Les boss sont un passage obligé dans la quasi-totalité des RPGs. Que ce soit pour marquer la fin d’une zone, symboliser l’évolution d’un personnage ou juste à des fins narratives, ils sont un élément-clé dans le jeu vidéo. Final Fantasy ne déroge pas à la règle et se fait un plaisir de nous offrir moult adversaires plus ou moins mémorables. Mais si certains sont obligatoires et devront être défaits pour pouvoir progresser dans le jeu, d’autres sont totalement optionnels et ne sont là que pour allonger la durée de vie du jeu ou parfois apporter quelques éléments de scénario cachés. Et puis, il y a les superboss. Véritables épreuves demandant des heures de jeu pour être vaincus, ils sont souvent considérés comme l’épreuve ultime de leurs jeux respectifs. En ce mercredi, nous nous attaquons à ces titans qui ont fait trembler de nombreux joueurs !
Les superboss sont des ennemis extrêmement puissants, beaucoup plus que le boss final de leurs jeux. La plupart du temps, ils n’ont aucun lien avec l’histoire, même si quelques exceptions existent à l’image de Minerva dans Crisis Core. Souvent cachés au fin fond d’un donjon ou bien nécessitant d’accomplir de nombreuses quêtes annexes, ils offrent des récompenses allant de la simple preuve de notre victoire à l’épée surpuissante mais plus très utile. Si le premier superboss de la série est apparu dans l’épisode originel, ils ne deviendront véritablement récurrents qu’à partir de FF V. Afin de pouvoir en parler plus facilement, j’ai décidé de les classer dans différentes catégories. Je n’ai bien sûr pas cité tous les superboss de la série, mais rien ne vous empêche de nous parler de celui qui vous a le plus marqué dans les commentaires ou sur nos réseaux !
Sommaire
- Warmech, le premier superboss de la série
- Des points de vie en quantité astronomique…
- Les superboss très (trop) bien cachés
- La surenchère des remasters
- Omega, le récurrent
- Le cas des MMORPGs
Warmech, le premier superboss de la série
Dans Final Fantasy I sorti sur NES, les joueurs pouvaient rencontrer un ennemi incroyablement puissant dans la forteresse volante sur le pont menant à Tiamat : Warmech (ou Death Machine selon votre version). Plus puissante que le boss final, cette machine bénéficie souvent d’une attaque surprise et possède l’attaque « Atomize » qui peut annihiler votre équipe en quelques secondes… Heureusement, le taux d’apparition de cet ennemi est extrêmement bas, vous n’avez que 3 chances sur 64 de tomber sur lui lorsqu’un combat se lance. Malgré le fait que l’on puisse le rencontrer plusieurs fois, il est considéré comme le premier superboss de la saga.
Warmech verra ses statistiques augmenter dans les portages et gagnera une régénération automatique de ses PV à chaque tour (chose présente dans la version NES mais buggée et donc inefficace), de quoi le rendre encore plus redoutable ! Il perdra toutefois son statut d’ennemi le plus puissant du jeu par la même occasion, les différentes versions rajoutant de nombreux boss très puissants via plusieurs donjons bonus.
L’ancêtre d’Omega avait fait l’objet d’un concours lancé par le magazine Nintendo Power. Afin d’avoir son nom dans un futur jeu, il fallait réussir à photographier Warmech. Le gagnant, Chris Houlihan, eut son nom d’ajouté dans The Legend of Zelda : A Link to the Past.
Des points de vie en quantité astronomique…
Il arrive souvent au gré de nos aventures de tomber sur un ennemi possédant un nombre de PV beaucoup plus élevé que la moyenne. Souvent qualifiés de « sac à PV » par les joueurs, ils donnent lieu à des affrontements d’endurance durant lesquels vous devrez rester concentrés de longues minutes, parfois même des heures, pour en sortir victorieux. Mais si la plupart d’entre eux se contentent d’être un peu plus résistants que la moyenne, d’autres ont marqué la série par leur difficulté.
