La musique a toujours représenté une composante majeure des jeux vidéo Square Enix. A ce titre, l’éditeur n’hésite pas à produire volontiers des albums de type « bande originale », « arrangements », etc. Cette pratique a commencé très tôt chez l’éditeur, notamment avec sa série phare Final Fantasy qui englobe une grande partie des albums publiés. A ce sujet, nous avons souhaité connaître votre approche en terme d’écoute.
Par quels moyens écoutez-vous majoritairement les musiques issues des jeux vidéo Square Enix ?
Achat physique ou dématérialisé | 19,23 % |
Écoute en streaming via des plateformes légales (Spotify, etc.) | 26,15 % |
Autres moyens (vidéos YouTube, téléchargements, etc.) | 54,62 % |
Nombre de votants : 130
Quand l’intangible écrase tout sur son chemin
Au travers des résultats, on distingue clairement une scission sur le sujet : une moitié d’entre nous se tourne vers des moyens légaux, l’autre vers des moyens illégaux – oui, visionner une vidéo YouTube vous permettant d’écouter le doux piano de Zanarkand est illégal, mais je vous rassure, vous n’aurez pas le juge à vos trousses (pas vous en tout cas).
L’achat de musique recueille le moins de votes, 19,23 %. Il semble que cette pratique se perde, au profit de la consommation en tant que service. En soi, cette tendance ne fait que refléter la société d’aujourd’hui sur le sujet. Les plateformes de streaming telles que Spotify ont rebattu les cartes sur la manière de consommer la musique (26,15 % des votants) avec notamment la révolution des smartphones et leurs fonctionnalités toujours plus variées. A cela s’ajoute naturellement Internet dans son ensemble et plus particulièrement les plateformes vidéo, avalant sans gêne les 54,62 % restants, comme le géant YouTube qui pourrait passer au final comme le plus grand diffuseur de musique de jeux vidéo.
La musique de jeux vidéo est devenue un élément facilement accessible avec la démocratisation toujours plus forte d’Internet, mais surtout de plus en plus intangible à nos yeux au point de délaisser l’objet physique le magnifiant. Au delà, le fait de pouvoir en disposer facilement sans rien dépenser ni redouter des actions en justice semble à première vue l’une des raisons amenant la plupart d’entre nous à passer par des moyens flirtant avec l’illégal. Cependant, un autre facteur pourrait également expliquer une tendance aussi forte : le prix lui-même. Quand on voit que certains albums s’approchent dangereusement du prix du jeu vidéo associé, on peut très rapidement émettre des doutes sur l’approche de Square Enix en la matière (et je ne parle même pas de certains packages plus « raffinés » dont les prix peuvent rapidement s’envoler vers l’insolence).

J’ai l’eau et la farine, comment on fait du pain à 10€ ?
Un album n’est pas composé que de musiques, il faut également prendre en compte d’autres facteurs inhérents à la production d’un tel produit (design du livret, presse du disque, droits d’auteur, arrangements ou orchestrations dans certains cas, etc.). Mais même en analysant tous ces aspects, on peut légitiment se dire que Square Enix manque de transparence et sincérité sur ses prix. Après tout, l’éditeur distribue lui-même en majorité ses albums au travers de sa boutique en ligne – en France en tout cas – et évite donc les coupes qu’on peut retrouver avec des distributeurs tiers. On parle également d’un type de produit généré à la chaîne après sa conception, où l’intervention manuelle est assez limitée, contrairement à un objet demandant des interventions plus complexes et plus longues, comme un bijou par exemple. Et pour appuyer encore plus, les matériaux utilisés pour ce genre de produits sont loin d’être coûteux.
En y regardant de plus près, les prix pratiqués dans la boutique française relèvent à peu de choses près d’une simple conversion monétaire du prix pratiqué par son homologue japonaise, ce qui exclut donc a priori tout coup inhérent à l’arrivée des produits en France. Si on pousse l’analyse un peu plus loin, il semble que Square Enix fait simplement tourner sa politique tarifaire selon des pratiques qu’on pourrait qualifier d’archaïques (nombre de pistes par exemple) ou très discutables (nature même du média, les vidéos faisant rapidement grimper la facture par exemple).

On lui accordera parfois des prix « abordables » en ce qui concerne principalement certains albums d’arrangements mais, là encore, le nombre de pistes est fortement réduit, ce qui semble nous ramener vers cette pratique archaïque évoquée précédemment : plus de pistes = plus cher, peu importe la nature même de la musique produite (i.e. la manière dont elle a été conçue). En l’état, il semblerait plus logique que les albums d’arrangements ou d’orchestrations – nécessitant un travail de conception non-négligeable – affichent un prix plus fort qu’une bande originale dont le coup de conception a lui été amorcé durant la production du jeu vidéo, mais Square Enix semble en décider autrement.
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