Les invocations dans Final Fantasy sont des entités particulièrement passionnantes. Elles ont pris des formes parfois très diverses pour de multiples usages ludiques, avec des expérimentations parfois culottées voire frustrantes. Au delà de leur incontestable force de frappe, elles ont le plus souvent su brillamment épouser leurs univers respectifs en occupant une place décisive. Leur existence est donc légitimée sur plusieurs plans et nous avons décidé de revenir aujourd’hui sur deux épisodes qui ont décidé d’en faire un usage particulier et partageons avec vous le retour de deux de nos lecteurs qui se sont exprimés depuis notre Discord

Final Fantasy VIII, souviens-toi de ton enfance

Dans Final Fantasy VIII, les invocations empruntent le sobriquet de Guardian Forces et s’obtiennent très essentiellement en les « volant » à vos adversaires. On se souvient forcément de notre premier run émaillé de quelques frustrations à cause d’oublis synonymes d’une complétion inachevée. Visuellement spectaculaires, elles s’accompagnent d’effets visuels éblouissants en s’intronisant avec grâce et violence. La compétence « Turbo » permettait à cet égard d’amplifier les effets de l’attaque en faisant augmenter une jauge avec le bon tempo, un excellent moyen d’allier le contemplatif aux enjeux ludiques.

Final Fantasy et les invocations : des liaisons mystiques et viscérales

Quelques Guardian Forces ont fait l’objet d’un traitement tout particulier puisque liées à des quêtes secondaires, notamment celle d’Odin, de Bahamut, ou bien encore Helltrain (liste loin d’être exhaustive puisque FF VIII se montre particulièrement généreux). La quête contre Odin nous offre par ailleurs un moment tout à fait sensationnel à la fin du troisième disque, contre Seifer, puisque celui-ci tranche notre précieux allié pour une « renaissance » étonnante en fin de combat. Les Guardian Forces s’associent et prêtent leurs pouvoirs à nos personnages mais leur pouvoir n’est pas gratuit puisque leur utilisation répétée a finalement un impact sur leur mémoire. Cela permet au jeu de justifier de grosses pirouettes scénaristiques jugées comme grossières par nombre de joueurs. Il faut dire que l’exécution de ladite révélation est particulièrement maladroite même si l’idée de fond est tout à fait intéressante. Incontestablement, Final Fantasy VIII a fourni un travail salutaire pour mettre en avant ces créatures surnaturelles.

C’est benjh0p qui le dit

Aaaah les invocations… En voilà une mécanique de jeu qui s’est renouvelée, pas toujours en bien au niveau des combats, mais je trouve qu’au niveau du scénario elles apportent du crédit à l’univers dans lequel le joueur évolue. Dans la plupart des premiers FF, ce sont des puissances mystérieuses dont la force se retrouve enfermée dans une pierre ou un artefact spécifique. Ce ne sont, dans ces cas-la, que des sorts offensifs sous stéroïdes. Un genre de Brasier XXX pour Ifrit par exemple. L’épisode IX reprend ce schéma, à ceci près que leur importance dans le scénario n’est pas anodine. Elles sont la cause de diverses catastrophes et elles incarnent le summum de la puissance militaire, bien que cette utilisation soit totalement détournée de leur fonction de départ qui était au contraire de protéger la planète.

Final Fantasy et les invocations : des liaisons mystiques et viscérales

Dans le X et le XIII ce sont des compagnons de route, elles sont en symbiose avec un ou plusieurs protagonistes afin de leur fournir un appui non négligeable. C’est une relation symbiotique qui s’installe, et dans le X c’est aussi l’un des moteurs principaux de l’intrigue. L’existence de versions déformées des invocations dans le X et le XIII, montrent que ces entités sont soumises à la volonté, et qu’il serait possible qu’il y ait encore d’autres alternatives sur la forme qu’elles peuvent prendre. Je terminerai par le XV où ce sont véritablement des dieux que l’on invoque. Et encore, elles n’apparaissent que selon leur bon vouloir, et c’est normal, ce sont des dieux ! Sauf exceptions, elles ne sont pas contraintes par leur utilisateur. C’est même plutôt l’inverse car elles sont plutôt moteur de la destinée et veillent au bon déroulement de certains événements. On note cependant qu’une autre puissance est à l’œuvre, bien au dessus de ces incarnations…