L’un de ceux-là est Der Richter dans Final Fantasy X et ses 12 millions de PV. Ultime épreuve du jeu, il n’apparaît qu’une fois la totalité des chimères purgatrices vaincues. Disposant d’attaques dévastatrices et de deux membres pouvant eux aussi attaquer, ce boss ne peut être vaincu que par une équipe aux statistiques maximisées et en usant et abusant de la technique « Attaque éclair » ce qui rend le combat assez ennuyeux au final, puisqu’il suffira d’effectuer la même chose en boucle pendant près d’une heure. À moins d’invoquer Yojimbo bien sûr… Ici, c’est plus la préparation de votre équipe et la longue quête annexe le précédant qui seront plus intéressantes que le boss en lui-même.
Si l’on parle de barres de vie démesurées, impossible de ne pas aborder le douzième épisode. Ivalice regorge en effet de superboss tous plus terrifiants les uns que les autres : le dragon infernal et ses 9 millions de PV, Omega Mark XII et ses 10 millions de PV (diminués à 1 million dans les versions EU et US) et puis, il y a Yiazmat. Avec 50 millions de PV, Yiazmat est le boss possédant le nombre de points de vie le plus élevé de toute la série. Dernier contrat de chasse du jeu, il vous demandera une équipe bien entraînée et surtout une stratégie adaptée puisqu’il change d’attaques et de comportement selon son nombre de PV restants, allant jusqu’à doubler son niveau lorsqu’il passe en dessous des 20% ! L’équipement de vos héros et leur placement ont donc toute leur importance et vous réclameront une attention de tous les instants dans ce combat pouvant durer plusieurs heures. Heureusement vous avez la possibilité de sortir de la zone de combat pour reprendre votre souffle, mais prenez garde car Yiazmat pourra en profiter pour se soigner également !
Je n’ai pour ma part jamais battu ce monstre sur la version originale, tout simplement car je ne pouvais pas monopoliser la télé familiale tout une journée ! J’ai toutefois eu ma revanche sur la version Zodiac Age des années plus tard.
Yiazmat reviendra dans Revenant Wings mais également FF XIV et se montrera tout aussi redoutable. Toutefois, sa démesure ne sera jamais égalée dans aucun autre jeu de la série. Jusqu’à FF XVI ?
Yiazmat (ou Yazmat en version originale) est un hommage à Yasumi Matsuno, l’homme à l’origine du monde d’Ivalice et qui était à la tête de FF XII avant de devoir quitter l’équipe pour des raisons qui ne seront jamais vraiment expliquées. Le titre du contrat en version anglaise, « Farewell to a legend », est d’ailleurs une référence à ce départ. Dommage que la traduction française (« En l’honneur de mon maître » plutôt que la traduction littérale « Adieu à une légende ») soit moins lourde de sens.
Les superboss très (trop) bien cachés
J’aime beaucoup FF IX et pourtant je n’ai jamais affronté Gaïa et ce pour une raison toute simple : je ne savais pas qu’il existait à l’époque. Il n’est pas mentionné dans le jeu et j’ai presque totalement ignoré la quête des chocobos. Impossible pour moi donc de vous parler de cet adversaire qui semble terriblement puissant. Il s’agit d’un très bon exemple de superboss tellement bien caché qu’il est presque impossible à trouver sans guide ou soluce. Dans cette catégorie, on peut aussi placer Elidibus de FFT ou Ultima et Omega arma de FF X mais FF IX reste le roi en la matière.
Entre Lovecraft, qui ne peut être affronté qu’à deux moments précis, Kwane, qui vous obligera à attraper 99 grenouilles ou Hades qui nécessitera de farfouiller derrière un mur caché dans l’une des salles du donjon final, la liste est longue ! Ce type de boss est une des raisons qui pousse certains joueurs à dire que les Final Fantasy ne peuvent plus être complétés à 100% sans aide extérieure. En effet, qui penserait à rechercher pile aux coordonnées X = 69-75 et Y = 33-38 pour trouver les ruines d’Omega dans FF X ou arriverait à se frayer un chemin dans le grand cristal de FF XII pour trouver Ultima et Omega Mark XII sans aucune indication ? C’est une tendance qui tend à se généraliser malheureusement et peut même occasionner des spoils non voulus…
Hades était initialement prévu pour être le boss de fin de Final Fantasy IX mais fut remplacé par Darkness pour une raison inconnue. Les seules traces de cette idée sont un artwork montrant les héros affronter Hades au sein de l’arène finale.
