Alors que les fans n’ont d’yeux que pour 2015, et ses promesses vidéoludiques définitivement next-gen, l’heure est aux bilans. Au bilan d’une année 2014 laborieuse, et d’un Square Enix aux facettes aussi audacieuses qu’imprévisibles. L’éditeur a fait les yeux doux à son public lors du deuxième semestre, mais s’est aussi attiré les foudres de fans impatients et un peu las. L’éditeur a timidement investi le marché de la next-gen, et a essuyé plusieurs revers en milieu d’année. Le Tokyo Game Show 2014 a pourtant complètement redistribué les cartes, et les réactions enflammées des dernières semaines témoignent d’un vrai regain d’intérêt pour les prochaines itérations de l’éditeur japonais…

Les premières semaines de l’année 2014 ont évidemment été marquées par le lancement de Lightning Returns. Une ère interminable, entamée en 2006, et qui termine sa course le souffle haletant, et par le biais d’une communication un brin maladroite. Trop didactiques, ou trop obsédées par la personnalisation de Lightning, les bande-annonces se succèdent et génèrent parfois de l’agacement. Le titre se révèle pourtant audacieux, et captive bien des joueurs. Très exigeant, et novateur, le jeu dessine en fait le futur de la série, et expérimente des zones bien plus ouvertes, et une gestion intelligente du temps qui passe. Lightning Returns aurait mérité un développement plus long, et un budget plus conséquent afin d’exprimer son plein potentiel, mais Lightning tire sa révérence avec les honneurs.

Bilan 2014 : Un premier semestre laborieux

Alors que Lightning Returns occupe encore tout notre temps, les versions HD de Final Fantasy X et X-2 débarquent en occident. Le lifting HD est remarquable, et les joueurs retrouvent Spira avec un plaisir nos dissimulé. Le souvenir de quêtes annexes frustrantes ressurgit sur la toile (la plaine foudroyée, la course de Chocobos…), mais les fans retrouvent surtout un titre particulièrement bien écrit, et une histoire touchante. Les plus acharnés décrochent leur trophée de Platine au prix de longues heures de jeu, et le poids des années ne semble pas avoir écorné l’amour du public pour Tidus et Yuna. Derrière le succès critique et commercial de FF X/X-2 HD Remaster se pose la question de la politique menée par Square Enix. Faut-il prioriser les nouveaux projets, poursuivre la remasterisation de certains titres à succès, ou bien complètement revisiter les jeux les plus appréciés ?

Bilan 2014 : Un premier semestre laborieux

Signalons au passage que le travail de remasterisation impacte peu l’organisation de Square Enix et de ses équipes puisque ces projets (qu’il s’agisse de FF X/X-2 Remaster ou bien encore de Type-0 HD) sont externalisés et confiés à des équipes spécialisées dans le lissage HD. SQEX surveille évidemment de très près le contenu modifié ou recréé, mais cela n’impacte pas ses effectifs, et les budgets alloués restent modestes. La question du remake est quant à elle plus complexe tant elle implique l’éditeur….

Fermons cette parenthèse et intéressons-nous aux quelques semaines qui ont précédé l’été, sans doute les plus douloureuses. Très prolifique, Square Enix publie trois titres majeurs de son catalogue avec Drakengard 3, Thief, et Murdered. Nous attendions Drakengard 3 de pied ferme, et nous réjouissions de retrouver cette licence abandonnée depuis trop longtemps. L’attente a été partiellement compensée par le formidable et inoubliable Nier, mais nous nous languissions de retrouver ces joutes à dos de dragon, et la déception n’en fut que plus amère. Le récit se laisse suivre sans déplaisir, mais demeure confus, et l’on reste finalement détaché des folles exactions de Zéro. Si l’on ressent en filigrane le plaisir des développeurs, on constate aussi des ambitions étriquées dans un budget exsangue. On se demande alors pourquoi Square Enix a souhaité exhumer cette licence dans ces conditions. En effet, les tares techniques ternissent complètement le plaisir de jeu, et relèvent parfois de l’inacceptable.

Bilan 2014 : Un premier semestre laborieux

Thief et Murdered réalisent également des contre-performances critiques, et essuient tous deux des revers commerciaux (Murdered est un peu plus épargné, mais sans ferveur). Thief rate en conséquence son grand retour, et compromet pour longtemps son avenir, et Murdered entraîne avec lui une vague de licenciements. Après les succès de Tomb Raider, Deus Ex, ou bien Hitman, SQEX espérait consolider son catalogue avec des licences fortes et appréciées, mais l’exercice est finalement plus compliqué qu’espéré. C’est une très mauvaise nouvelle, car cela encourage peu la prise de risque…

Bilan 2014 : Un premier semestre laborieux

A chaque fois que l’E3 approche, la toile est en ébullition, et les insiders promettent monts et merveilles à qui voudra bien apporter du crédit à leurs prédictions. Après nous avoir bluffés en 2013, SQEX était attendu au tournant. Le line-up est annoncé tardivement, et l’on sent l’éditeur sur la réserve. Shinji Hashimoto est finalement interrogé juste avant le salon par Famitsu et déçoit les espérances : Final Fantasy XV ne se montrera pas à Los Angeles, mais plus tard dans l’année. SQEX fera pourtant deux annonces d’envergure, mais abimées par des maladresses dans la communication.

  • Final Fantasy Type-0 est finalement annoncé en occident, sur PS4 et Xbox One. Celui que le monde entier réclamait arrive enfin jusqu’à nous, mais SQEX préfère diffuser un teaser de l’épisode mobile, Agito. L’annonce aurait été magnifique en pleine conférence Sony ou Microsoft, mais SQEX a complètement raté le coche…. Il faudra se contenter d’une annonce publiée rapidement sur les sites de Sony pour apprendre la nouvelle. Pour l’anecdote, Sony annonçait d’abord le titre sur PSVita avant que SQEX ne doive rectifier l’information…
  • Bilan 2014 : Un premier semestre laborieux

  • Rise of the Tomb Raider est quant à lui annoncé chez Microsoft, et en exclusivité sur Xbox One. Une exclusivité mal vécue par les fans, et qui est avancée pour première fois lors de la GamesCom, mais aussi par Sony qui n’était visiblement pas au courant de la chose. SQEX tente d’apaiser la situation en affirmant que l’exclusivité n’est pas forcément définitive. La véritable question est de savoir si Microsoft est impliqué, ou non, dans le développement, et enfin connaître le fin mot sur cette exclusivité temporaire ou définitive.

Bilan 2014 : Un premier semestre laborieux

Le premier semestre 2014 est donc marqué par la publication de nombreux titres sur notre territoire, mais aussi émaillé par une communication maladroite, et surtout trop aride. Seul Naoki Yoshida, en pleine promotion de Final Fantasy XIV, semble véritablement incarner Square Enix. Le lancement réussi de la version PS4 en début d’année, et l’intérêt croissant des joueurs pour ce MMORPG l’incite à communiquer toujours plus régulièrement. Sa suractivité met en lumière le silence d’autres grands noms de la société comme Tetsuya Nomura, ou Hajime Tabata, mais les choses vont, heureusement, prendre un autre tournant au second semestre…