On ne vous arrête décidément plus lorsqu’il s’agit de vous livrer autour de Final Fantasy VII Remake ! C’est aujourd’hui Eylior qui nous fait la gentillesse de se plier à l’exercice et nous propose un billet complet de ses impressions avec quelques appréciations que l’on partage, notamment cette revisite de Midgar depuis les yeux des personnages, ou bien encore cette emphase presque obsessionnelle mise sur la scénarisation et qui interroge sur la direction qu’empruntera le prochain épisode. Nous vous souhaitons toujours une aussi belle lecture, et comptez sur nous pour continuer à partager vos billets !

Midgar, mon beau Midgar, dis-moi qui est le plus beau ?

1997, une date qui ne peut laisser indifférent les jeunes et moins jeunes européens qui découvrent une œuvre vidéoludique, estampillée Squaresoft, sur leur chère Playstation première du nom. Trois disques d’aventures, de combats, de joies et de peines à parcourir en compagnie de héros entrés dans la culture populaire.

Alors, quand en 2015, Square (devenue Square Enix depuis) nous assène un trailer de quelques secondes sur un remake de cette œuvre qui a chamboulé le paysage occidental, nous étions tous aussi heureux que curieux de savoir comment aller faire la société pour nous faire redécouvrir ce monument du jeu vidéo avec les technologies actuelles.

Le format tranche dans le vif puisque ce Final Fantasy 7 Remake sera proposé en plusieurs parties… Et la première se consacrera exclusivement sur l’arc Midgar…

Presque 5 ans plus tard, et des dizaines d’annonces, de reports, d’images et de vidéos en tout genre (mais avec Square, nous ne sommes plus surpris depuis le temps, *souvenir fugace de FF 15*), nous avons pu poser nos petits doigts fébriles sur ce miraculé, cette arlésienne du jeu vidéo, en ce beau jour de vendredi 10 avril. Alors, le cadet a t’il réussi à surpasser son illustre aîné ?

Nota Bene : Cette petite chronique n’a pas pour prétention de se substituer à un test, juste un ressenti personnel après 50 heures de jeu passées à explorer et découvrir ce nouvel univers.

The Prelude

Il nous faut tout d’abord répondre à la question introduite plus haut : oui, trois fois oui, Midgar est magnifié dans son nouvel enrobage de 2020 ! Il nous permet, à la différence de son ancêtre de 1997, de contempler les lieux du point de vue des personnages, et non plus d’avoir un ensemble de tableaux, souvent en hauteur, des lieux que nous parcourons. Cela ajoute une dimension plus immersive et nous permet de nous rendre compte de la grandeur et la décadence de cette mégapole. La caméra libre nous laisse entrevoir à loisir les bidonvilles qui sont, littéralement, tout en bas de la hiérarchie, et de la préoccupation des puissants de ce monde. Je ne compte pas entrer dans tous les détails artistiques et techniques du titre mais l’ensemble est de très haute volée et l’on sent une minutie et un travail d’orfèvre dans la très grande majorité des cas. Reste quelques textures vraiment pauvres et des PNJ souvent très peu détaillés mais ce n’est qu’une petite goutte d’eau sur une toile de maître.

Final Fantasy VII Remake : une puissante emphase portée sur la scénarisation

Let The Battle Begins !

Il est un point qui pouvait susciter des interrogations : quid des combats au tour par tour qui avaient fait le succès du jeu d’origine ? Tout est en temps réel désormais, et les ennemis sont visibles sur la carte, mais un système fort utile de « ralenti » permet de pouvoir choisir, lorsque notre barre de compétences (ou ATB pour les intimes) est suffisamment remplie, des sorts et des compétences pour diversifier et planifier nos prochaines attaques. D’une simple pression de la croix directionnelle, nous pouvons changer de héros et ainsi mettre à contribution chacune de leurs aptitudes maîtresses (corps à corps, attaque à distance, magie, etc…). L’ensemble est grisant, pêchu, tactique et nous laisse entrevoir de bien belles choses pour l’avenir de la saga, malgré une caméra parfois capricieuse qui a tendance à bloquer la vue sur une extrémité du décor.

Final Fantasy VII Remake : une puissante emphase portée sur la scénarisation

Hurry !