Le neuvième épisode accorde une place extrêmement importante aux thématiques de la vie et la mort, symbolisées à la perfection par Bibi. Il n’est donc pas étonnant qu’Hades, dieu des morts, fut un temps envisagé comme épreuve finale. Cependant, ce n’est pas la mort en elle-même qui doit être vaincue dans FF IX mais la peur de celle-ci. C’est pourquoi Darkness a été choisi et a toute sa place dans le jeu quoiqu’en disent certains.
La surenchère des remasters
Tous les jeux de la série n’ont pas de superboss. Du moins, pas dans leurs versions originales. Cependant la quasi totalité des portages et remasters en ont rajouté, la présence de donjons bonus et boss secrets devenant même un argument marketing. Si la plupart n’ont absolument aucun lien avec la trame scénaristique du jeu, d’autres ont le mérite de proposer quelque chose d’un peu plus consistant. C’est le cas par exemple de l’Empereur de la lumière que vous devrez affronter dans le scénario « Renaissance » ajouté dans les portages de FF II.
Il est également arrivé qu’un même jeu connaisse des différences de contenu selon le territoire où l’on se trouve. C’est le cas de FF VII par exemple qui, après être sorti au Japon, est arrivé aux Etats-Unis et en Europe avec de nombreux changements dont l’ajout de deux superboss très connus des fans, les armes Rubis et Emeraude. Véritables horreurs à combattre, elles sauront toutes les deux vous faire pester contre le jeu. Que ce soit pour le combat sous-marin contre l’arme Emeraude infligeant des dégâts maximums à chaque attaque, ou l’arme Rubis et ses tentacules vous obligeant à débuter le combat avec deux personnages KO, vous allez avoir besoin de beaucoup d’entraînement (et des chevaliers de la table ronde).
Square Enix réitérera l’expérience avec quelques autres opus (notamment l’ajout des chimères purgatrices dans FF X) jusqu’à FF XII. Suite à cela, les jeux connaîtront des mises à jour et autres DLCs rendant ainsi inutile une ressortie physique des jeux. Le cas le plus extrême étant bien sûr FF XV qui connu de très nombreux patchs et DLCs. Le contenu du jeu été ainsi sans cesse modifié avec l’ajout régulier de nouveaux superboss jusqu’à la sortie de la Royal Edition.
Les patchs de FF XV rajouteront énormément de superboss au jeu de base. Certains viendront étoffer la zone de fin afin d’offrir un peu plus de challenge (et d’éléments de scénario) aux joueurs. On retrouvera d’ailleurs quelques têtes connues comme Cerbère ou Omega. Le jeu aura également droit à quelques ennemis plus originaux comme Garuda de FF XIV à l’occasion d’un événement spécial ou bien encore Kenny Crow dans l’extension Comrades qui vous affrontera à l’aide de saumons et de rayons lasers…
Omega, le récurrent
Qui d’autre qu’Omega pouvait conclure ce billet dédié au superboss ? Présent dans la presque totalité des jeux de la série, tous les joueurs s’intéressant au contenu annexe l’ont croisé au moins une fois. Apparu pour la première fois dans Final Fantasy V, Omega est une machine possédant 4 pattes arachnéennes et un œil jaune. Ses attaques signatures sont « missiles », « lance-flammes » et le terrible « canon à ondes » pouvant annihiler une équipe non préparée…
Il réapparaîtra dans certains épisodes suivants et sera également rajouté dans d’anciens opus à l’occasion de portages ou remasters. Toujours extrêmement difficile à battre, il est aussi très souvent caché au plus profond d’un donjon, quand il ne faut pas tout simplement acheter un DLC pour le dénicher !
Omega est régulièrement associé à Shinryu qui est un autre superboss récurrent de la saga même s’il apparaît moins souvent au sein de la série. Les Dissidia lui donneront tout de même un rôle central, de même que FF XIV qui vous demandera de l’affronter avec l’aide d’Omega.
