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L'amour


Dossiers, idées et recherches appartenant à messieurs Grouard Georges, Damien Mecheri - membres de la rédaction de Background, société Phoenix Publishing. Publiés sur le site FFDream.com avec autorisation de leurs auteurs respectifs.


Final Fantasy VIII conte le récit initiatique de Squall, jeune homme en fin d’adolescence qui, paradoxalement, possède à la fois des ambitions matures et idéalistes. Doté d'une forte personnalité, Squall est un héros froid et distant, qui ne trouve pas d'utilité particulière à entrer en contact avec les autres : "Se faire des amis n'a rien de réjouissant non plus", répliquera-t-il ainsi à Quistis lorsque cette dernière tentera de lui faire comprendre l'importance de l'amitié. Néanmoins, derrière cet aspect de loup solitaire se cache un coeur qui a souffert de la solitude et de l'abandon de ses parents. Recroquevillé sur lui-même, avec comme seul support psychologique la présence d’Ellone et de ses camarades de l'orphelinat, Squall s'est forgé pendant son enfance un caractère d'acier, résolu à ne vivre que par et pour lui-même (en un sens, ça rappelle quelque peu Asuka dans Evangelion, voire Shinji, en moins pessimiste). Squall s'est distancé des "autres", et ça ne lui semble pas plus mal, ce qui en fait pour lui un choix bien fondé. Néanmoins, son renfermement et son côté introverti demeurent plus une méthode d'échappatoire qu'autre chose. Privé de la véritable éducation des parents, Squall a peur du contact avec les autres, peur de se transformer, de ne plus être lui-même (ou ce qu'il considère comme étant lui-même). L'habituelle peur du changement et de l'inconnu, qui est inhérente a l'homme... Et pourtant, notre héros va l'apprendre peu à peu, le "moi" d'un être se caractérise grâce aux autres individus. On ne peut tenter de se connaître qu'en entretenant des rapports avec autrui. C'est là qu'intervient l'amour dans la vie de notre rebelle solitaire, concrétisé par Linoa. Qui de mieux qu'une jeune fille belle, mature, extravertie et au grand coeur pour "éveiller" notre héros, lui faire découvrir son "moi" tout en l'initiant aux joies et aux émotions de l'amour ? La puissance de ce sentiment (c'est bien plus que cela) est au centre de l'histoire de FFVIII, comme en témoigne la promesse faite vers la fin du jeu, à l'orphelinat. Ce n'est pas pour rien que Linoa ne décède pas dans l'espace ; c'est grâce à la simple force de ce qu'elle ressent pour Squall, dont l'union est symbolisée par l’attachement du pendentif de Linoa avec la bague Griever. La conclusion de l'aventure reste la plus explicite à ce niveau-là, et constitue en quelque sorte un bien beau résumé du jeu. Renfermé, froid et distant, le monde de Squall se forge à traver sa pensée et ses idées ne sont qu’un vaste trou noir, un abîme infini où son âme s'abandonne aux aspirations de l'ego. C'est ce que symbolise le désert (voire le vide total que l'on découvre quelques secondes plus tôt) dans lequel erre Squall lors de la compression temporelle. Notons que juste avant, il se retrouve à l'orphelinat, pendant son enfance, quand son côté solitaire et sa volonté de ne vivre que par et pour lui-même se sont affirmés.

Mais notre héros réalise ensuite qu'il ne peut rester dans ce monde vide et désert qu'il s'est forgé. Une plume blanche descend devant lui dans cet univers hostile, symbolisant clairement l'espoir ou l'amour, le désir de le changer en réalité. Le jeune Seed repense alors à celle qui lui a appris à ouvrir son coeur, Linoa, mais il ne parvient pas à se souvenir de son visage. S’ensuit une quête psychologique de quelques minutes pendant laquelle Squall tente de s’en rappeler. Il revoit par de courts flash-back les différents événements qui l'ont amené ici, et s'en remet donc à ses souvenirs des visages des amis (ou ennemis) qu'il s'est faits. Notre héros comprend enfin l'utilité du contact avec autrui. Ce sont les événements qu'il a vécus durant ces derniers jours qui ont fait de lui l'être, le "moi" qu'il est réellement. Il a appris à se connaître, il s'est découvert sentimental grâce à l'amour profond (mais au départ dénié) qu'il voue a Linoa. Mais une fois de plus, le jeune homme perd ses moyens : il n'a pas réussi à rejoindre le lieu de la promes­se, le visage de son amour s'est perdu, il se retrouve seul comme avant. Mais maintenant qu'il a appris à s'extérioriser, à afficher ses sentiments, la solitude ne lui sied plus, et il meurt de chagrin (la larme qui coule, la blancheur glaciale qui l'envahit, la plume qui tombe au sol...). Linoa arrive alors, et de par son statut de sorcière, mais surtout grâce à son amour, "réveille " Squall. Les ténèbres du ciel (le voile psychologique du héros) disparaissent au profit d'un décor paradisiaque, le lieu de la promesse, symbole de l'amour qui l'a éveillé au monde l'entourant -monde auquel il avait tenté d'échapper. A la fin, pour la première fois, Squall sourit. Son parcours initiatique s'achève, il est vivant, il est heureux, il est "lui".

C'est à cause de ce genre d'image, non comprise, que certains joueurs ont estimé le scénario de FFVIII stupide, voir niais, comptant simplement une histoire d'amour sans relief...


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