En parlant de décors, nous allons en traverser pas mal pendant la belle quantité de chapitres que propose l’aventure mais il faut être clair, ceux qui aiment la liberté d’action et les grandes zones à parcourir ne seront pas du tout, mais alors pas du tout, en terrain conquis. Oui, Midgar est étoffé pour en faire une histoire « complète », oui, le scénario est étendu et les personnages secondaires sont beaucoup plus approfondis mais le titre se résume, grossièrement, à un ensemble de petites zones, ponctuées de très nombreuses cutscenes, à la manière de son petit frère, Final Fantasy XIII. Un choix relativement cohérent avec la proposition du jeu d’origine, cette partie là n’ayant jamais été un vaste monde à parcourir, mais il faut accepter ce parti pris très scénarisé où le jeu ne nous laisse que rarement la liberté de nous promener ailleurs que là où il veut bien nous mener. S’ajoutent à cela certains chapitres qui rallongent un peu artificiellement la durée de vie et des quêtes secondaires pas vraiment des plus intéressantes pour la plupart d’entre elles et vous obtenez ici la limite, à mes yeux, de cette réinterprétation pour ce remake.

Final Fantasy VII Remake : une puissante emphase portée sur la scénarisation

On Our Way

L’histoire… Un grand débat va naître de certains changements par rapport à l’épisode fondateur. Comme vaguement précisé dans la paragraphe précédent, le jeu nous propose un étoffement assez poussé de la totalité des personnages secondaires : jamais Biggs, Wedge et Jessie n’auront été aussi présents et importants dans les événements concernant Midgar ! Mais au delà de cette équipe, notre quatuor de choc subit également un approfondissement bienvenu de leurs psychologies, ce qui enrichit notre attachement pour eux.

En dévoiler plus serait une porte ouverte vers le monde du spoiler et là n’est pas le but de cette chronique. Sachez néanmoins que les 23 ans qui séparent le jeu d’origine de son remake ont vu fleurir bon nombres d’épisodes annexes (Crisis Core, Dirge of Cerberus,etc…) et que ceux-ci ont pu être « incorporés »à la mythologie du jeu actuelle pour la développer, voire même brouiller les pistes des plus attentifs d’entre nous…

Main Theme Of Final Fantasy VII

S’il y a un sujet où je pense que la plupart se retrouveront en harmonie, c’est bien celui de la musique ! En effet, celle-ci respecte et magnifie les thèmes iconiques de l’opus original, que Mr. Uematsu Nobuo avait composés à l’époque. Même si Mr. Hamauzu Masashi (responsable, entres autres, de l’ost de FF XIII) est présent au générique d’ouverture du jeu comme compositeur principal, une pléthore d’autres intervenants sont crédités dans la bande originale et il en ressort une variété musicale et une opulence rarement égalée pour un épisode de la série. L’OST officielle, tenant sur 7 disques (!), n’étant pas encore disponible à l’heure où je tapote ces mots, il me sera difficile de vous en faire une synthèse concrète mais sachez que Final Fantasy VII doit également beaucoup à sa bande son pour instaurer son ambiance et l’attachement que l’on peut lui porter. Il y a bien quelques nouvelles pistes assez « spéciales » selon nos affinités musicales mais l’ensemble reste une ode au plaisir auditif et il me tarde de pouvoir mettre la main sur la totalité de ses morceaux.

Final Fantasy VII Remake : une puissante emphase portée sur la scénarisation

Stand Up

Pour conclure mes impressions, je dirais que ce Final Fantasy VII Remake est un épisode qui ose surprendre ses joueurs, qui explore d’autres facettes de l’histoire générale tout en se perdant quelques fois dans des phases de jeu pas toujours très pertinentes ou n’apportant pas grand chose à l’ensemble. Toutefois, mention spéciale au Wall Market, lieu mythique du Midgar cuvée 97, qui propose tout ce que j’attendais et espérais de cette réinterprétation, une bouffée d’air frais dans cette trame scénaristique assez sombre. Il ne nous reste plus qu’à prendre notre mal en patience pour savoir ce que Square Enix nous réserve pour la suite des aventures de Cloud & cie et, à titre purement personnel, je ne serais pas surpris de voir le futur du jeu suivre la voie très cloisonnée de ce premier épisode. L’emphase mise sur la scénarisation étant très importante sur ce remake, ils ne voudront sans doute pas la diluer dans un monde plus ouvert, mais cela est une autre histoire…

Sébastien (Eylior)

Morceaux ayant accompagné la rédaction de cette chronique :

  •  Final Fantasy VII Remake (Mini Soundtrack) [Various Artists]
  • Human: II: Nature [Nightwish]