Si je ne devais choisir qu’une seule itération de cette créature, ce serait Omega Mark XII de FF XII. Incroyablement dur à dénicher, car caché au fin fond du Grand Cristal, une zone de haut niveau dans laquelle la carte est désactivée, cette version est aussi extrêmement puissante. Ses attaques n’ont aucun temps de charge, tue en deux coups n’importe quel personnage et inflige l’altération d’état furie. De plus, il absorbe quasiment toutes les magies et l’attaquer physiquement blesse aussi nos personnages… Inutile de vous préciser qu’une préparation très minutieuse sera obligatoire ! Tout ça pour une épée plus très utile… Sauf si vous tentez le mode Épreuves et le combat final contre les terribles juges !
Tout comme Shinryu et Gilgamesh, il est fortement suggéré que les différentes versions d’Omega que l’on rencontre dans les jeux soient une seule et même entité voyageant entre les mondes. Le bestiaire de la saga indique souvent la même chose : Omega a été créé par une ancienne civilisation et serait capable de voyager entre les dimensions. Une théorie intéressante à explorer…
Le cas des MMORPGs
Pour aborder la partie MMO de la série, je laisse la place à Playiku qui est plus qualifié que moi en la matière:
Il est difficile de pouvoir envisager la présence de superboss dans un MMORPG et pourtant, Final Fantasy XIV propose quelques défis qui ne peuvent être relevés que par les joueurs les plus téméraires. Ces boss demandent des semaines, voire des mois d’entraînement, et seulement quelques élus parviennent à se défaire de ces adversaires appelés “Fatal”.
Pour déverrouiller l’accès à ces combats, il faut au préalable avoir déjà combattu de terribles boss appelés “Sadique” , une série de combats facultatifs réservée aux joueurs voulant acquérir le meilleur équipement du jeu. Et ces premiers adversaires ne vous feront pas de cadeaux. Au moment de leur sortie, il faut déjà compter plusieurs semaines pour en voir le bout, et ça, forcément en groupe de huit.
Et c’est là toute la différence avec les Final Fantasy dits “solo”. Ici, être au niveau maximum ou avoir le meilleur équipement ne vous garantit pas la victoire face à ces adversaires. En effet, ces boss demandent souvent d’apprendre et d’appliquer de nouvelles mécaniques de gameplay, tout en étant synchronisé avec les autres joueurs vous accompagnant, ces boss ne pouvant pas être vaincus seul.
Pour en revenir aux boss “Fatal’, c’est une préparation encore plus minutieuse qui doit être faite pour des combats d’une durée de vingt minutes. Vingt minutes durant lesquelles huit joueurs doivent être synchrone, et où toute erreur d’un membre du groupe peut être fatale. Autant dire qu’une préparation mentale est de mise, car ces boss seront sans pitié.
Et parlons-en, de ces boss. Actuellement au nombre de trois, le jeu nous permet de nous frotter à des versions hardcore d’Ultima, Bahamut, et Alexander (le prochain ajouté sera sans aucun doute Oméga). De nombreuses phases de jeu sont à prévoir lors de ces combats. Par exemple, en plus des mécaniques de gameplay d’Ultima, ce dernier invoquera tour à tour Ifrit, Garuda et Titan, pour notre plus grand plaisir de devoir apprendre encore plus de mécaniques. Il est à noter que contrairement au reste du contenu du jeu, alors que le joueur deviendra plus fort au fil des patchs et extensions, ces combats n’en deviendront pas plus facile, le niveau de l’équipement étant limité afin que ces combats restent les plus difficiles du jeu.
Je n’ai personnellement jamais mis les pieds dans les combats “Fatal” , l’investissement personnel demandé étant bien trop important pour que je puisse m’y frotter. Mais je n’imagine pas la joie que cela doit être de s’en défaire d’un avec son équipe, l’accomplissement des sadiques étant déjà une jolie victoire de joueur sur Final Fantasy XIV.
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Élément devenu presque obligatoire dans tous les jeux, les superboss de Final Fantasy ont su marquer des générations de joueurs que ce soit pour leur difficulté ou leurs emplacements improbables. Nul doute que cette tradition perdurera encore de longues années !
Et vous, quel est le superboss qui vous a le plus marqué ? Aimez-vous les rechercher et les affronter ? Ou est-ce quelque chose que vous trouvez inutilement difficile ? Dites-nous tout en commentaires et sur notre Discord. C’est mercredi et c’est vous qui le dites !