvant se passer de matéria sans problème. L’aventure est d’ailleurs assez simple en mode normal.

Concernant Sonon, s’il n’est pas directement contrôlable, il remplit parfaitement son rôle de garde du corps en attirant les attaques des ennemis sur lui. Sa présence permet également de passer en mode « duo » d’une simple pression de la touche L2. Les deux ninjas synchronisent alors leurs assauts ce qui permet d’utiliser des techniques améliorées annihilant n’importe quel ennemi en état de choc. Si la plupart des affrontements sont anecdotiques – à part un sympathique clin d’œil à Monster Hunter – les combats de boss en mettent plein la vue et usent de la puissance de la PS5 pour inonder l’écran d’explosions et autres déluges de magie. Ils sont également très intéressants d’un point de vue stratégique et vous obligeront à user de toutes vos techniques pour vous en défaire. Le boss final de l’épisode n’a d’ailleurs rien à envier à son comparse du jeu de base tant sa mise en scène et la bande-son l’accompagnant sont maîtrisées. Cet INTERmission confirme d’ailleurs l’excellent travail de réorchestration des musiques amorcé par le remake. Les nouvelles pistes plus jazzy sont une réussite et mêlent avec brio anciens thèmes et nouveautés.

PS5 only ?

Impossible de ne pas revenir sur la confusion engendrée par la sortie de la version PS5 de FF VII Remake. Sous-titrée Intergrade, elle est accompagnée du DLC INTERmission. Pas de problème donc. Par contre, pour les joueurs possédant déjà la version PS4, il faudra mettre à jour le jeu vers la version Intergrade sur PS5 (gratuitement) puis débourser 20€ pour le DLC. Trahison ultime pour certains, choix logique pour d’autres, nous ne rentrerons pas dans ce débat. Toutefois au vu des graphismes et environnements proposés par cet interlude, le bond technique ne semble pas si important. Certes les textures et les effets de lumière et de particules sont très impressionnants mais le tout aurait pu tourner sur PS4 comme le jeu de base. De plus le tarif est difficilement justifiable par rapport au contenu… Impossible cependant de passer à côté si vous souhaitez avoir toutes les clés en main pour la suite.