Final Fantasy XIII : les Eidolons, ces miroirs grossissants de failles et de fougues

Final Fantasy XIII s’est permis quelques excentricités avec une vision complètement modernisée, et quasiment mécanique, des invocations. Shiva est ici matérialisée sous la forme de deux sœurs qui se battent ensemble pour finalement former une moto que Snow pourra contrôler pour givrer ses adversaires, tandis que Bahamut se grime en monture robuste et protectrice qui permettra à nos protagonistes d’atteindre Gran Pulse sans trop de heurts.

Final Fantasy et les invocations : des liaisons mystiques et viscérales

Impressionnantes sur le plan visuel, elles sont aussi la promesse d’un système de jeu très dynamique puisque le titre nous permet de contrôler les Eidolons via le mode symbiose afin de monter la jauge de choc de vos ennemis autant que possible avant de déclencher une attaque spéciale. C’est une réussite ludique qui se prête à un système de jeu intense, mais aussi une interprétation pertinente de leur rôle au sein de l’univers puisque celles-ci sont directement liées et connectées aux membres de l’équipe. Pour s’en enticher, chacun des membres du groupe devra mener un affrontement singulier à un moment charnière de son cheminement psychologique. Les Eidolons représentent à cet égard bien davantage qu’une carcasse rutilante et sont le miroir de caractères, de fougues, et parfois de doutes qui prennent donc des formes variées et exclusives à leur pendant humanoïde, une véritable relation symbiotique en somme. Au delà de leur représentation visuelle parfois contestée, c’est donc aussi et surtout des moteurs importants de l’intrigue qui assurent le spectacle pyrotechnique.

C’est MrStrife qui le dit

Jusqu’à très récemment, les invocations étaient entièrement gérées par le joueur. D’une utilité très variable en combat selon les opus, voire même entre les invocations d’un même opus, les invocations ont toujours constitué une part importante de la stratégie de combat des Final Fantasy en permettant de soit donner un gros boost aux statistiques des personnages soit en infligeant de gros dégâts aux ennemis ou bien  encore en fournissant des mécaniques utiles pour faire d’autres actions. Leur seule limitation était liée à des mécaniques de jeu comme l’utilisation des MP.

Final Fantasy et les invocations : des liaisons mystiques et viscérales

Depuis Final Fantasy XV et VII Remake, le joueur s’est retrouvé bridé dans l’utilisation des invocations mais, en contre-partie, elles ont globalement gagné en puissance. Malheureusement, cette limitation casse le côté stratégique des invocations et les relèguent presque au simple rang d’opportunité. Si je prends mon exemple, je n’ai jamais réussi à invoquer une autre invocation que Ramuh dans l’épisode XV et je me suis retrouvé sans possibilité d’invoquer dans le VII Remake parce que le jeu les considérait comme trop « volumineuses ». Certains diront simplement que je suis un adepte du « C’était mieux avant », mais je préfère perdre un combat parce que je n’ai pas eu la bonne stratégie plutôt que parce que le jeu ne m’a pas cru bon de me fournir ce dont j’avais besoin au moment où j’en avais VRAIMENT le plus besoin.

 

D’autres épisodes sont naturellement marquants dans l’utilisation qu’ils ont fait des invocations avec notamment Final Fantasy X, pèlerinage géant autour de ces entités, ou bien encore plus récemment Final Fantasy XV qui fait le choix d’une représentation sublimée au prix de quelques sacrifices ludiques et d’une absence d’emprise… Nous comptons sur vos retours pour nous faire part de vos plus beaux souvenirs, ou de vos regrets, parce que les exemples ne manquent clairement pas et que c’est vous qui le dites !